Nord: Le paludisme saisonnier au cœur des actions de prévention

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Depuis le mois de juillet, le Ministère de la Santé Publique à travers son Groupe Technique Régional de Lutte contre le Paludisme pour le Nord, mène sur le terrain la campagne de Chimio-prévention du paludisme saisonnier. Une action qui vise à maintenir une concentration de molécules antipaludiques dans l’organisme des enfants de sorte à ce qu’ils puissent combattre le parasite.

 

Maladie endémique au Cameroun, le paludisme reste et demeure un problème majeur de santé publique. Dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord, la courte période de pluviométrie qui varie autour de trois à quatre mois impacte sur la santé des populations. Selon les experts en santé publique, « pendant cette période la transmission du paludisme est intense. Ceci est lié à la multiplication importante du vecteur de la maladie qu’est  l’anophèle femelle. Et comme le corps humain pendant cette phase ne développe pas de protection, ces deux (02) régions enregistrent un nombre important de cas de la maladie, et donc un nombre important de décès. Ce qui participe à un taux élevé de mortalité et de morbidité dans le pays à hauteur de 60%. Et c’est donc par rapport à cette situation qu’on attribue le terme paludisme saisonnier ».

Le paludisme saisonnier touche principalement les enfants de moins de cinq (05) ans et les femmes enceintes  dans l’Extrême-Nord et le Nord. Et c’est donc pour apporter une stratégie d’intervention globale, que le Ministère de la santé publique organise depuis quelques temps, la campagne de chimio-prévention du paludisme  saisonnier dans ces deux régions. Une activité qui permet de migrer de la phase de contrôle vers la phase de pré-élimination et d’élimination. Pour le Coordonnateur du Groupe Technique Régional de Lutte contre le Paludisme pour le Nord, « il s’agit ici d’apporter une action pour contrôler le paludisme chez les moins de cinq (05) ans et particulièrement  les enfants de trois (03) à cinquante-neuf (59) mois. Ainsi donc, on donne gratuitement à cette cible un traitement complet chaque mois, juillet-aout-septembre-octobre », explique Dr. Sali Djele.

Avant l’administration du traitement, les agents de santé communautaires se mobilisent dans toutes les aires de santé afin de faire le dénombrement des enfants cibles, pendant deux à trois jours. Une fois cette étape achevée,  c’est le début de la chimio-prévention. Dr. Sali Djele poursuit en disant « qu’il y a deux types de molécules. Le premier jour on donne un comprimé blanc et un comprimé jaune. Le deuxième et le troisième jour c’est une molécule jaune. Ce qui fait un traitement. Et nous le répétons pendant pour les autres mois, qui constituent un cycle ».

Pour le Ministère de la santé publique, l’objectif de la chimio-prévention est « de maintenir une concentration de molécules antipaludiques dans l’organisme des enfants de sorte à ce qu’ils puissent combattre le parasite ». Outre la Chimio-prévention du paludisme saisonnier, plusieurs autres actions sont menées par les pouvoirs publics au profit des populations camerounaises.

Pour ce qui est du volet prévention, il y a la campagne de distribution de masse des moustiquaires imprégnées,  l’administration gratuite du Traitement Préventif Intermittent (TPI) chez la femme enceinte. Quant au volet prise en charge, le paludisme simple chez les moins de 5 ans est traité gratuitement depuis 2011, et depuis 2014 pour le paludisme grave.  A côté de ça nous avons le volet hygiène et assainissement. Les actions conjuguées par le Cameroun et les partenaires ont déjà fait leurs preuves sur terrain. Si l’on s’en tient aux chiffres communiqués par le GTR Palu/ Nord, le pays est passé de 35% de taux de décès   il y a quelques années à 27,4 % à nos jours.

En 2021 encore, le personnel de santé a une fois de plus besoin de la collaboration et de l’accompagnement des populations d’où l’appel du Coordonnateur du GTR / Palu-Nord. « Il faut que la population adhère à la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier, en laissant les enfants cibles pendant la mobilisation afin qu’ils soient dénombre. Les parents doivent veiller à ce que les médicaments remis, soient administrés convenablement aux enfants. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons éradiquer le paludisme » Dr. Sali Djele

Ursule KEIMBA

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