Arthrose Plus de 315 millions de malades à venir d’ici 2050
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), sur les 315 millions, 105 millions présenteront un handicap sévère, dans le monde.
Thérèse Fouda, âgée de 51 ans, souffre de l’arthrose depuis deux ans. « C’est lors d’une crise de paludisme que ma maladie a été diagnostiquée à l’Hôpital militaire de Yaoundé », avoue la quinquagénaire en caressant son genou droit douloureux. Quand elle se tord de douleurs, ses enfants plongent dans la tristesse et l’angoisse. « Quand la douleur commence, elle pleure comme un nouveau-né et personne ne dort à la maison, puisqu’il faut la surveiller », raconte sa fille Phanie. C’est à la suite de ses douleurs insupportables que ses enfants ont décidé de l’amener à l’hôpital. « Elle se plaignait énormément de ses douleurs et son médecin traitant lui a prescrit des examens à faire parmi lesquels la radio. Ce sont les résultats de cet examen qui ont relevé qu’elle souffre de l’arthrose », a-t-elle ajouté. Cette dame en surpoids était internée à l’Hôpital militaire de Yaoundé, actuellement, elle poursuit ses soins au Centre de réhabilitation des personnes handicapées de Yaoundé (Crphc). « Elle se faisait suivre à la garnison militaire. Actuellement, elle continue son traitement au Centre de réhabilitation des personnes handicapées de Yaoundé à Etoug-Ebé, dans l’arrondissement de Yaoundé VI », raconte-elle. D’après la Pr. Madeleine Ngandeu, rhumatologue, « l’arthrose ou ostéoarthrite, est une affection chronique qui se manifeste par des douleurs persistantes aux articulations causées par l’usure anormale du cartilage et de l’ensemble de l’articulation », explique–t–elle. Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), on estime qu’en 2050, ce seront pas moins de 315 millions d’êtres humains de plus de 60 ans qui souffriront d’arthrose dans le monde et que, parmi ceux-ci, 105 millions présenteront un handicap sévère causé par la maladie.
Les femmes plus touchées
Après l’âge de 55 ans, les femmes sont toutefois davantage touchées. La prévalence de l’arthrose augmente avec l’âge. À 70 ans, la majorité des gens souffrent d’arthrose à une ou plusieurs articulations. Les causes de l’arthrose sont multiples. Les facteurs mécaniques sont au premier plan, associés à des facteurs génétiques, à un processus d’inflammation, etc. L’arthrose est une maladie se traduisant par une dégénérescence anormale des cartilages. L’excès de poids et le manque d’activité physique sont deux autres facteurs importants. Ainsi, on observe une perte de qualité du liquide synovial, un liquide limpide et épais semblable à du blanc d’œuf qui, normalement, lubrifie l’articulation. Des douleurs articulaires peuvent alerter, bien que n’étant pas toujours présentes même quand la maladie est visible en radiographie. Sur les clichés, le médecin repère immédiatement l’amincissement du cartilage qui, en diminuant de volume, a perdu des fragments tombés dans la cavité articulaire: ce sont ces dépôts qui génèrent une inflammation et la membrane tapissant l’intérieur de l’articulation peut réagir en augmentant sa sécrétion de liquide synovial.
On peut aussi déceler sur les radios l’épaississement de l’os sur lequel repose le cartilage : il réagit de cette façon pour contrer l’excès de pression. Souvent, surtout chez les personnes âgées, c’est la colonne qui est touchée, plus précisément les lombaires (70 %) ou les cervicales (75 %). Mais l’arthrose des doigts est elle aussi fréquente (60 %), devant celle du genou (30 %), des pieds ou de la hanche (10 % chacune). Arthrose. Le traitement médical de l’arthrose reste un grand défi. Actuellement, la plupart des patients sont traités avec des antidouleurs et des anti-inflammatoires. Bien que ces médicaments puissent améliorer la condition du patient, leur impact sur le pronostic et l’évolution de la maladie est limité. Une bonne partie des patients vont évoluer vers une perte de fonction articulaire qui nécessitera une intervention chirurgicale. Cette maladie est très handicapante physiquement et moralement et aucun médicament ne permet pour l’heure de soigner ces maux. Le seul traitement résiderait dans le maintien d’une activité physique.
Elvis Serge NSAA