Boissons gazeuses périmées Environ 80 palettes de jus d’un (01) litre saisies dans l’Adamaoua.

Cette saisie a été effectuée la veille de la fête de la tabaski dans la ville de Ngaoundéré par la Délégation régionale du commerce. Une saisie qui vient remettre au goût du jour les comportements des grossistes.

La veille de la tabaski (15 juin 2024) dans le quartier Mboumdjéré à Ngaoundéré, pendant que la communauté musulmane s’affairait à préparer la fête, un commerçant, partenaire agréé des produits SABC, préparait son plan d’intoxication des populations. Dans la discrétion, ce dernier dissimulait les cargaisons périmées parmi celles qui sont en bon état. Sur renseignement d’un citoyen, l’équipe de la délégation régionale, sous la conduite du délégué, Mohamadou Cavaye, va faire irruption dans ce magasin, situé en plein cœur de la ville de Ngaoundéré. Selon Koda, chef du bureau de l’encadrement et des commerçants et des consommateurs à la délégation régionale du commerce de l’Adamaoua, les commerçants véreux s’infiltrent parmi les plus honnêtes pour dissimuler les produits impropres à la consommation.

Pour le délégué régional, Mohamadou Cavaye, les contrôles de routine ne portent pas très souvent des fruits. Les commerçants se passent les informations afin de cacher les produits contrefaits ou périmés. Ce qui justifie les descentes inopinées dans les espaces marchands. « Tout le monde sait qu’à la veille des fêtes, généralement, comme nous sommes dans une zone fortement peuplée de musulmans, nous savons que pendant les fêtes des musulmans, on consomme beaucoup, beaucoup, beaucoup de jus ».

Et c’est en ce moment que les commerçants les plus têtus et les plus véreux profitent pour écouler les jus qu’ils ont dissimulés, qui ne sont plus de bonne qualité ou qui sont nocifs à la santé, détaille le délégué, non sans préciser qu’entre 16 h et 20 h, nous mettons sur le terrain pour ratisser large. Ça fait qu’il n’y a pas de possibilité d’écouler. C’est pour ça que nous sommes tombés sur ce stock que vous avez vu. Et donc le sort, c’est d’être détruit, puisque c’est impropre à la consommation, c’est périmé. Et le contrevenant va assumer la rigueur de la loi. Le dossier est encore en cours en justice. Donc, c’est quand il sera bouclé que le produit sera détruit. Et aux frais du contrevenant ».

À la délégation régionale du commerce de l’Adamaoua, depuis le début de l’année, plusieurs commerçants sont tombés dans les filets de la brigade régionale du contrôle et de la répression de la fraude. Des petits commerçants aux grossistes, sans oublier certaines multinationales, produits alimentaires, boissons gazeuses et autres, font régulièrement l’objet de contrôles de la délégation régionale du commerce. Avec l’appui des autres secteurs, cette administration veille au grain.

Menaces sur la santé des populations

Face à la montée de la circulation des produits périmés dans les marchés, la Délégation appelle à la vigilance. « Nous demandons à la population d’être vigilante sur la date de péremption des produits et de dénoncer tout cas suspect », invite Mohamadou Cavaye. Les ingénieurs agronomes de leurs côtés ne font pas l’économie des dangers de ces produits périmés. « Risque de contamination bactérienne ». « La consommation de boissons contaminées peut entraîner des troubles gastro-intestinaux tels que des nausées, des vomissements ou des diarrhées », explique Mohamed Foupouapouognigni, ingénieur en industries agricoles et alimentaires. Et d’insister : « Risque de formation de substances toxiques : Certains composés chimiques présents dans les boissons gazeuses peuvent se dégrader en substances potentiellement toxiques lorsqu’elles sont exposées à la chaleur, à la lumière ou à l’oxygène. La consommation de ces substances peut être nocive pour la santé.

Au moment où la région est classée première nationale en termes d’inflation, les commerçants profitent pour introduire les produits périmés. Ce qui appelle à plus de vigilance de la part des consommateurs et de pro-activité de la délégation régionale du commerce.

Jean Besane Mangam