Adamaoua : La médecine traditionnelle a le vent en poupe.

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Dans la ville de Ngaoundéré, plusieurs personnes font recours à la médecine traditionnelle. Les médecins appellent à la modération face à ces produits qui sont souvent à l’origine des maladies rénales.

Selon les informations publiées en décembre 2023 par Vox Africa, au Cameroun, les patients ont recours aux plantes avant d’aller à l’hôpital, indiquait Eric Owoundi Nkoa, phytothérapeute et secrétaire du pôle médecine et pharmacopée du ministère des Arts et de la Culture. Pour lui, 70 à 80 % des Camerounais consomment la médecine naturelle. Dans la ville de Ngaoundéré, plusieurs personnes font d’abord un tour chez les tradipraticiens avant de se rendre à l’hôpital. « Généralement, lorsque j’ai des soucis de santé comme le paludisme, je boue l’arthémezia et mon problème est résolu » laisse entendre Kadidja, mère d’enfants. Pour cette dernière, même pour ses enfants, elle fait recours aux plantes : « Lorsque l’enfant a des problèmes de rougeurs aux fesses, pas besoin d’aller directement à l’hôpital. » On peut le soigner avec les écorces bouillies et on le purge avec. Comme elle, ils sont nombreux dans la ville de Ngaoundéré à recourir à la médecine traditionnelle.

Des tradipraticiens exigeants.

Pour éviter les erreurs, certains tradipraticiens exigent les résultats des examens médicaux avant de prescrire leurs produits. « Je traite les fibromes, les myomes et bien d’autres maladies. » « J’ai une condition, le patient qui demande mes services doit être détenteur des résultats des examens effectués dans un laboratoire d’un hôpital public, privé ou d’un laboratoire d’analyses médicales », souligne docteur Bessala Sandje, tradi-thérapeute, tout en indiquant la qualité de ses produits.

« Mes produits sont certifiés par le ministère de la recherche scientifique et de l’innovation, à travers l’Institut de recherches médicales et des plantes médicinales et le ministère de la santé. » Ismaïla Yaya, infirmier diplômé d’État à la retraite reconverti en  tradipraticien recommande la vigilance. « Parmi tous ceux qui vendent les produits au bord de nos routes, tout le monde n’a pas une connaissance assez poussée dans la médecine traditionnelle. » Il faut être prudent. » « Tous ceux qui ont l’habitude de venir chez moi savent comment je travaille ». Ce n’est qu’avec les résultats des examens que je peux faire quelque chose pour eux.

Intégration dans les facultés de médecine.

Au vu du recours que les populations font à la médecine traditionnelle, les facultés de médecine du Cameroun intègrent progressivement l’étude de la pharmacopée traditionnelle dans les programmes de formation. « La médecine traditionnelle est déjà intégrée dans les facultés de médecine au Cameroun. La faculté de Médecine et des Sciences biomédicales de Garoua a un département dédié à la pharmacopée traditionnelle. Celle de Yaoundé 1 oblige les étudiants en 3e année à faire en pharmacologie un TPE (Travail personnel de l’étudiant) sur une plante thérapeutique. « Ce sont des avancées de la science dans notre pays pour mettre en valeur nos essences », explique Dr. Samuel Mbozo’o, médecin et enseignant à la Faculté de Médecine et des Sciences biomédicales de l’Université de Garoua.

Selon cet ancien interne des Hôpitaux de Lille 2 en France, l’initiative du gouvernement à valoriser les connaissances ancestrales des plantes est un pas important pour la domestication des savoirs endogènes. « Vous savez qu’il y a la pharmacopée traditionnelle, toutes ces plantes qui ont des vertus thérapeutiques issues de nos forêts très riches en essences naturelles. Cette initiative vise à puiser dans les ressources de notre forêt pour booster la médecine moderne. » Je dois également dire que c’est une initiative qu’on aurait dû avoir depuis, nos principes actifs ne sont-ils pas issus des plantes de chez nous, quinquina par exemple », ajoute-t-il.

Utilisation modérée.

Avec la recrudescence des maladies rénales dans les communautés, les médecins conseillent l’avis des spécialistes avant de faire recours à tout produit, surtout de la pharmacopée traditionnelle. S’il est vrai que la pharmacopée traditionnelle a fait ses preuves, mais il n’en demeure pas moins que l’utilisation de ses produits soit contrôlée. « Parmi l’une des causes de l’insuffisance rénale, on l’automédication et notamment les médicaments issus de la médecine traditionnelle. » « C’est mieux de requérir les avis d’un médecin avant toute consommation », prescrit le docteur Oumarou Moussa, néphrologue.

Quoi qu’on dise, les patients ne boudent pas le plaisir de faire recours à cette catégorie d’acteurs de la santé. À titre préventif ou curatif, ils sont nombreux à fréquenter les officines des Tradipraticiens dans la ville de Ngaoundéré.

Jean BESANE MANGAM

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