Le retour des pluies entraine la prolifération des maladies hydriques à l’exemple du paludisme. Durant toute la saison pluvieuse, la population sera confrontée aux menaces des moustiques. Ce qui l’expose à la malaria
La population est en situation d’alerte actuellement dans la région du Nord avec le retour des pluies. La saison des pluies favorise la multiplication des moustiques. Elle crée un environnement d’insalubrité, la poussée des herbes, des flags d’eau qui sont des endroits propices à la croissance des moustiques. Le paludisme est une maladie provoquée par les parasites du genre plasmodium. Au Cameroun, toute la population est exposée au paludisme. C’est donc une maladie endémique la plus répandue au Cameroun. Elle est essentiellement due au parasite plasmodium falciparum. Le Gouvernement camerounais a fait de la lutte contre le paludisme une priorité, notamment dans sa stratégie nationale pour le secteur de la santé. Il faut ajouter à cela l’adoption de l’exercice de stratification « High Burden to High impact ».
Les actions du Gouvernement dans la lutte contre le paludisme dans la région du Nord sont salutaires.
Le Gouvernement a à travers plusieurs programmes a permis de contrôler l’expansion du paludisme dans la région du Nord. L’action la plus connue est sans doute la distribution des moustiquaires imprégnées. Depuis 2011 jusqu’à nos jours, les ménages ont reçu des moustiquaires imprégnées d’insecticide. En dehors d’une telle mesure, il faut dire que la prise en charge des malades du paludisme a été renforcée. Il s’agit en effet de l’intensification des formations et la remise à niveau pour le personnel de santé sur les directives nationales relatives à la prise en charge des cas, la sensibilisation des acteurs du secteur public et privé aux directives nationales, l’extension de la prise en charge intégrée des cas et un niveau communautaire à tous les districts de santé reparti en agents communautaires dans les districts actuellement non ouverts pour assurer une bonne couverture géographique de la population entre autres. Un accent est également mis sur la prise en charge des cas de paludisme grave chez la femme enceinte. Le plan stratégique national de lutte contre le paludisme préconise de traiter tous les cas de paludisme chez la femme enceinte. La couverture santé universelle contribue actuellement en beaucoup dans la lutte contre le paludisme dans la région du Nord. Les femmes enceintes et les enfants étant les plus exposés sont dans le panier de la couverture santé universelle. Le traitement du paludisme pour leurs cas est gratuit. Pour la femme enceinte, la prévention et une éventuelle prise en charge commence dès la consultation prénatale. Une autre action du Ministère de la santé publique est annoncée dans la région. Il s’agit de la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier(CPS). Cette campagne concerne les enfants de 3 à 59 mois. Le Cameroun a introduit la CPS en 2016 sous forme de sulfadoxine-pyriméthamine et d’amodia quine administrée à environ 1,1 million d’enfants éligibles. Les résultats de la CPS dans le Nord sont appréciables. Elle a contribué à prévenir l’apparition du paludisme chez plus de 95% des enfants âgés de 3 à 59 mois. Le groupe technique régional de lutte contre le paludisme dans le Nord prévoit en termes de perspective, organiser un programme en vue de couvrir toute la saison pluvieuse. Il s’agit de la poursuite de la distribution des MILDA en routine, la campagne de distribution des MILDA en masse en 2025, la formation et le recyclage des acteurs du niveau opérationnel , le suivi de la vaccination antipaludique aux enfants dans les formations sanitaires, le suivi des activités de routine sur le diagnostic et prise en charge, la gestion des intrants et des données. Aux côtés des pouvoirs publics, les organisations de la société civile œuvrent pour la lutte contre le paludisme.
Les OSC apprécient les actions du gouvernement et proposent d’autres pistes de solutions
Pour les organisations de la société civile implémentées dans la région du Nord, les actions du Gouvernement sont salutaires. Depuis 2011 à nos jours, de la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides à la CPS et avec la CSU ont contribué à diminuer considérablement le taux de paludisme. Les OSC dans leurs activités organisent de temps en autre des campagnes de sensibilisation sur la prévention de lutte contre le paludisme. Une action que mène régulièrement par exemple l’association des jeunes volontaires et humanitaires du Cameroun. Au-delà de tout ce qui est mis en œuvre, les OSC ne manquent pas de proposer d’autres perspectives à l’effet de renforcer la lutte contre le paludisme. Il faut renforcer la couverture et la distribution des MILDA, organiser des campagnes régulières pour éduquer la population sur l’utilisation correcte des moustiquaires imprégnées. Les OSC plaident aussi pour la construction et la rénovation des formations sanitaires, améliorer également la chaine d’approvisionnement des médicaments. Encourager la promotion de la recherche et de l’innovation en intégrant les résultats des recherches dans un fichier national. Le renforcement de la coopération entre l’État du Cameroun avec les Etats voisins pour renforcer la lutte contre le paludisme.
Le paludisme plane dans la région du Nord avec le retour des pluies. Toute la population est appelée à adhérer aux différentes mesures que le Gouvernement entend lancer d’ici peu dans la région. Aujourd’hui, le contrôle du paludisme n’échappe pas aux autorités sanitaires de la région. Le taux d’incidence de 121 pour 1000 habitants et le taux de mortalité de 10 pour 100 000 habitants reste un indicateur encourageant.
Marcus DARE