Sevrage : Une étape délicate dans la vie d’un enfant

Pour certaines mamans, le sevrage est un moment difficile, chargé d'émotions.
Le sevrage, une étape importante dans la vie d’un enfant, marque la transition de l’alimentation exclusivement lactée à une alimentation plus diversifiée. Mais pour de nombreuses mères, cette étape est souvent compromise par des facteurs extérieurs tels que les traditions ancestrales, les contraintes économiques et les défis de la malnutrition. Dans ce contexte, comment les mères peuvent-elles naviguer cette étape délicate et assurer un sevrage réussi pour leur enfant ?
Le sevrage est une étape importante dans la vie d’un enfant et de sa mère. Il marque la transition de l’alimentation exclusivement lactée à une alimentation plus diversifiée. Bien que l’Organisation Mondiale de la Santé recommande l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie de l’enfant, le sevrage est inévitable à un moment donné.
Au Cameroun, comme dans de nombreuses régions du monde, l’allaitement maternel est bien plus qu’une simple question de nutrition infantile. C’est un combat quotidien pour de nombreuses mères, tiraillées entre les traditions ancestrales, les contraintes économiques et les défis de la malnutrition. Un cri du cœur pour une solidarité agissante. Michel, du haut de ses quelques mois, tète avec une voracité qui surprendrait plus d’un observateur. Et pourtant, il devrait être sevré. Sa mère, résignée, raconte. « Il est toujours accroché à mon sein.
Je dois parfois le fuir pour qu’il me laisse un peu de répit. Cette scène, banale pour de nombreux parents, est pourtant loin d’être anodine dans un contexte où l’allaitement maternel est souvent compromis par des facteurs extérieurs ». Le sevrage ne doit pas être une rupture brutale, mais plutôt un processus graduel et personnalisé. Chaque enfant est différent et le rythme de sevrage doit être adapté à ses besoins et à son développement. Selon le Dr Raïssa Monayong, pédiatre, il est important de poursuivre l’allaitement maternel le plus longtemps possible et de choisir un lait infantile adapté à l’âge de l’enfant. Le sevrage se fait en douceur, en remplaçant progressivement chaque tétée par un biberon. « Le mien à 19 mois actuellement mais maman poule que je suis, j’ai peur de le sevrer. Le sevrage a toujours été très difficile pour moi j’ai l’impression que mon petit bébé m’échappe et que je ne serai plus le centre de son monde; l’allaitement est un moment très précieux pour moi », confie Joséphine.
Pour certaines mamans, le sevrage est un moment difficile, chargé d’émotions. « J’ai allaité mon fils pendant 18 mois et le sevrage a été une étape difficile pour moi. J’avais l’impression de le priver de quelque chose d’essentiel », confie Eliane, une jeune maman de 32 ans. « Mais j’ai compris que c’était une étape naturelle et nécessaire pour son développement. J’ai remplacé les tétées par des biberons et tout s’est bien passé », a-t-elle ajouté avec une voix rocailleuse. Le sevrage d’un enfant est le fait de faire transiter l’allaitement ou le biberon vers d’autres modes d’alimentation et d’autonomie. Il se produit généralement à partir de 06 mois dans certains cas, voir 1 an ou 2 dans d’autres cas.
D’autres mamans, en revanche, vivent le sevrage comme une libération. « J’étais épuisée par l’allaitement et j’avais hâte de passer à autre chose », témoigne Béatrice, une maman de 28 ans. « Le sevrage a été un soulagement pour moi et pour mon bébé. Il a rapidement accepté le biberon et nous avons pu retrouver un rythme de vie plus normal ». La famine pousse certaines femmes à sevrer l’enfant. « Mes seins n’ont pas de lait parce que je ne mange pas bien », confie une jeune Delphine. On ne sèvre pas un enfant par fantaisie. La pauvreté, la famine et les croyances limitent l’accès à une alimentation saine et équilibrée, indispensable pour assurer une production de lait suffisante. Toutes les femmes veulent nourrir leur enfant avec le lait maternel, mais la pauvreté, la famine et les croyances font qu’elles abandonnent », déplore Loïc Mbah, anthropologue.
Une étude menée par Bruno De Benoist, du bureau de l’OMS pour l’Afrique, apporte des éclaircissements précieux sur cette question. Selon cette étude, l’âge idéal pour débuter le sevrage se situe entre le quatrième et le sixième mois. Ce choix n’est pas anodin, il repose sur des arguments scientifiques solides, liés à la maturation de l’organisme de l’enfant.
Sur le plan mécanique, le nourrisson ne peut pas déglutir d’aliments solides avant 4 à 6 mois en raison du réflexe de protrusion de la langue. Vers 5 ou 6 mois, il commence à porter des objets à sa bouche, et vers 7 mois, il est capable de mastiquer. De plus, la capacité de rétention de son estomac est limitée, ce qui explique pourquoi il ne peut ingérer de grandes quantités de nourriture en un seul repas. D’un point de vue physiologique, la fonction du goût arrive à maturité vers 6 mois, permettant à l’enfant de découvrir de nouvelles saveurs. Sa capacité d’absorption et de digestion de l’amidon et des graisses est également suffisante dès 4 à 6 mois. Il est conseillé de commencer par de petites quantités d’aliments mous et faciles à digérer, comme des purées de légumes ou de fruits. L’introduction de nouveaux aliments doit se faire un à la fois, afin de détecter d’éventuelles allergies. Le sevrage est une étape naturelle et nécessaire dans le développement de l’enfant. En suivant les recommandations scientifiques et en respectant le rythme de l’enfant, cette transition alimentaire se fera en douceur et en toute sécurité.
Elvis Serge NSAA