Une clinique privée de la wilaya d’El-Oued a réalisé, avec succès, une reconstruction mammaire par greffe autologue. Une première dans un pays où le cancer du sein continue de faire des ravages.
La reconstruction mammaire par autogreffe est une technique controversée aux yeux de certains professionnels de la santé. Chaque année, en Algérie, on dénombre au moins 14.000 nouveaux cas de cancer du sein. Si certaines Algériennes font l’objet d’une mastectomie (ablation totale ou partielle du sein), bon nombre d’entre elles doivent encore se battre pour se soigner.
Mais l’espoir existe : une nouvelle solution de reconstruction mammaire fait son apparition au pays. Il s’agit de la greffe autologue, qu’on appelle aussi autogreffe. Cette technique, qui consiste à reconstruire le sein à partir d’une autre partie du corps, a été utilisée avec succès dans une clinique privée de la préfecture d’El-Oued. L’intervention a duré “huit heures” sur une quadragénaire qui a subi « toutes les phases thérapeutiques suite à une mastectomie », précise l’agence de presse APS.
Une technique controversée
Grâce à ce type d’opération, l’aspect du sein reconstruit serait plus naturel. Mais la technique utilisée fait couler beaucoup d’encre. Certains professionnels de la santé estiment notamment que l’autogreffe pourrait augmenter les risques de récidive d’un cancer. Une menace réelle ? En 2018, une étude suggérait le contraire. Publiée dans la revue Jama Oncology, cette enquête – qui a été menée au Pays-Bas – ne révèle aucune différence de récurrence du cancer entre les patientes ayant bénéficié d’une reconstruction autologue et celles ayant eu recours à une autre technique. Quoi qu’il en soit, cette réussite médicale, inédite en Algérie, selon l’agence APS, traduit l’ambition du pays d’en finir avec le cancer du sein.
E.S.N