Brazzaville : Un tournant pour la santé en Afrique
Les regards de la communauté internationale de la santé sont tournés vers Brazzaville où se tient la 74ème session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. Réunis depuis ce lundi, les ministres de la Santé des 47 pays de la Région africaine ont entamé des discussions cruciales pour l’avenir de la santé sur le continent. Le Cameroun y est représenté par son ministre de la santé publique, le Dr Manaouda Malachie.
La capitale congolaise est l’hôte de la 74e session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique. Au cœur des discussions de ce rendez-vous continental: le financement durable de la santé, l’amélioration de la sécurité sanitaire et la mise en œuvre de l’Agenda de Lusaka. Le Dr Malachie Manaouda, ministre camerounais de la Santé publique, récemment élu 3ème Vice-président du Conseil Exécutif de l’OMS, discutera de ces sujets avec ses homologues. C’est grâce à l’accord très hautement exprimé du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, que le Ministre de la Santé Publique dirige la délégation camerounaise participant aux travaux à Brazzaville.
Sous le haut patronage de S.E. le Président Denis Sassou N’Guesso, cette session marque un tournant décisif. Le chef de l’État congolais a souligné l’importance primordiale de la santé pour le développement de l’Afrique. « La santé est notre plus grande richesse », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’engagement de son pays en faveur de cette cause.
Les participants à cette session sont confrontés à des défis de taille : la réduction de la mortalité infantile, l’éradication de la poliomyélite, la lutte contre le cancer du col de l’utérus et la préparation aux futures pandémies. Un héritage de transformation : Le Dr Matshidiso Moeti, directrice sortante de l’OMS Afrique, laisse une empreinte indélébile.
Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué les progrès accomplis par les États membres, notamment dans la préparation aux urgences sanitaires et la négociation de l’accord sur les pandémies. Cependant, il a souligné la nécessité de rester vigilant face à de nouvelles menaces, comme en témoigne l’épidémie de mpox.« Cette situation d’urgence met en évidence les faiblesses de l’architecture de la sécurité sanitaire en Afrique et dans le monde », a-t-il déclaré. « C’est pourquoi tous les États Membres doivent s’engager activement dans les négociations relatives à l’accord sur les pandémies, à les achever d’ici à la fin de l’année, et à participer activement au cycle d’investissement de l’OMS. »
Au cours de cette cérémonie d’ouverture, le ministre de la Santé et de la Population du Congo, Gilbert Mokoki, a pris la parole pour souligner l’importance du financement durable des programmes de santé. Il a déclaré : « Le financement durable des programmes est primordial pour permettre aux États membres de répondre à la demande croissante d’amélioration de la santé et du bien-être de leurs populations. La santé physique et mentale est le principal atout, la principale richesse, qui fait écho à l’avenir de l’humanité. »
Pour sa part, l’ambassadrice Minata Cessouma Samaté, commissaire de l’Union africaine chargée de la santé, des affaires humanitaires et du développement social, a indiqué que : « Cette session se tient à un moment décisif pour l’Afrique. Le continent fait face à des défis sans précèdent qui nécessitent une action immédiate et concertée de notre part ».
La Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a quant à elle dressé un bilan positif des dix années de son mandat, marqué par la mise en œuvre du Programme de transformation. Ce programme a permis de renforcer les systèmes de santé, d’améliorer la sécurité sanitaire et de favoriser des partenariats solides. « Jamais auparavant les gouvernements et les partenaires n’ont été aussi déterminés à avoir un meilleur impact – en soutenant des approches intégrées pour résoudre les problèmes de santé, en mettant l’humain au centre des actions et en réduisant la fragmentation qui a limité les résultats d’investissements importants dans le domaine de la santé », a-t-elle déclaré.
L’ordre du jour de cette 74e session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique qui a pour objectif d’examiner et d’approuver les politiques, les activités et les plans financiers régionaux destinés à améliorer la santé des populations africaines, inclut également l’élection du prochain directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. Les candidats à ce poste sont : le Dr Boureima Hama Sambo, proposé par le Niger ; le Dr Richard Mihigo, proposé par le Rwanda et le Dr Ibrahima Socé Fall, proposé par le Sénégal. L’un d’entre eux remplacera le Dr Matshidiso Moeti, première femme à avoir occupé ce poste et qui aura brigué deux mandats de cinq ans chacun.
Les travaux du Comité Régional de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique se dérouleront à Brazzaville du 26 au 30 aout 2024.
Mireille Siapje
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