Maladies tropicales négligées : Vers leur élimination au Cameroun

À l’occasion de la célébration de la 4e édition de la lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN), le 30 janvier 2024, sous le thème : « S’unir, agir, éliminer », le gouvernement camerounais appelle à l’union des parties prenantes pour agir ensemble afin d’éliminer les MTN d’ici 2030.

Alors que l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le programme de vaccination cristallise toutes les attentions au Cameroun, Helen Keller International, rappelle la nécessité de ne pas oublier les maladies tropicales négligées (MTN). Ce fut le 30 janvier 2024, lors de la célébration de la 4e édition de la Journée mondiale de lutte contre les maladies tropicales négligées, sous le thème : « S’unir, agir, éliminer. »

Elle se veut un moment d’intense plaidoyer qui rassemble les défenseurs de la société civile, des dirigeants communautaires, des experts de la santé mondiale et des décideurs politiques travaillant dans le paysage varié des MTN et unifie les partenaires derrière un objectif commun : faire face aux MTN et y mettre fin à travers des stratégies de contrôle et d’élimination, notamment la lutte antivectorielle, voire la prise en charge intégrale des cas. Helen Keller, depuis 1992, est à côté du gouvernement camerounais pour lutter contre les MTN, de façon générale. Et à ce titre, nous apportons un appui substantiel, financier, matériel et humain auprès du gouvernement camerounais afin que les actions qui visent à éliminer, contrôler pour celles qui sont contrôlables et éradiquer les maladies tropicales négligées au niveau du Cameroun », a confié Michel Hendji Yoya, Deputy country director chez Helen Keller international-Cameroun.

L’objectif de la Journée mondiale des MTN est d’examiner le problème des souffrances causées par les MTN ; de célébrer ceux qui s’engagent pour faire face à ce fardeau ainsi que les réalisations de la communauté mondiale qui lutte contre les MTN ; et de mobiliser davantage de soutien en faveur de la lutte, de l’élimination et de l’éradication de ces maladies, conformément aux changements programmatiques et aux cibles fixées dans l’actuelle feuille de route 2021-2030 et aux

Les maladies tropicales négligées (MTN) sont un groupe de 20 maladies transmissibles qui affectent plus de 1,7 milliard de personnes dans le monde, dont 39 % vivent en Afrique. Elles sévissent dans les pays pauvres, troublant la vie d’environ un milliard de personnes dans le monde en mettant en péril leur santé.

La pauvreté favorise la présence et la propagation de ces maladies qui, à leur tour, aggravent et entretiennent le dénuement dans lequel vivent les communautés touchées. « C’est un bilan qui est très positif, parce que grâce à l’appui d’Helen Keller, le Cameroun a deux maladies qui sont en cours d’élimination : le trachome et la filariose lymphatique. » Pour ce qui est de l’onchocercose, les études que nous avons accompagnées tendent à montrer que cette maladie est en voie de recul dans beaucoup de régions du Cameroun. Nous avons accompagné le gouvernement camerounais dans la prise en charge des morbidités. Notamment le lymphœdème, l’éléphantiasis et les titiasis à travers la gestion et l’opération chirurgicales dans la partie septentrionale du pays, a-t-il conclu. Elles touchent les populations les plus pauvres et les plus vulnérables qui vivent dans les zones reculées, défigurent et provoquent des handicaps.

En effet, on compte dans le monde 2,7 milliards de personnes pauvres, c’est-à-dire vivant avec moins de US $2 par jour, parmi lesquelles plus d’un milliard souffrent d’une ou plusieurs maladies tropicales négligées. Au Cameroun, on recense 17 MTN. Elles touchent des millions de personnes. Le gouvernement à travers des programmes spécifiques prend en charge ces maladies sous deux prismes : Les MTN à chimiothérapie préventive (CTP) : l’onchocercose (OV), la schistosomiase (SCH), les géo-helminthiases (STH), la filariose lymphatique (FL), le trachome (TRA). Les MTN à prise en charge intensive des cas (PIC) : la lèpre, le pian, la trypanosomiase humaine africaine (THA), l’ulcère de Buruli, la leishmaniose, le ver de Guinée, les envenimations par morsure de serpents et la gale.

Avec l’appui des partenaires de lutte contre les MTN, de nombreuses personnes bénéficient d’un traitement gratuit contre celles-ci depuis plus de trente ans. Cependant, le risque reste élevé de les contracter, c’est pourquoi il serait judicieux d’envisager des moyens plus forts afin de diminuer ce risque. Il est donc nécessaire d’atteindre le maximum de personnes par le biais de la sensibilisation et de la mise en commun des stratégies et des efforts intersectoriels pour l’élimination de ces maladies. Pour venir à bout des MTN, une approche multidimensionnelle est nécessaire. Cela implique non seulement des soins de santé adéquats, mais aussi l’amélioration des conditions de vie, l’accès à l’eau potable et une meilleure hygiène. La collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales et les communautés locales est essentielle.

Elvis Serge NSAA