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Au cours de la séance de travail entre le ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie et le personnel de santé de l’Hôpital de District de Kribi, le vendredi 11 juin 2021, le Dr Albert Cédric Bissé a plaidé pour que cette formation sanitaire soit érigée en Hôpital Régional Annexe.
Le Dr Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique a promis de relever le plateau technique de cette formation sanitaire en installant entre autres, un scanner, une salle de réanimation pour ne citer que ceux-ci. Découvrez les atouts pour la mutation pour l’hôpital de district de kribi.
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La ville de Kribi fait de plus en plus face à des mouvements populaires. A côté de cela, l’urbanisation galopante de la cité balnéaire donne l’insomnie aux personnels de santé de l’Hôpital de District de Kribi au quotidien. Cela est dû au fait que la capacité à pouvoir répondre aux besoins des populations devient très faible.
Raison pour laquelle le Directeur de l’hôpital de district de Kribi, Dr Albert Bissé a plaidé pour que cette formation hospitalière créée en 1935, soit érigée en Hôpital Régional Annexe. « Les mutations liées à l’ouverture du Port Autonome de Kribi et l’installation des granges entreprises annoncées dans cette cité vont certainement se traduire par l’apparition de nouvelles maladies, entrainant par le fait même une forte sollicitation de l’hôpital. Mon plaidoyer est de voir l’hôpital être ériger en Hôpital Régional Annexe », explique t-il.
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L’Hôpital de District de Kribi est donc en quête d’un nouveau souffle. Cependant, le Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie proposes pour l’instant des solutions autres, face à l’effort déjà consenti par l’ensemble des personnels de santé de cette formation hospitalière. « Nous avons profité pour voir l’hôpital. Nous avons vu qu’il y a des choses encore à faire ici. Kribi est une ville qui est appelée à recevoir beaucoup de monde. Nous allons consacrer nos activités au relèvement du plateau technique, notamment ce qui doit être fait aussi rapidement au niveau de Kribi. Nous voulons monter assez rapidement une unité de réanimation au niveau de Kribi », a-t-il rassuré.
Avant de poursuivre : « Nous avons demandé au Directeur de vite faire pour apprêter une unité et nous allons équiper avec le matériel. Nous avons demandé d’aménager une salle pour acquérir un scanner. En réalité, pour quitter Kribi pour aller jusqu’à Edéa ou à Douala, c’est qu’en même assez long. Il faudrait qu’ici, nous ayons le maximum et que les activités de référence et de contre référence soient assez régulières dans le cadre des activités ici. En termes de personnel, nous allons le renforcer au niveau de Kribi ».
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Il faut dire que l’Hôpital de District de Kribi présente des activités moyennes par services. La maternité compte 48 accouchements et 174 CPN. Au bloc opératoire, on dénombre 20 interventions chirurgicales par mois. Les urgences reçoivent en moyenne 120 malades par mois. En termes de ressources humaines, il dispose d’un effectif de 95 personnels de santé dont 58 personnels payés par l’Etat, 31 personnels temporaires recrutés et payés localement et 06 personnels occasionnels payés par l’Etat. Parmi ces personnels de santé, nous avons 02 personnels administratifs, 14 personnels médicaux (3 médecins spécialistes notamment un pédiatre, un chirurgien général et une radiologue, 8 médecins généralistes et 02 chirurgiens buccodentaires). Nous comptons 50 personnels paramédicaux (01 pharmacien, 01 IS, 01 ISAR, 05 IDEP, 20 SF, 01 IB, 01 TMS laboratoire, 06 ATMSlabo, 01 infirmière en santé mentale, 03 infirmiers en ophtalmologie, 01 TMS-ondontostomalogie, 16 GSG, 07 agents d’entretien, 07 commis de pharmacie, 04 caissiers, 03 agents de morgue, 14 agents de surface et vigiles agents de sécurité).
Catherine Aimée BILOA à Kribi
Interview
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Dr Albert Cédric Bissé, Directeur de l’hôpital de Kribi.
Vous êtes à la tête de l’Hôpital de District de Kribi. Présentez nous la structure dont vous avez la charge ?
Cela fait pratiquement plus d’un an que je suis à la tête de l’Hôpital de District de Kribi. L’Hôpital de District de Kribi est un hôpital qui a un fort potentiel, un personnel qualifié, le plateau technique moyen et les infrastructures également. Maintenant, en tant que hôpital de référence dans une
ville d’avenir, il y a encore beaucoup à faire. L’Hôpital de District de Kribi est l’une des plus vieilles formations sanitaires au Cameroun. Il a été créé en 1935, sous l’appellation de Poste
Colonial Sanitaire. Il occupe le site actuel sur une superficie de 02 hectares. Cette institution hospitalière a connu plusieurs mutations aussi bien administratives que technique. Ainsi, il a d’abord été érigé en Hôpital Départemental de Kribi puis, prend son nom actuel d’Hôpital de District de Kribi, depuis 1996.
Quelle est la capacité d’accueil de l’Hôpital de District de Kribi ?
L’Hôpital de District de Kribi dispose d’une capacité de 106 lits et une aire de santé d’environ 150 000 habitants. Il est sous la tutelle directe du District de Santé de Kribi. Il offre l’ensemble des prestations sanitaires conformes au paquet complémentaires d’activité (PCA) des hôpitaux de District dans le système sanitaire camerounais à savoir : les soins promotionnels et préventifs, les consultations et soins curatifs, les soins en SMNI/PF/PTME, la petite et grande chirurgie, la gestion des références et contre référence.
L’Hôpital de District de Kribi dispose des services d’accueil, de consultation externe, des urgences, de médecine, de chirurgie, d’odontostomatologie, de laboratoire, d’imagerie médicale, de pédiatrie, de gynécologie obstétrique, de vaccination, de kinésithérapie d’un centre de traitement agrée (CTA), d’un bloc opératoire et d’une unité d’isolement Covid 19.
Et en termes de ressources humaines?
L’Hôpital de District de Kribi dispose d’un effectif de 95 personnels de santé dont 58 personnels payés par l’Etat, 31 personnels temporaires recrutés et payés localement et 06 personnels occasionnels payés par l’Etat. Parmi ces personnels de santé, nous avons 02 personnels administratifs, 14 personnels médicaux (3 médecins spécialistes notamment un pédiatre, un chirurgien général et une radiologue, 8 médecins généralistes et 02 chirurgiens buccodentaires). Nous comptons 50 personnels paramédicaux (01 pharmacien, 01 IS, 01 ISAR, 05 IDEP,
20 SF, 01 IB, 01 TMS laboratoire, 06 ATMS-labo, 01 infirmière en santé mentale, 03 infirmiers en ophtalmologie, 01 TMS-ondontostomalogie, 16 GSG, 07 agents d’entretien, 07 commis de pharmacie, 04 caissiers, 03 agents de morgue, 14 agents de surface et vigiles agents de sécurité).
Quelle est la vision administrative de l’Hôpital de District de Kribi ?
La vision administrative de l’Hôpital de District de Kribi s’est toujours inscrite en droite ligne avec celle du ministre de la Santé Publique à savoir, l’amélioration de la qualité des soins et des services. Dans cette quête, nous avons constamment œuvré pour l’amélioration progressive du plateau technique à travers l’acquisition des nouveaux équipements, l’amélioration de la prise en charge et du suivi des usagers, l’approvisionnement régulier en médicaments essentiels, l’amélioration progressive des conditions de travail du personnel à la limite des moyens disponibles, le renouvellement des contrats du personnel soignant et du personnel d’appui payé localement, l’amélioration de l’hygiène hospitalière, la maintenance curative des équipements défectueux dans les service et l’amélioration du processus de gestion. Cependant, le paquet complémentaire d’activités assuré par l’Hôpital de District de Kribi est entravé par la vétusté des équipements et infrastructures.
Quels sont les besoins quotidien de l’Hôpital?
Au plan humain, l’hôpital regorge de personnels en qualité, mais pas en quantité. Ainsi, nous souhaiterions avoir un renforcement en médecins spécialistes et infirmiers. Sur le plan infrastructurel, nous avons besoin de la réhabilitation des bâtiments vétustes, la construction d’une unité d’urgence, d’un service de néonatologie, d’un bloc opératoire gynécologique, la mise en place d’un système d’approvisionnement autonome et approprié en eau potable, l’acquisition des couveuses pour la prise en charge des nouveaux nés prématurés et la contractualisation du personnel recruté localement.
Quels sont les problèmes que vous rencontrez ?
En tant qu’hôpital de référence du département, la vétusté de notre plateau technique est un handicap pour faire face aux défis qui nous interpellent. Nos services d’imagerie et de d’odontostomatologie par exemple ont certes du matériel, mais, celui-ci est dépassé. Les mouvements des populations et l’urbanisation galopante de notre chère cité, nous donnent des insomnies sur notre capacité à pouvoir répondre aux besoins de notre population.
Ces mutations liées à l’ouverture du Port Autonome de Kribi et à l’installation des grandes entreprises annoncées dans cette cité, vont certainement se traduire par l’apparition de nouvelles maladies, entrainant ainsi, une forte sollicitation de l’hôpital de District de Kribi. Notre vœu est d’ériger l’Hôpital de District de Kribi en Hôpital Régional Annexe.
L’Hôpital de District de Kribi fait-il aux problèmes de corruption ?
Si oui, quelles sont les dispositions prises depuis votre arrivée pour barrer la voie à la corruption ?
Oui bien évidemment, l’Hôpital de District de Kribi rencontre le problème de corruption. Nous avons un comité anti-corruption qui siège deux fois tous les deux mois avec un rapport. Nous avons également les boites de suggestions. Si un patient ou un usager a été confronté à ce genre de situation, il sait où se diriger. Nous prenons tout cela en compte et la direction de l’hôpital est ouverte par rapport à ce genre de problème. Pour le moment, les sanctions sont internes. Nous donnons d’abord une demande d’explication ensuite, le coupable est traduit au conseil de discipline. C’est au conseil de discipline que nous prenons des sanctions.
La pandémie Covid 19 a impacté sur plusieurs secteurs. L’Hôpital de District de Santé de Kribi a-t-il échappé ?
Comme tous les secteurs, le secteur de santé a été vraiment impacté par le Covid 19. Au niveau de Kribi, principalement à l’Hôpital de District de Kribi, qui est un centre de prise en charge, nous avons fait tout notre nécessaire pour bien gérer la pandémie qui n’est pas encore finie. Le travail continu à être fait. Cela a impacté sur le plan financier et les fréquentations. Cela se ressent au niveau de l’hôpital. Mais, nous continuons à travailler, nous sommes un centre de prise en charge et de vaccination. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes à l’abri du Covid 19. C’est vrai que les chiffres ne sont plus alarmants depuis un mois. Nous avons toujours les cas positifs qui ne sont plus comme avant. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes sortis d’affaire. Nous continuons à travailler.
La question des médecins spécialistes se posent avec acuité dans les hôpitaux publics. Qu’en est-il de l’Hôpital de District de Kribi ?
A l’Hôpital de District de Kribi, nous ne pouvons pas trouver tous les spécialistes.Nous avons un pédiatre, un chirurgien et un radiologue. Vous avez vu, nous avons fait un plaidoyer auprès du ministre de la Santé Publique, qu’il nous envoie d’autres médecins spécialistes. C’est pour cela qu’il a signalé que, quand on envoie un spécialiste, il faut qu’il soit concentré dans l’hôpital où il a été envoyé. Nous continuons à travailler dans ce sens pour que l’hôpital de District de Kribi bénéficie d’un certain nombre de spécialiste.
Quels sont les défis qui vous interpellent au quotidien ?
Nous avons été impactés par le Covid 19. Les ressources sont vraiment limitées avec tous les problèmes que cela rapporte. Nous voulons l’amélioration du plateau technique de l’hôpital et les conditions de travail des employés, la qualité et l’humanisation des soins des patients. Il y a un aspect qui est très important pour le Minsanté, c’est l’hygiène et la salubrité. Donc, je pense que pour un hôpital pareil, il faudrait qu’on réussisse malgré qu’il les difficultés, que nous essayons d’atteindre les objectifs. Nous sommes sur la voie de les atteindre. Vous voyez l’hôpital, sur le plan hygiène et salubrité, il y a beaucoup qui a été fait, même sur le plan de l’amélioration de la qualité des services, il y a beaucoup qui a été fait.