Alertes aux épidémies: le Cameroun ne veut pas céder à la psychose
Le ministre de la Santé publique, le Dr. Manaouda Malachie mise sur la sensibilisation et la préparation en espérant barrer la route aux épidémies.
Prévenir et détecter précocement pour mieux préparer la réponse, voilà ce à quoi vont aider les deux outils stratégiques adoptés sur 29 septembre 2021, en présence des partenaires techniques et financiers, ainsi que des administrations sectorielles. C’était dans la salle des banquets de l’hôtel Mont-Fébé, une cérémonie présidée par le ministre de la Santé publique, le Dr. Manaouda Malachie. Sensibilisation, prévention… Le Cameroun se prépare à l’arrivée éventuelle du choléra, la méningite, la poliomyélite, la rougeole et bien d’autres. Le gouvernement refuse de céder à la panique. Face à la menace du choléra, le Cameroun est sur le qui-vive. Les autorités de Yaoundé ont adopté trois axes prioritaires : former le personnel de santé, s’équiper en matériel de protection et aménager des centres d’isolement. « La stratégie, c’est d’abord de surveiller et d’éviter que cette maladie ne rentre chez nous, indique la Dre. Linda Essoh, du ministère de la Santé. Comme nous sommes en phase pré-épidémique, il faut que les équipes, en cas de détection d’un cas, puissent le prendre en charge rapidement, circonscrire la maladie et faire en sorte que le personnel de santé soit protégé ».
À la mi-août, le Cameroun a fermé sa frontière avec le Nigeria voisin, où sévit l’épidémie. Et tous les vols en provenance des pays touchés par Ebola ont été suspendus. Dans les ports et aéroports camerounais, les nouveaux arrivants doivent se soumettre à des mesures de sécurité sanitaires renforcées.
La rencontre RDC-Cameroun maintenue
Malgré des cas détectés en République démocratique du Congo (RDC), que l’équipe nationale de football doit rencontrer samedi 6 septembre, Yaoundé ne veut pas céder à la psychose. La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a confirmé que les Lions indomptables joueront bien leur match de qualification pour la Coupe d’Afrique des nations 2015 (CAN), samedi, à Lubumbashi, dans le sud de la RDC.
“Les cas d’Ebola qui ont été pour l’instant signalés sont à une distance très éloignée de Lubumbashi, précise Laurence Fotso, de la Fecafoot. Un facteur qui aura joué en faveur de la tenue de la rencontre fut que nous soyons rassurés non seulement par la Fédération de football mais aussi par le gouvernement congolais. Or nous l’avons été, donc nous sommes prêts pour le match.”
Des maladies à potentiel épidémique ou tout simplement des épidémies, le Cameroun en a connu et en connaîtra toujours, du fait des migrations et d’autres interactions avec l’extérieur. L’on a en mémoire la méningite, le choléra, la poliomyélite, la rougeole et très récemment (et même d’actualité) le Coronavirus qui ont à un moment ou à un autre arracher la vie à plusieurs concitoyens. C’est donc pour prévenir de telles situations que le ministère de la santé publique a entrepris dans un premier temps, l’élaboration de la troisième édition du guide technique de la surveillance intégrée de la maladie et de la réponse (SIMR 3) ; et dans un second temps celle du Plan National de Préparation Multirisque et de Réponse aux urgences de santé publique (PMRS). Etant entendu que le contrôle des urgences de santé publique constitue un enjeu stratégique majeur pour tous les pays, il est évident qu’il était indispensable de disposer d’un système de surveillance épidémiologique robuste, permettant une détection précoce et une réponse rapide et appropriée au point de départ de tout événement. Et pour que ce système permette une détection optimale et représentative de la réalité, le Dr Manaouda Malachie a insisté sur la nécessaire formation des acteurs de terrain à la surveillance intégrée de la maladie et la réponse, en précisant que ces protagonistes de première ligne constituent le socle de cette détection précoce et réponse aux événements et urgences de santé publique.
Quant au PMRS, il a pour objectif le renforcement de la gestion nationale de la préparation multisectorielle aux urgences de santé publique prioritaires (épidémie accident de la voie publique ou encore les catastrophes naturelles) afin de venir rapidement et efficacement en aide aux populations sinistrées du Cameroun sur le triennat 2022-2024. Plan de base, il est une boussole qui guidera toutes les interventions de façon opérationnelle Minsanté et des sectorielles concernées, dans la préparation et la réponse des urgences de santé publique sur la période indiquée. Il s’agira donc d’une feuille de route commune qui va permettre de faciliter l’action coordonnée et intégrée entre les différents détenteurs d’enjeu suscités. Ces deux documents normatifs élaborés et adoptés ce jour et qui sont complémentaires dans le domaine de la prévention et de la gestion des urgences de santé publique, constituent un point fort dans la manifestation de la volonté de l’État exprimée au plus haut niveau, de réduire dans la limite du possible, toutes sortes de catastrophes.
Elvis Serge NSAA