Gastro-diplomatie: Vers des restaurants représentatifs de nos régions

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L’installation des bureaux régionaux du Littoral et du Sud-ouest ont donné l’occasion à la Présidente de l’interprofession arts culinaires et métiers de bouche d’encourager les acteurs de cette chaine à migrer vers des restaurants représentatifs de nos régions en vue de promouvoir la Gastro-diplomatie. C’était le 23 Septembre 2021 dans la salle de conférence des services du Gouverneur à Douala

Les différents bureaux régionaux des régions du Littoral et du Sud-ouest affichent désormais complets. Ladite cérémonie s’est déroulée le 23 Septembre 2021 dans la salle de conférence des services du Gouverneur de la région du Littoral  à Douala. La coordonatrice nationale du pôle arts culinaire Marie Thérèse Owona Atedzoe, Grand cordon du mérité Camerounais a bénéficié de l’onction gouvernementale à travers le représentant du Gouverneur, les délégués régionaux des arts et de la culture ; du Tourisme ; de la promotion de la femme et de la famille, de l’emploi et de la formation professionnelle ; du maire de la ville de Douala et maires d’arrondissements. Il s’agit dans le fond du bureau régional et les responsables des 7 collèges, (boulangers pâtissiers, cuisiniers, restaurateurs et  traiteurs, serveurs, glaciers chocolatiers, petits métiers de bouche, métiers connexes). Ursule Belibi, Epouse Tsala, présidente de l’interprofession  arts culinaire et métiers de bouche a ainsi profité de l’occasion pour démontrer les enjeux de ce processus d’identification, d’organisation et de structuration dans un contexte ou les villes de Douala et Buéa sont des portes d’entrées du Cameroun, des vitrine à faire bonne impression dès la première occasion.

Construction et valorisation de  la chaine de valeurs

« Nous allons donner envie de manger nos mets locaux à l’international. Il faudrait que les régions du Centre, Sud-ouest, Nord-Ouest, du Sud de l’Est  apprennent ce que les populations de l’Adamaoua mangent, or ce n’est pas la réalité. Nous devons  nous reconnaitre  dans notre expertise. Sur ce, nous partons d’une expertise locale pour un enjeu global. Si nous voulons être présents à l’international, nous  devons d’abord être présent localement, être nous même fiers de nos mets. Au lieu que tous les Dimanches, la maman aille au supermarché acheter de la viande hachée et des pattes pour faire de la bolonaise à ses enfants même si c’est vrai que c’est bon, ce n’est pas de chez nous, car nous même avons grandi avec notre sempiternel beignets bouillie, haricots. Je voudrai rendre hommage au feu premier ministre Simon Achidi Achu. Il était venu un jour au restaurant  et voulait manger les beignets haricots parce que c’est ce qui l’a élevé, c’est ce qui a fait de lui ce qu’il est devenu. Mais nous quand nous avons des réceptions, que mettons nous en avant ? Des émincés de poisson, de viande, hamburgers et bien d’autre. Le Chef de l’Etat dit aujourd’hui que ca suffit. Dans combien de carrefours ici à Douala trouvons nous encore des beignets ? Moi je me souviens de mon enfance ou je trouvais cela dans tous les carrefours de Yaoundé. Mais aujourd’hui à Yaoundé si vous voulez manger des beignets de manioc, il faudra commander et trouver la personne qui sache le faire. Nous voulons passer à une étape supérieure, et pour y arriver, repartons à la source. Et même pour repartir à la source nous allons repartir à la source, comment cela se produisait. Le poisson qu’on mangeait n’était pas congelé et avait toute sa saveur et son goût. Le manioc et le macabo, c’était derrière la maison. Nous voulons repartir et savoir qui produit quoi et combien de temps cela prend pour arriver au consommateur final. Construisons cette chaine de valeurs et valorisons chacun à son tour », précise-t-elle.

Retour aux sources

« Racontons cette histoire qui est autour de notre met de pistache. Il faut savoir pourquoi les occidentaux, Africains et Camerounais doivent consommer le met de pistache ? Quelles sont ses vertus ? Il était consommé dans quelles circonstances ? L’orque nous aurons rassemblé cette histoire, nous irons à l’OAPI pour le protéger car c’est une invention, et nous irons à l’Unesco, au patrimoine immatériel pour protéger ce met pour qu’il se transmette de générations en générations et que comme l’Unesco aura fait échos dans le monde entier, qu’il organise le tourisme culinaire. Ils viendront au Cameroun pour gouter notre met de pistache, et cela va permettre de développer des emplois au niveau de la production. Chaque région du Cameroun a ses spécificités, et ailleurs, j’ai vu la fête du miel, de la bière Européenne. Que soit ce qui nous empêche de le faire la fête du Ndole, Mbongo Tchobi ? Chacun de nos mets a une particularité qui mériterait d’être connue. L’idée est d’avoir des spécificités, avoir des restaurants aussi qui font typiquement la nourriture béti, sans sel par exemple. Si je veux manger par exemple sans sel, ou aller ? », a-t-elle poursuivie.

L’art culinaire au service de la diplomatie

« Nous devons donc avoir des restaurants qui sont des représentations de nos régions, et non plus avoir forcement des restaurant de Paris, avec des noms étrangers. Il y’a des pays qui font de la Gastro -diplomatie avec les noms de leur pays comme la Chine, la Turquie. C’est une façon de promouvoir la diplomatie de leur pays. Mettons ainsi des noms qui vont valoriser notre terroir. Une fois structuré, il faudrait qu’on puisse se reconnaitre, à l’exemple de cette salle qui nous réunit ce jour. C’est à travers notre tenue, notre façon de faire qu’on reconnaitra en nous des cuisiniers et autres. Si vous préparez un met et ne savez pas l’histoire de ce mets, il est fort probable qu’on vous qualifie d’usurpateur de la tenue que vous portez, et même de l’auteur de ce met. Au septentrion par exemple, nous avons été surpris de  découvrir qu’au delà de la viande, les populations consomment des légumes, ce qui est une cuisine diététique et qui pourrait être salutaire pour les sportifs. C’est le cas pour la région de l’Est qui a gardée sa tradition et gardé sa tradition. Nous souhaitons l’accompagnement des Maires pour faciliter les retrouvailles des chefs cuisiniers dans des espaces dignes de ce nom. C’est le cas de certains restaurants à Yaoundé construit par Monsieur Tsimi Evouna qui nous permettent de manger la nourriture Camerounaise installés comme si nous étions à Paris. Cela doit se répéter dans toutes les régions du Cameroun pour que les étrangers n’aient plus peur de manger nos aliments qui seront présentés dans un cadre qui répondra aux standards internationaux. Cela est important pour la ville de Douala qui est une vitrine pas seulement de l’art culinaire, mais c’est par la qu’entrent les étrangers avant de se faufiler à l’intérieur. On n’aura jamais l’occasion de faire une impression deux fois. Si quelqu’un vient manger chez vous dans la saleté et que  cala fasse mal au ventre, votre carrière ascendante va chuter. Faisons un effort pour que nos restaurants soient représentatifs de la cuisine de nos grands-mères, car la nourriture était propre, bonne avec de la saveur, et la nourriture était présentée à l’heure, ce qui n’est pas le cas  aujourd’hui.

Succès du welcome drink et cocktail dinatoire

« Nous avons démontré à la CAF lors du tirage au sort  notre capacité car nous avons tenu aux paramètres saleté équipements présentation qualité saveur. Le Food test a montré notre valeur, car que ce soit le Hilton, le mont Fébé, on retrouve des employés Camerounais. Pourquoi ne pouvons-nous pas travailler pour nous même ? Nous devons le faire pour nous même. Le Chef de l’Etat a d’ailleurs Tweeté, non seulement pour le bon déroulement du tirage au sort de la CAN, mais pour le succès de ce welcome drink et Cocktail dinatoire, car imaginez-vous si cela n’avait pas marché. C’est pour cela que je dis « yes we can », car nous avons la force de l’expérience », a-t-elle conclut.

Jean-Claude KENDEG

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