Hôpital Général de Garoua : un café scientifique pour mieux comprendre et prévenir le diabète

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A l’occasion de la journée mondiale du diabète célébrée chaque 14 novembre, l’Hôpital Général de Garoua (HGG) sous la houlette de son Directeur Général, le Pr Hamadou Bâ, a organisé, le mercredi 12 novembre 2025, un café scientifique.

Le thème dudit café scientifique : « Actualités dans la prise en charge du diabète de type 2 ».

L’auditorium de l’institution a servi de cadre à cette rencontre scientifique.

Auditorium de l’hôpital général de Garoua, le personnel médical réuni pour le café scientifique.

Ouvrant la séance, le Pr Hamadou Bâ, Directeur général de l’hôpital et modérateur de la rencontre, a rappelé le contexte de cette initiative. Le diabète, classé parmi les grandes maladies chroniques non transmissibles, touche des millions de personnes dans le monde. Au Cameroun, le phénomène prend de l’ampleur et nécessite une vigilance. L’organisation de cette activité s’inscrit dans la mission de sensibilisation et d’éducation sanitaire que s’est fixée l’hôpital. Beaucoup de personnes vivent avec le diabète sans le savoir. C’est souvent au détour d’une consultation médicale que le diagnostic tombe, parfois à un stade déjà avancé de la maladie.

Les échanges, structurés en trois points essentiels, ont permis d’éclairer les participants sur plusieurs aspects de la lutte contre le diabète. Dans un premier temps, Djanabou Kade a présenté le bureau de consultation externe du diabète de l’hôpital, un espace dédié à la prise en charge et au suivi des patients diabétiques. Elle a insisté sur la nécessité d’un dépistage précoce et d’un accompagnement régulier pour éviter les complications graves telles que les atteintes cardiovasculaires ou rénales.

Ensuite, Adjoumi Atti a pris la parole pour développer le thème de l’éducation thérapeutique, élément non négligeable de la gestion du diabète. Selon elle, « un patient bien informé devient acteur de sa propre santé ». Elle a apporté des détails sur les actions mises en place au sein de l’hôpital pour renforcer les connaissances des patients sur leur régime alimentaire, l’activité physique et l’observation du traitement.

La présentation la plus attendue a été celle du Dr Hadja Inna, endocrinologue à l’Hôpital Général de Garoua, qui a exposé les généralités sur le diabète de type 2 et les stratégies actuelles de sa prise en charge. S’appuyant sur des données récentes, elle a rappelé que cette forme de diabète est désormais la plus répandue au monde, plus de 588 millions de personnes étaient diagnostiquées positives en 2024. « Si rien n’est fait, ce chiffre continuera de grimper de manière inquiétante », a-t-elle averti. Le Cameroun n’échappe pas à la tendance mondiale. Le taux de prévalence national est estimé à 5,6 %, tandis qu’à l’Hôpital Général de Garoua, les données internes font état d’un taux de 2 %. Le Dr Inna a insisté sur l’importance de la prévention, qui demeure « la meilleure arme » contre la progression du diabète. Une hygiène de vie équilibrée, une alimentation saine et une activité physique régulière constituent les piliers d’une prévention efficace.

À l’issue des différentes présentations, le Pr Hamadou Bâ a salué la qualité des interventions et ouvert la phase des échanges interactifs. Les phases de question directes ont permis de lever plusieurs zones d’ombre et d’approfondir la compréhension collective du sujet.

Marcus DARE

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Interview

« L’objectif ici, c’était d’améliorer la formation de notre personnel »

Dr Hadja Inna, Endocrinologue.

Dr, quel est le contexte qui justifie la tenue de ce café scientifique ?

Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale du diabète, qui se célèbre tous les 14 novembre de l’année ; cette année de 2025, à l’Hôpital Général de Garoua (HGG), nous avons tenu à avoir une série de formations scientifiques destinées au personnel de santé, parce qu’on pense que le personnel de santé, mieux il est formé, mieux il fait face à la maladie et il aide le patient. Donc, nous avons fait une présentation sur l’actualité de la prise en charge du diabète de type 2, actuellement en 2025 dans le monde.

Quels sont les objectifs recherchés par l’hôpital général en organisant une telle activité ?

L’objectif ici, c’était d’améliorer la formation de notre personnel. Cela s’inscrit en fait sous la houlette de notre top management, avec le lead de Monsieur le Directeur Général le Pr. Hamadou Bâ, d’avoir des séances de formation continue du personnel pour rafraîchir leur connaissance, améliorer leur connaissance sur des sujets de santé publique comme le diabète et pour tout cela, améliorer la prise en charge globale des patients qui viennent à l’Hôpital Général de Garoua.

Que dire du taux de prévalence du diabète qui a occupé une bonne partie de votre présentation ?

Il faut le situer avec les chiffres qui sont quand même alarmants, plus de 588 millions de personnes en 2024 étaient atteintes de diabète. Au Cameroun, nous sommes à 5,6 % et dans la région du Nord, nous avons une prévalence de 2 % à l’hôpital général de Garoua, donc une prévalence intra-hospitalière de 2 %, ce qui montre que cela est alarmant. Maintenant, il est important de faire le dépistage, de rechercher les facteurs de risque, est-ce que c’est le surpoids, l’obésité, la sédentarité, les antécédents familiaux, faire dans ce dépistage le diagnostic avec la glycémie, qui peut être fait au bout du doigt, aussi facile, et ensuite prendre en charge ces patients. Et nous avons voulu rappeler aussi que les médicaments sont disponibles et accessibles dans notre contexte. Maintenant, après ce résumé, nous avons parlé de l’éducation thérapeutique. L’éducation thérapeutique est un moyen pour nous d’autonomiser le patient dans sa prise en charge, parce que là, le patient se sent acteur de sa maladie, il est plus impliqué et là, il est mieux traité et mieux équilibré. Nous avons présenté aussi notre bureau de consultation externe à l’Hôpital Général de Garoua. Nous lançons cet appel-là pour tous les patients diabétiques de la région et même en dehors de la région. Lorsque vous êtes à Garoua, vous pouvez venir et avoir une séance d’éducation thérapeutique à l’hôpital Général sur la maladie, sur les complications, sur le traitement, sur l’alimentation et sur l’activité physique.

Dr, quel est le gros défi auquel vous faites face dans la prise en charge et le suivi des patients ?

Le gros défi ici reste culturel, parce que nous savons que nous sommes très ancrés dans nos cultures, dont l’acceptation même de la maladie, la compréhension de la maladie, l’adhérence au traitement médical, parce que les patients ont toujours tendance à se référer à la pharmacopée traditionnelle. Nous allons le dire ici, nous ne sommes pas contre à l’hôpital, mais il faudrait que cela soit encadré et il faudrait surtout que le patient pense quand même à continuer ses médicaments, même s’il veut rajouter autre chose, qu’il continue les médicaments prescrits par le médecin et qu’il honore le suivi. Ce n’est pas parce qu’on se sent mieux qu’on est guéri, il faut toujours venir à l’hôpital pour le suivi.

Propos recueillis par Marcus DARE

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