Circulation des gros porteurs : Un défi tragique pour la régulation routière au Cameroun

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La circulation des gros porteurs au Cameroun est devenue un sujet de préoccupation majeur, notamment en raison des accidents tragiques qui se succèdent et des défis liés à la régulation de ces véhicules.

 Les accidents mortels impliquant des gros porteurs se multiplient au Cameroun, soulevant des questions cruciales sur la sécurité routière et l’efficacité des mesures de régulation. Entre incidents tragiques et décisions gouvernementales, la situation demeure préoccupante. Le 29 janvier 2025, un nouvel incident a secoué la ville de Yaoundé, le drame a eu lieu au Carrefour Meec, dans le 6e arrondissement de la capitale politique du pays. Un container de marchandises, mal fixé sur un camion, s’est détaché et est tombé sur un taxi transportant quatre personnes. Selon les premiers bilans, deux passagers ont perdu la vie. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent l’ampleur des dégâts, alors que les sapeurs-pompiers ont dû utiliser un engin spécialisé pour déplacer le container et récupérer les corps des victimes.

Peu de temps auparavant, le 4 janvier 2025, un autre accident tragique a eu lieu. Un camion plateau transportant un Caterpillar a perdu sa charge lors d’une manœuvre, tombant sur un véhicule de type pick-up en circulation. Cet accident, survenu au lieudit Dovv Nkolbisson, a causé d’importants dégâts matériels et blessé légèrement un automobiliste. Les premières enquêtes pointent vers la non-sécurisation de la charge comme facteur contributif.

Cet accident tragique est survenu seulement trois mois après un incident similaire au quartier Mimboman, le 17 octobre 2024. Un autre container tombé d’un camion a causé la mort de trois personnes et blessé gravement neuf autres. En réponse à cette série d’accidents, le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea, a signé un arrêté interdisant la circulation des gros porteurs sur le tronçon Mimboman-Don Bosco-Ngousso.

Les incidents ne se limitent pas à la capitale. À Douala, le 12 mai 2021, un camion transportant des billes de bois a percuté une boutique, tuant une femme et un enfant. Ce drame a entraîné des restrictions de circulation pour les poids lourds entre 7h et 21h sur certains axes. Cependant, malgré ces mesures, les gros porteurs continuent de circuler librement, souvent en dehors des heures autorisées.

Les accidents tragiques, comme celui du 22 mai 2021, où un camion a écrasé un enfant de 8 ans, soulignent la gravité de la situation. Le conducteur responsable a pris la fuite, et l’incident a ravivé les inquiétudes concernant la sécurité routière. Face à cette recrudescence d’accidents, le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, a ordonné l’installation d’un système de gestion et de suivi centralisés pour les véhicules transportant des marchandises dangereuses. Bien que les transporteurs aient reçu un délai pour se conformer à cette directive, le flou persiste quant à l’application effective des règles.

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En 2014, sous la direction de Robert Nkili au ministère des Transports, la problématique de la régulation des gros porteurs était déjà d’actualité. Le 20 octobre de cette année-là le ministre signait un arrêté qui interdisait la circulation des gros porteurs en journée. Dans la lettre circulaire publiée à cet effet, Robert Nkili, stipulait clairement que : « Il est interdit la circulation des camions gros porteurs entre 6h et 21h tous les jours saufs les weekends. En outre la circulation diurne des gros porteurs aux seuls axes périphériques par les autorités de la ville est limitée. Également limité la vitesse de circulation à 40 kmh aux heures autorisés. Ces mesures du Ministre des Transports concernent particulièrement les grumiers, les ensembles articulés de remorque et de semi-remorque, les camions plateaux, les camions de sable, les camions citernes qu’ils soient vide ou chargés »

Aujourd’hui, alors que les accidents continuent de faire des victimes, il devient urgent de renforcer les mesures de sécurité et de garantir le respect des réglementations en vigueur pour protéger les usagers de la route et la vie humaine. La régulation des gros porteurs demeure un véritable casse-tête pour les autorités, qui doivent jongler entre la sécurité routière et les impératifs économiques liés au transport de marchandises.

Mireille Siapje

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