Cameroun : Polyclinique de Poitiers, l’impressionnant investissement du Dr Magloire K. Tchidjo

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Âgé de 52 ans, Dr Magloire K. Tchidjo est spécialiste en Gastro-Entérologie et Pdg de la Polyclinique de Poitiers. Cette structure est l’une des formations sanitaires privées les plus réputées de la capitale économique, Douala. Située au lieu-dit vallée Vallée trois Boutiques dans la ville des affaires, elle est dirigée par l’un des plus jeunes médecins. Dr Magloire Tchidjo a également ouvert il y a quelques années, une nouvelle branche dans son établissement : la médecine esthétique.

La polyclinique de Poitiers est l’une des formations sanitaires privées les plus réputées de la capitale économique, Douala. Située au lieu-dit vallée Vallée trois Boutiques dans la ville des affaires, elle est dirigée par l’un des plus jeunes médecins, si ce n’est le plus jeune  dans ce segment d’activité, le Docteur Magloire K. Tchidjo. Âgé de 52 ans, Dr Magloire K. Tchidjo est spécialiste en Gastro-Entérologie. Il s’agit d’une  spécialité médicale qui étudie le système digestif et ses maladies. Elle s’intéresse entre autres   aux organes de la digestion, leurs fonctionnements, leurs maladies et les moyens de les soigner.

Membre de la société allemande de Gastro-Entérologie, cela fait plus d’une vingtaine années que le Président directeur général (PDG) de la Polyclinique de poitiers, Dr Magloire Tchidjo exerce cette profession. Un métier qui lui a permis de collaborer avec de grands médecins camerounais de renom tels que  le Dr Sandjon, gynécologue-obstétricien, promoteur de la Clinique médicale de l’aéroport, par ailleurs Président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc). Le Docteur Muna de la très célèbre clinique Muna à Bonanjo, par ailleurs ancien Président de l’Onmc, qui a joué un grand rôle dans sa carrière de médecin en lui permettant de voler de ses propres ailes.

Pour comprendre l’implication de ce dernier dans sa carrière. Il faut remonter à 2001. Date à laquelle il commence sa carrière de médecin. Il y a environ 21 ans, ce, « huit ans après avoir terminé à San Petersburg mes études en médecine, je suis allé en Allemagne. Je me suis spécialisé en gastro-entérologie. Après mes études, je reviens au Cameroun en 2001. En Allemagne, j’avais bénéficié d’une bourse qu’on appelait (le retour de la main d’œuvre étrangère dans leur pays). Un an auparavant, j’avais signé un contrat avec Ad Lucem qui m’avait affecté à Douala plus précisément  à Ad Lucem Bali. Donc, je finis mes études en Allemagne en Avril,  je retourne au Cameroun », narre-t-il.

Le début à Ad Lucem n’étant pas convaincant pour le jeune médecin, il veut retourner en Allemagne, mais ses parents s’y opposent. « J’avais remarqué que mes ambitions n’étaient pas vraiment celles que je recherchais parce qu’il m’avait promis un an à l’avance, je pense 450 000F de salaire mensuel  et immédiatement après, je pense dès le deuxième ou le troisième mois, il me payait 325 000 FCFA. Sur ce, j’avais dis à mes parents que  ça ne m’intéresse pas de travailler au Cameroun, je voulais  retourner en Allemagne parce que j’avais déjà un contrat là-bas, grande a été ma surprise  quand ils m’ont dit : Non ; en ajoutant que c’est mieux que je reste ici », poursuit-il.

Nouvel objectif

Après le refus de ses parents de poursuivre son rêve en Allemagne, il se fixe un nouvel objectif, devenir son propre patron au pays. Mais avant,, il veut gagner en expérience et comprendre le fonctionnement du système sanitaire public au Cameroun.  « C’était en 2001, j’avais toujours eu l’impression que je n’ai pas assez de connaissances.  Donc je me décide à m’intéresser aux formations sanitaires publiques, je veux savoir ce qu’elles font et ce que je peux faire. C’est un petit challenge personnel. L’objectif est de voir ce qu’on peut faire en gastro-entérologie au Cameroun. C’est ainsi que  Ntonè Ntonè,  Directeur de l’hôpital Laquintinie à l’époque, me fait appel pour me donner deux jours de vacation à Laquintinie. Là, nous sommes en 2002. Exactement, un an après. J’ai déjà commencé à travailler à Ad Lucem et à Laquintinie sans avoir rompu mon contrat à Ad Lucem. Sur ce, l’administrateur d’Ad Lucem me convoque pour me demander pourquoi je prends deux jours à Laquintinie. Je lui ai fait savoir que la somme qu’il me donnait comme salaire était insuffisante et j’avais besoin de connaissances parce que je n’avais jamais travaillé au Cameroun à l’époque », répond-t-il tout en étant prêt à se faire licencier d’Ad Lucem. Son vœu ne se réalisa malheureusement pas de sitôt et il continua ses va et vient  entre les deux formations sanitaires. Ce qui lui a permis d’acquérir de nombreuses connaissances dans le secteur de la médecine au Cameroun.

Avant la fin de l’année 2002, Dr Magloire Tchidjo toujours hanté par son objectif premier, celui d’être à son propre compte se décide à ouvrir sa première entreprise. Un petit cabinet dénommé “Santé Formule Un”, situé non loin de la salle des fêtes d’Akwa à Douala, voit le jour cette année-là.  Avec la création de cette entreprise, il se décide à déposer sa démission à Ad Lucem. Malheureusement pour lui, celle-ci n’est pas bien prise par les administrateurs d’AdLucem.  « Ils acceptent ma démission mais avec une réserve de poursuites. Ils m’ont dit de façon implicite qu’ils sont libres de me poursuivre quand ils voudront. J’ai quand même accepté cela. C’est ainsi que je m’installe  de façon frauduleuse  parce qu’à l’époque, je n’avais pas d’autorisation. L’Ordre des médecins avait refusé de me donner l’autorisation à cause de cette mention selon laquelle Ad Lucem avait dit qu’il se garde le droit de me poursuivre et l’Ordre des médecins demandait qu’ Ad Lucem me libère complètement », raconte-il.

Mais après plusieurs plaidoiries, l’Onmc a finalement cédé. Une autorisation qui a été possible grâce au Dr Muna, ancien président de l’Ordre des médecins à cette période. «  Le Dr Muna avait soutenu qu’une structure ne peut pas retenir un médecin tout le temps. Il m’a quand même délivré une autorisation pour me permettre de travailler dans les conditions qu’il fallait », révèle le Gastro-entérologue.

Six ans après l’ouverture de son cabinet, il veut évoluer. Son petit cabinet de deux pièces ne lui suffit plus et il veut  prendre un local plus grand. Ainsi, il convoite l’habitation  où était située à l’époque la Clinique Citadelle au quartier Ancien Dalip toujours à Akwa. C’est donc à cette période, qu’il décide de changer le nom de son établissement pour l’appeler Polyclinique de Poitiers. Un hommage à un ami qui a étudié à Poitiers en France.   Après une poignée d’années, le jeune médecin, pétri d’ambitions et de challenges décide d’investir encore plus au Cameroun et se démarquer des autres formations sanitaires privées qui ont des locaux très réduits. Ainsi, avec l’aide d’un ami architecte, il se consacre à mûrir son projet. Son œuvre voit le jour avec l’aide financière de sa famille et du prêt qu’il a pu contracter à la banque.

Et comme toute œuvre qui se veut grandiose, les remarques désobligeantes ne manquent pas pour le décourager. «  A l’époque, on me taxait de fou. On me disait pourquoi, je décide d’ouvrir une telle clinique au Cameroun, qui viendra même là bas ? Comment ça va se faire ?  Est-ce que ça va être rentable ? Donc moi je leur disais, le problème, ce n’est pas la rentabilité. C’est développer la médecine au Cameroun. Fort de mon expérience, je décide donc de commencer la construction ici », raconte-t-il en ressassant cette époque.

Aujourd’hui, la Polyclinique de Poitiers située à la vallée trois boutiques au quartier Bessengue à Douala, compte trois grands bâtiments. Difficile de ne pas la reconnaître avec son hélicoptère, (qui fait figure d’esthétique) posé au-dessus. Le bâtiment principal appelé  « elvicalcio », est construit sur cinq (5) niveaux. Il comprend un laboratoire avec un dispositif pour les tests PCR au sous-sol.  Ici on réalise aussi « les PCR  hépatites ». Cet espace est fourni d’un scanner IRM et d’une imagerie d’urgence. Le service, apprend-on, est ouvert 24h/24.  Au rez de chaussée, c’est la réception,  quelques bureaux et  la radiographie standard.  On y retrouve aussi le bureau du cardiologue, le médecin généraliste, les urgences et  la Directrice des ressources humaines. Au premier niveau, le bâtiment comprend le cabinet  dentaire, les bureaux du : pédiatre, kinésithérapeute, la salle d’endoscopie et d’endoscopie digestive, l’ORL. Il y a également à ce niveau deux gastro-entérologues, et un psychothérapeute.  

Au deuxième niveau, ce sont les chambres d’hospitalisation avec gynécologue, neurologue et de médecin généraliste chargé de la surveillance des malades hospitalisés. Au quatrième niveau, c’est la dialyse, les hospitalisations, le bureau du médecin de travail. Le cinquième niveau est occupé par l’office national d’immigration (ONI). Il est chargé de recevoir les patients qui veulent faire les examens pour aller à l’étranger : Etats-unis, Canada, Australie, Angleterre.

La Médecine esthétique

Dans l’optique de proposer des services innovants, Dr Magloire K. Tchidjo a également décidé il y a quelques années d’ouvrir une nouvelle branche dans sa polyclinique. Il s’agit de la médecine esthétique. C’est bien rare cette pratique au Cameroun. C’est quasiment absent dans le secteur. Et les patients qui y sont intéressés vont pour la plupart en Tunisie, en Turquie ou en France pour les plus fortunés.

Le service est désormais disponible au Cameroun, plus précisément à la Polyclinique de Poitiers. « Nous faisons de la chirurgie plastique », affirme le Dr Magloire K. Tchidjo. Formé en France à l’Université Paris 12 et auprès du Cabinet “Prendre Soin de Soi” à Lyon en 2018.  Il s’est également formé aux Etats-Unis en chirurgie esthétique.  Le besoin n’étant pas très en hausse contrairement à la Gastro-entérologie, le spécialiste consacre cependant 70% de son temps à la gastro-entérologie et les autres 30% à la médecine esthétique. Après tout, «  la gastro-entérologie demeure mon activité principale et c’est vrai que j’ai plus de patients dans ce segment d’activité et l’urgence y est, mais les gens sont très intéressés parce que nous faisons dans la branche esthétique », affirme-t-il.

A la question de savoir ce qui l’a poussé à s’intéresser à la médecine esthétique. Le PDG de la Polyclinique de Poitiers répond : « La médecine esthétique, c’est même plutôt deux choses : la médecine du futur, la cellule souche et les patients obèses pour qui il fallait trouver un moyen de migrer avec des moyens pas très compliqués ; c’est-à-dire soit le ballon gastrique, soit le torse gastrique. Ce sont  les deux méthodes les plus simples en dehors du régime et du sport qu’il faut recommander à tout le monde pour faire maigrir ce genre de patients. Ce sont les deux choses qui m’amènent un peu dans la médecine esthétique ».

Selon les professionnels du secteur, la médecine esthétique est un ensemble de techniques de soins médicaux spécifiques, sans chirurgie, destinés à améliorer les problèmes disgracieux, liés ou pas aux effets du vieillissement, du corps ou du visage. « La médecine esthétique cherche donc à améliorer l’apparence ». Elle emploie « volontiers les techniques d’injection, d’exfoliation, et divers agents physiques comme la lumière, les lasers, les rayonnements électromagnétiques, le froid intense, les ultrasons, etc. »  Si les actes sont pratiqués avec art et modération, les résultats, d’après l’Association française de médecine esthétique et anti âge (AFME) sont naturels, rapides et la douleur minime (en fonction des actes à réaliser et des traitements appliqués). Il n’y a pas d’anesthésie générale donc pas d’hospitalisation (puisque les soins sont effectués au sein du cabinet du médecin esthétique), et pas d’éviction sociale à prévoir : la vie sociale et professionnelle peut être reprise immédiatement.

Les chirurgiens esthétiques sont de plus en plus sollicités pour effectuer des actes esthétiques non invasifs. Aujourd’hui, la démarche est devenue très fréquente, et témoigne des progrès en matière d’innovation aussi bien en chirurgie esthétique qu’en médecine esthétique. Mais au Cameroun, plus précisément à la Polyclinique de Poitiers, elle n’est pas accessible à tous. « Ce n’est pas accessible même pas à la classe moyenne. C’est accessible à la classe des riches. La médecine ici coûte chère parce que pour faire la médecine esthétique, nous utilisons aussi un certain nombre de produits et d’instruments qui répondent aux normes internationales et qui coûtent chers. Les mêmes instruments qu’on utilise en France, on va les utiliser au Cameroun. On ne triche pas », confie le Dr Magloire Tchidjo.

Selon l’Imcas (International Master Course on Aging Science), le marché mondial de l’esthétique médicale et chirurgicale devrait être multiplié par trois en dix ans passant de 5,7 à 14,8 milliards d’Euros entre 2014 et 2023, avec un taux de croissance annuelle composé de 8% sur la période 2018-2023.  Pour le Gastro-Entérologue passionné de médecine esthétique, c’est également une niche à explorer. Il a d’ailleurs pour ambition de faire apprécier cette médecine au plus grand nombre de Camerounais à travers sa polyclinique.

Ghislaine DEUDJUI, Larissa Lassock

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