Accès aux soins de santé : Les élites du département du Mbéré aux côtés des personnes indigentes

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Sous la direction du chef de division des études et de projet au Minsanté, le Docteur Ousmane Diaby, elles viennent de lancer une campagne de santé gratuite dénommée Lesdimèdèn, (notre terre). A ce jour, cette campagne a déjà permis de consulter plus de 4000 personnes sur l’ensemble des 4 sites.

Le département du Mbéré qui couvre14.262 km2, 25% du territoire de l’Adamaoua, 3,5% du territoire national, compte 2 districts de santé dont Djohong et Meiganga. Cette partie du pays est peuplée de 518.000 âmes avec 457.000 Camerounais dont 61.000 réfugiés centrafricains. Malgré l’immensité de ce territoire, l’accès aux structures sanitaires n’est pas de plus aisée. Selon les données, le Mbéré a 54 formations sanitaires dont 46 publiques, 5 privées et 3 confessionnelles. Le ratio est de 96.000 habitants pour une formation sanitaire. Ces populations sont en majorité dans les zones rurales.

L’organisation de cette campagne trouve toute sa raison d’être eu égard aux difficultés que les habitants éprouvent. Selon docteur Kom, chef du district de Meiganga, « Les maladies les plus courantes rencontrées sont, entre autres, en 2024, le paludisme avec une mortalité de 55% et une mortalité de 46%, les enfants de 0 à 5 ans. La malnutrition, avec plus de 40 nouvelles admissions en 2024, plus de 2 000 cas d’infection respiratoires aigües. Au début de l’année 2025, nous avons recensé dans le département 8 cas de fistules obstétricales, 170 cas de cataractes, 325 cas de de hernies et d’hydrocèles et plusieurs cas de nécessitant des interventions gynécologiques. Ceci justifie vraiment l’intérêt de cette campagne de santé » déclare-t-il lors de sa prise de parole lors du lancement de la campagne en présence du ministre de la santé, docteur Manouda Malachie et de la déléguée régionale de la santé de l’Adamaoua, docteur Djamilatou Leila. Et de préciser, « Récemment, en 2024, l’épidémie des rougeoles avec une riposte locale et en 2023, l’épidémie de la fièvre jaune au district de santé de Meiganga avec un cas confirmé, donc un décès, suivi par une riposte nationale ». La campagne en cours vient comme une réponse à un besoin urgent.

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Au moment de la rédaction de cet article, les données de la campagne indiquent plus de 1000 cas de consultations générales, plus 100 cas d’intervention des hernies et d’hydrocèles, 100 cas de cataractes opérés, plus de 300 cas de consultations ophtalmologiques, plus de 150 cas de consultations odontostomatologies et 17 cas des enfants 0 doses, des enfants rattrapés au BCG.

Malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics, les populations (autochtones et réfugiés) de cette partie du pays aux faibles capacités financières font face régulièrement à des épidémies. Il urge de maintenir la vigilance afin de limiter les cas. Avec l’organisation des campagnes comme celle en cours, ces habitants bénéficient d’une prise en charge sans frais. À ce jour, le taux d’enrôlement des cibles départementales à la première phase de la Couverture Santé Universelle est de l’ordre de 106%.

Par Jean Besane Mangam

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