De quoi s’agit-il concrètement ?
Nous sommes dans une formation des équipes d’intervention et investigation rapide qui entre dans la nouvelle phase ou le deuxième round de la riposte au covid de la croix rouge camerounaise avec l’appui de la fédération internationale des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge. Cette formation vient combler une lacune. C’est-à-dire celle des personnes qui doivent intervenir. Les équipes des SGI des régions étaient affaiblies, n’avaient pas assez de personnel. Donc, la croix rouge a mobilisé ici dans la région de l’ouest, 80 personnes que nous sommes en train de former pour appuyer les équipes de la région.
Pourquoi avoir choisi Bafoussam ?
On le fait à Bafoussam tout simplement parce que Bafoussam est l’une des trois villes que nous avons retenues comme épicentres. On sait qu’après Yaoundé et Douala c’était Bafoussam qui a eu les premiers cas. Ce sont d’ailleurs ces villes qui ont le plus grand nombre de cas détectés positifs. Donc, nous formons des personnels médicaux, des médecins, des épidémiologistes, les techniciens de laboratoire pour renforcer les équipes d’intervention et d’investigation rapide de la région.
Nous sommes arrivés à un niveau de la riposte où il faut aller très vite. Les gens ont un peu baissé la garde. Il faut aller très vite dans la riposte sur le plan de l’intervention et de la riposte rapide. Parce que ces dispositions permettront d’atteindre l’un de nos objectifs spécifiques qui est de circonscrire cette épidémie pour juguler rapidement cette pandémie premièrement. De plus en plus les gens sont fatigués ils pensaient que c’était quelque chose d’un mois et maintenant nous allons déjà vers le cinquième mois. Et deuxièmement, certaines mesures semblent être une corvée pour la population. Donc, nous devons à tout prix renforcer les équipes d’intervention et d’investigation rapide pour pouvoir avancer après la riposte.
Es-ce une formation uniquement théorique ?
On n’a pas besoin d’une phase pratique. Quelque soit les cas, c’est un personnel choisi, qualifié qui au niveau du terrain va marcher avec les équipes déjà sur le terrain. La formation pratique va se faire, mais ce que nous devons comprendre c’est que nous avons fait un choix de personnels qui ont déjà une petite expérience sur les interventions et les investigations dans le cadre d’autres épidémies et même du covid.
Qu’attendez-vous de ces volontaires à l’issue de cette formation ?
Nous savons qu’ici il ya beaucoup d’appels et il ya beaucoup d’alertes. Donc, nous voulons au moins pour que chaque cas confirmé qu’il y ait au moins 30 contacts et que chacun essai de jouer le rôle pour lequel on l’a formé. Parce qu’en vérité, les équipes d’intervention et d’investigation rapide sont des équipes multidisciplinaires qui doivent fonctionner d’une manière harmonieuse. C’est-à-dire, c’est plusieurs personnes avec des profils différents qui doivent travailler ensemble pour atteindre un objectif : celui de dépister précocement, car quand on dépiste précocement, on peut prendre rapidement en fonction de l’algorithme décisionnelle une mesure qui permet rapidement de tester, de traiter, de suivre.
Quelles sont les grandes articulations de ce projet ?
Cette activité est le deuxième round d’une collaboration entre la croix rouge camerounaise et la fédération internationale des sociétés de la croix rouge. Cette activité est justement l’une des premières activités de ce projet. Ce projet arrive au moment où il faut accélérer les mesures de riposte, surtout la prévention primaire, parce que nous voulons rapidement passer à la prévention secondaire. Ce projet est constitué de deux parties. Une partie qui est la communication de risque et l’engagement communautaire. Et l’autre c’est tout ce qui est santé.
Concernant la communication de risque et l’engagement communautaire. Il ya des formations sur la sensibilisation au niveau de la communauté. Il ya formation sur l’appui aux radios surtout l’appui aux émissions interactives pour essayer d’étouffer les rumeurs, parce que nous pensons qu’il ya beaucoup de rumeurs dans le cas du covid qu’il faut étouffer. il ya aussi le soutien au 1510 dans les trois régions épicentres qui permettrait quand même aux volontaires qui appuient la délégation d’être en alerte et de pouvoir permettre aux équipes de descendre sur le terrain pour pouvoir riposter, investiguer et intervenir.
Il ya aussi des activités de santé, c’est-à-dire l’activité du PCI WASH. La croix rouge camerounaise a établit une convention de partenariat avec CAMWATER qui va fournir un peu d’eau, parceque on ne peut pas demander de faire l’hygiène des mains par exemple où l’assainissement sans eau. Donc, nous allons aussi mettre place des forages dans certaines régions comme à l’est.
En dehors de ces activités nous allons aussi disposer à l’égard des populations vulnérables des équipements et du matériel d’assainissement, des kits de subsistance et des cash en espèce par rapport à l’impact socioéconomique du covid-19. Beaucoup d’autres activités se feront. Des activités par exemple de communication à travers des caravanes mobiles qui vont serpenter les rues des trois capitales régionales yaounde, douala et Bafoussam. Il y aura à peu près de 2000 à 3000 stations d’eau. Elles seront positionnées dans les trois régions épicentres. Les volontaires seront autour de ces stations d’eau pour sensibiliser la population ; apporter de l’information à la population et essayer de recueillir dans toutes ces étapes le feedback de la population. Ceci pour nous aider à cibler nos messages ; à les précisés et pour avancer au niveau de notre communication. Toutes ces activités nous permettrons d’apporter un appui sérieux au gouvernement qui est le lead dans cette lutte contre le covid.
Propos recueillis par Aristide Mvelle