
Dr, Manaouda Malachie, Minsanté.
Lors d’un événement majeur marquant la validation d’un nouveau cadre normatif pour la formation des sages-femmes, le ministre de la Santé Publique, Manaouda Malachie, a souligné l’engagement ferme du Cameroun à réduire drastiquement la mortalité maternelle et néonatale. Il a mis en lumière le rôle crucial des sages-femmes modernisées et l’importance de la collaboration avec l’UNFPA pour atteindre cet objectif ambitieux.
C’est avec un profond honneur que je vous accueille aujourd’hui pour cet événement que vous avez si justement qualifié de majeur. La présentation du nouveau cadre normatif pour la formation des sages-femmes couplées, que nous venons de découvrir, et la signature de sa préface marquent une étape cruciale dans notre engagement envers la santé maternelle et néonatale.
Comme vous l’avez souligné, notre nation est confrontée à un défi de taille en matière de mortalité maternelle. Malgré les progrès notables enregistrés entre 2011 et 2018, où nous avons réussi à réduire ce taux de moitié, il est inacceptable que près de 4 000 femmes continuent de perdre la vie en donnant la vie. Notre objectif à l’horizon 2030 est clair et ambitieux : ramener ce taux à 140 décès pour 100 000 naissances, en accord avec les objectifs de développement durable à l’échelle mondiale.
C’est dans cette perspective que la formation de sages-femmes compétentes se situe au cœur de notre stratégie. Depuis la réouverture des écoles en 2010 et l’alignement sur le système LMD en 2014, nous avons poursuivi sans relâche la modernisation de notre dispositif de formation. Aujourd’hui, nous franchissons une étape décisive vers la formation d’une sage-femme actualisée, dont la pratique repose sur les standards rigoureux de la Confédération internationale des sages-femmes – standards indispensables à l’administration de nos institutions. Ce document structurant articule avec précision les curriculums de formation et les normes requises, définissant rigoureusement les compétences à acquérir, les outils pédagogiques appropriés, les fiches d’apprentissage essentielles, ainsi que les exigences que nos écoles devront respecter.
Mesdames et Messieurs, vous vous interrogez légitimement sur la nécessité de cette réforme, sur cette détermination. Elle se justifie pleinement par le rôle essentiel que jouent les sages-femmes. Aujourd’hui, elles sont en mesure de couvrir jusqu’à 90 % des services de santé sexuelle et reproductive et contribuent à une réduction de 45 % des complications obstétricales. Dans un contexte où le nombre de femmes en âge de procréer est élevé et où nous attendons plus d’un million de naissances cette année, il est impératif de garantir que chaque accouchement bénéficie de l’assistance d’un personnel qualifié.
Je saisis cette occasion pour exprimer ma sincère gratitude à l’UNFPA, notre fidèle partenaire, pour son accompagnement technique et logistique constant. Son soutien, notamment en ce qui concerne l’adaptation des écoles aux équipements modernes, la formation des formateurs et le renforcement des capacités, a été déterminant. C’est grâce à votre précieuse contribution que nous avons pu élever la qualité de nos standards.
Dans cette dynamique d’amélioration continue, nous allons mettre en œuvre l’accréditation nationale des écoles de sages-femmes, avec l’appui du groupe technique national et d’évaluateurs externes dont l’expertise nous est précieuse. Les six premières écoles seront évaluées prochainement. Je tiens également à remercier la Banque islamique de développement et ses partenaires pour leur soutien constant au projet « Prévention de la Transmission Verticale du VIH et Amélioration des Soins de Santé Maternelle et Infantile » (PETVIDA), dont l’UNICEF est le récipiendaire principal et qui contribue de manière tangible à l’amélioration des soins liés au VIH maternel. Notre engagement à soutenir cette initiative est ferme et continuera de porter ses fruits.
Monsieur le Directeur des écoles, ce nouveau cadre normatif est désormais votre feuille de route. Appropriez-vous-le pleinement. Il est la clé de la qualité des soins et de l’avenir d’un système de santé plus performant. J’aimerais vous exprimer ma profonde gratitude pour les efforts déjà accomplis. Cependant, n’oublions pas que la tâche la plus ardue est encore devant nous.
La formation continue, le développement des compétences, le soutien aux sages-femmes sur le long terme, la consolidation de ces compétences sont une priorité pour le Président de la République, Son Excellence Paul Biya, qui croit fermement que chaque enfant camerounais doit avoir accès à des soins de santé de qualité, accessibles et équitables. Mesdames et Messieurs, ensemble, nous devons veiller à ce que chaque enfant qui a besoin de soins de longue durée vive en sécurité et ait la possibilité de s’épanouir pleinement.
Pour répondre à votre question, Monsieur le Ministre, le document est constitué en premier lieu des normes de formation. Il est essentiel, comme vous le soulignez, de veiller à la correction du fond et de la forme pour garantir son efficacité et sa clarté.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA