Covid-19: 83 morts enregistrés au Cameroun entre le 15 et le 22 septembre 2021
Le chiffre est de l’Organisation mondiale de la santé. La moyenne journalière de décès dus au Covid-19 a été multipliée par cinq et le rythme de contaminations a triplé. Elle indique par ailleurs que sur la même période que le Cameroun a connu 2974 nouveaux cas positifs.
Faut-il avoir peur des nouveaux variants du Covid-19 ? Oui, répondent en cœur les autorités sanitaires du continent, qui pointent la hausse spectaculaire des contaminations observée en juin dans de nombreux pays. Le point sur ces nouvelles menaces et ce que l’on en sait. La troisième vague du coronavirus en Afrique sera-t-elle la plus dévastatrice ? À écouter, jour après jours, les médecins et les autorités sanitaires qui recensent les cas de contamination et les décès, égrènent la liste des pays touchés par une forte augmentation des cas, beaucoup commencent à le redouter. « La propagation galopante de variants plus contagieux modifie considérablement la nature de la menace qui pèse sur l’Afrique », a martelé le 1er juillet Matshidiso Moeti, la directrice Afrique de l’OMS, qui estime que la troisième vague « ne ressemble en rien à ce que nous avons connu jusqu’à présent ». En une semaine, le Cameroun a enregistré 2974 nouveaux cas, et le représentant de l’Oms Cameroun, a directement fait allusion à la troisième vague. « Je suis catégorique, nous sommes dans la 3ème vague de Covid-19 », affirme Dr. Phanuel Habimana, représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé au Cameroun.
Les chiffres récents sur l’évolution de la maladie au cours de la dernière semaine présentent une courbe de contaminations et de décès ascendante. Selon le rapport épidémiologique de l’OMS dont la substance est relayée sur le site l’urgentiste.com, en une semaine, la moyenne journalière de décès dus au Covid-19 a été multipliée par cinq et le rythme de contaminations a triplé. Précisément entre le 15 et le 22 septembre 2021, le Cameroun a enregistré près de 371 nouvelles contaminations et 10 décès par jour. La journaliste Olive Atangana, spécialiste des questions de santé, comptabilise qu’entre le 15 et le 22 septembre, le pays est passé de 86 304 cas positifs et 1386 décès à 89 279 cas positifs et 1469 décès, soit une augmentation de 3864 nouveaux cas et 101 décès. Le taux de positivité pour sa part passe de moins de 2% en fin juillet à plus de 8% aujourd’hui.
Le mode de transmission
Les causes de cette montée fulgurante des cas sont sans doute liées à la circulation au Cameroun des nouveaux versions de virus, dont le variant Delta plus contagieux et plus résistant, l’abandon des mesures barrières par la plupart des Camerounais et la réticence aux vaccins contre le coronavirus. Dans ce contexte, l’heure est à la prise de conscience en vue de renouer avec les mesures barrières et surtout de se faire vacciner. Le mode de transmission de ce variant est exactement le même que les autres, à la seule différence qu’il se transmet beaucoup plus vite et infecte plus également. Et il peut passer 30 minutes et même trois heures de temps dans un espace fermé. C’est pour cette raison que le nombre de cas et de morts est très élevé dans les pays touchés. On voudrait que la population comprenne qu’il ne s’agit pas d’un tapage médiatique. Mais d’un virus dangereux à prendre au sérieux. Ce variant ne réduit pas de façon significative l’efficacité du vaccin, quel qu’il soit. Les personnes vaccinées seront toujours à l’abri des formes graves de la maladie. Il vaut donc mieux se faire vacciner. Ainsi, l’on a plus de 90% de chance de ne pas se retrouver en réanimation ou de perdre la vie.
Nous nous rendons compte que l’évolution de l’épidémie varie avec le temps. Au départ, les personnes âgées étaient les plus touchées. Maintenant les jeunes le sont aussi. Donc avec le variant Delta, tout le monde peut être atteint. Au Cameroun, nous devons tout faire pour éviter la troisième vaque qui pourrait être animée par le variant Delta, parce qu’il ne sévit plus seulement en Inde et en Europe. Il circule également déjà en Afrique. Notamment au Gabon, au Sénégal, en Tunisie et au Nigéria voisin, entre autres. Nous sommes actuellement à un taux de positivité de 2,5%. Si nous surveillons bien nos postes de santé aux frontières, si nous accentuons le respect des mesures barrières, je pense qu’on pourrait rapidement identifier et isoler les premiers cas le moment venu. Question de garder le contrôle sur l’épidémie.
Elvis Serge NSAA