Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a organisé un webinaire le mercredi 17 juillet 2024 sur le thème : “Autonomisation de la femme : enjeux, défis et perspectives en Afrique de l’Ouest et du Centre”. Cette rencontre virtuelle a réuni une cinquantaine de journalistes venus s’informer et se sensibiliser sur cette question cruciale pour le développement de la région, notamment au Cameroun.
Mme Arlette Mvondo, conseillère régionale sur les violences à l’égard des femmes et des filles au bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre à ONU Femmes, a été l’oratrice principale de ce webinaire. Elle a brossé un tableau complet de la situation de l’autonomisation des femmes en Afrique de l’ouest et du centre, en soulignant les progrès réalisés mais aussi les défis persistants.
Selon Mme Mvondo, l’autonomisation de la femme est un élément crucial pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030. Elle touche à divers aspects tels que l’accès à la santé, à l’éducation, aux services sociaux de base, à l’emploi et aux postes décisionnels. Pour elle, parler d’autonomisation de la femme, c’est parler de développement.
Grâce à l’implication des différents acteurs sociaux, y compris les médias, ONU Femmes a réussi à induire des changements de mentalité significatifs, a souligné la spécialiste. En termes de stratégies pour atteindre les ODD 2030, ONU Femmes se concentre sur plusieurs thématiques. La représentation des femmes dans les instances de prise de décision. L’entrepreneuriat féminin avec des appuis financiers. La promotion de la masculinité positive.
Comme pour les autres pays des régions concernées, au Cameroun l’on note des avancées notables, mais un long chemin à parcourir. Le pays a connu des avancées notables en matière d’autonomisation des femmes ces dernières années. On peut citer notamment : L’adoption d’une loi sur la promotion et la protection des femmes en 2006. La création d’un ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille en 2004. L’augmentation du nombre de femmes élues aux élections législatives et municipales. La hausse du taux de scolarisation des filles. La conseillère régionale sur les violences à l’égard des femmes et des filles au bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre à ONU Femmes « Nous travaillons à amener les partis politiques à la prise en compte du genre pour permettre aux femmes de devenir des maires et des députés, amener les femmes vers l’entrepreneuriat féminin. Nous avons aussi la masculinité positive. Les hommes ne sont pas nos adversaires et non des partenaires. »
Cependant, de nombreux défis persistent, comme en témoignent les statistiques suivantes : Seulement 31,2% des femmes occupent des postes de responsabilité dans le secteur public. Le taux d’activité des femmes est de 36,7%, contre 72,1% pour les hommes. Les femmes sont victimes de violences dans une proportion encore trop importante (36% des femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie).
“L’autonomisation des femmes ne se limite pas seulement à l’économie. Elle consiste à développer la capacité des femmes et des filles à pouvoir prendre conscience des défis à relever, développer des capacités qui permettent à la femme de contribuer à la vie économique.”. Souligne l’experte. Et de rajouter que : « Si nous arrivons à atteindre le minimum standard en termes de réduction des violences basées sur le genre, on arrivera à faire des gains au niveau du PIB. Si nous investissons en santé, en éducation, en économie des femmes, nous allons récupérer des dividendes. Ce qui permettra le développement socioculturel de certains pays. »
ONU Femmes joue un rôle crucial dans la promotion de l’autonomisation des femmes et des filles de l’Afrique de l’ouest et du centre. L’organisation travaille en collaboration avec le gouvernement, la société civile et les médias pour : Renforcer le cadre juridique et institutionnel en faveur de l’autonomisation des femmes. Lutter contre les violences faites aux femmes. Promouvoir l’entrepreneuriat féminin. Favoriser l’accès des femmes à l’éducation et à la santé.
La mise en œuvre effective de stratégies d’ONU Femmes a nécessité une collaboration étroite avec la société civile et les décideurs politiques. Dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, l’organe onusien a mis en avant le partenariat avec l’UNFPA à travers le programme Mousko, visant à promouvoir l’accès des femmes aux méthodes contraceptives et à l’interruption sécurisée de la grossesse lorsque la loi le permet.
«Les femmes ont moins d’opportunités d’accéder à des institutions financières. Conséquence, des disparités entre hommes et femmes atteignent 6 % dans les pays en développement et 4 % à l’échelle mondiale. Une situation déplorable à laquelle ONU Femmes entend apporter des solutions en investissant dans l’entrepreneuriat féminin, accompagné de mécanismes d’accès facile aux ressources financières » a révélé Mme Mvondo.
A l’issue de la communication de Mme Mvondo, les participants au webinaire ont pu poser des questions auxquelles elle a répondu. Elle a invité les médias à maintenir la pression sur les décideurs politiques afin de garantir la mise en œuvre et le suivi des lois et règlements en faveur de l’autonomisation de la femme.
L’autonomisation de la femme est un processus essentiel pour le développement durable en Afrique de l’Ouest et du Centre. ONU Femmes joue un rôle crucial dans la promotion de l’autonomisation des femmes et des filles dans la région, en collaboration avec les gouvernements, la société civile et les médias.
Mireille Siapje