Éléphants dans l’Extrême-Nord : Paul Atanga Nji apaise les tensions autour du parc Ma Mbed Mbed

Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a effectué ce mercredi 12 février 2025 une visite de travail dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette visite intervient dans un contexte de vives tensions et de manifestations massives de la communauté Toupouri, qui s’oppose à la création du parc national Ma Mbed Mbed, situé à Kourbi, dans le département du Mayo-Kani.

Les populations locales, inquiètes des conséquences de ce projet, perçoivent la création de cette réserve comme une menace à leur survie et une insulte. En effet, elles craignent que l’installation de ce parc ne provoque des conflits récurrents entre les hommes et la faune, notamment les éléphants, lorsqu’ils sortiront du périmètre du parc pour causer des dégâts dans les villages environnants. Les populations de plusieurs villages, notamment ceux de Guidiguis et de Taibong, réclament la fermeture immédiate du parc.

Le parc national de Ma Mbed Mbed, créé en janvier 2020 par un décret du Premier ministre Joseph Dion Ngute, s’étend sur 12 708 hectares. Il joue un rôle clé en tant que corridor écologique, reliant la réserve des éléphants de Binder Léré au Tchad à celle de Kalfou, dans le département du Mayo-Danay. Ce parc a été conçu dans le but de renforcer la conservation transfrontalière des éléphants et de la faune sauvage entre le Cameroun et le Tchad, afin de réduire les conflits et de favoriser la sécurité des biens et des personnes.

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Le ministre Atanga Nji a pour mission d’apaiser ces tensions en rassurant les populations locales. Il a également appelé « les leaders politiques, religieux, traditionnels et civils à guider la population dans l’expression de ses préoccupations vis-à-vis des lois et des institutions de l’État. » En réponse aux inquiétudes sur les conflits entre les hommes et la faune, le ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) a souligné l’importance de ce parc pour la préservation de la faune, tout en précisant qu’il s’agissait d’un espace conçu pour minimiser ces conflits grâce à une gestion adaptée.

Le parc national de Ma Mbed Mbed, bien que l’un des plus petits du pays, joue un rôle important dans la protection de la biodiversité régionale. Il est l’un des rares espaces naturels à préserver à la fois la faune et les ressources en eau de cette zone stratégique, située entre le Sahel et les forêts équatoriales. En plus de ses missions écologiques, le parc vise à promouvoir le développement socioéconomique local à travers des initiatives telles que le tourisme, la création d’emplois pour les éco-gardes, ainsi que la sensibilisation aux enjeux environnementaux.

Les autorités camerounaises espèrent que cette visite permettra de dissiper les malentendus et de trouver des solutions pacifiques aux préoccupations des populations locales. Reste à savoir si cette démarche suffira à calmer les tensions croissantes et à apaiser les craintes des communautés de la région.

Mireille Siapje