Utilisation des téléphones portables  Une fleur au fusil

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L’addiction aux téléphones portables est un phénomène de plus en plus préoccupant pour les médecins. Ils constatent une augmentation des consultations liées aux conséquences néfastes de cet usage excessif sur la santé mentale et physique des patients.

Les médecins recommandent de limiter l’usage du téléphone portable et de privilégier les interactions en face à face et les activités hors ligne.

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à la fin de 2014, on estimait à 6,9 milliards le nombre d’abonnés dans le monde. Dans certaines régions du monde, ils constituent le moyen de communication le plus fiable, et parfois l’unique moyen de communication. L’addiction aux téléphones portables touche de plus en plus de personnes, et les témoignages d’utilisateurs confirment les impacts négatifs de cette utilisation excessive sur la vie quotidienne. « Je suis constamment sur mon téléphone, même lorsque je suis avec des amis ou en famille ». « J’ai l’impression de manquer quelque chose si je ne regarde pas mon écran toutes les cinq minutes », Badal Fomo, journaliste indépendante. Tout comme Badal, bon nombre de Camerounais sont addicts au téléphone androïde.

Dans le journal Investir-Cameroun, Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et des Télécoms, avait indiqué que : « le taux de pénétration du smartphone dans le pays est passé de 25 % en 2016 à près de 40 % en 2020 (soit une progression d’environ 15 % sur 4 ans, NDLR). » « J’ai du mal à me concentrer sur mon travail ou mes études à cause de mon téléphone ». « Je suis toujours distrait par les notifications et les réseaux sociaux », explique David, call center à MTN. En février 2020, selon le journal en ligne Invest in Cameroon, le taux de pénétration d’internet au Cameroun est estimé à 30 % « grâce à l’arrivée de 570 000 nouveaux internautes ».

Ce qui a porté à 23,62 millions de Camerounais connectés avec un smartphone et 7,87 millions d’internautes au Cameroun sur une population estimée à 26,21 millions d’habitants selon une étude réalisée par le cabinet Hootsuite et We are social sous le titre Digital 2020. « J’ai des problèmes de sommeil depuis que j’utilise mon téléphone au lit ». « La lumière bleue de l’écran m’empêche de m’endormir et me rend fatigué le lendemain », confie Marie, secrétaire de direction dans une microfinance de la place.

Ladite étude indique également que 3 700 000 Camerounais sont actifs sur les réseaux sociaux, dont 3 500 000 sur Facebook, ce qui en fait le réseau le plus utilisé au Cameroun avec, parmi les utilisateurs, 58,8 % d’hommes et 41,2 % de femmes. Ces témoignages illustrent les différentes formes que peut prendre l’addiction aux téléphones portables et ses conséquences sur la vie des utilisateurs. Il est important de prendre conscience des risques liés à une utilisation excessive du téléphone portable et de mettre en place des stratégies pour limiter son usage. « Je me sens anxieux et irritable lorsque je ne peux pas utiliser mon téléphone ». « J’ai l’impression d’être coupé du monde », explique Thomas, étudiant en science politique. Selon l’OMS, une personne utilisant un téléphone mobile qui se trouve à 30-40 cm de son corps – par exemple, pour envoyer des SMS, se connecter à Internet, ou avec un kit « mains libres » – aura un niveau d’exposition aux champs électromagnétiques beaucoup plus faible que quelqu’un tenant son téléphone portable à proximité de son oreille.

L’addiction aux téléphones portables est un phénomène de plus en plus préoccupant pour les médecins. Ils constatent une augmentation des consultations liées aux conséquences néfastes de cet usage excessif sur la santé mentale et physique des patients.

Les médecins recommandent de limiter l’usage du téléphone portable et de privilégier les interactions en face à face et les activités hors ligne. « Je constate une augmentation des cas de fatigue oculaire, de sécheresse oculaire et de troubles de la vision chez les personnes qui utilisent beaucoup leur téléphone. Il est important de faire des pauses régulières et de regarder au loin pour reposer ses yeux », explique un ophtalmologue.

Plusieurs études épidémiologiques multinationales de grande envergure ont été menées à bien ou se poursuivent, y compris des études cas-témoins et des études de cohorte prospectives examinant un certain nombre de paramètres sanitaires chez les adultes. La plus grande étude cas-témoins à ce jour, INTERPHONE, coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), a été conçue pour déterminer s’il existe des liens entre l’utilisation des téléphones portables et les cancers de la tête et du cou chez l’adulte.

Elvis Serge NSAA

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