Né le 23 janvier 1945 à Akom et mort le 6 janvier 2024 à Bordeaux, le professeur de droit et membre du Conseil constitutionnel a été ministre de la Santé publique (21 juillet 1994-19 septembre 1996).
Le mercredi 17 janvier 2024, la dépouille mortelle du professeur Owona a été rapatriée à Yaoundé. La communauté universitaire a rendu un dernier hommage au défunt. Cette étape marque un moment solennel de recueillement et de reconnaissance envers le membre du Conseil constitutionnel. Le professeur Joseph Owona, dont l’impact positif restera gravé dans l’histoire du Cameroun, est né le 25 janvier 1945 à Akom, dans la région du Sud-Cameroun. Il commence ses études universitaires à l’université de Yaoundé, puis à Paris en France.
Dans son riche parcours, il obtient entre autres, la licence en droit, puis un DES en Droit public, un DES en Science politique, un doctorat d’État en Droit public et comme cerise sur le gâteau, l’agrégation en Droit public à l’âge de 32 ans. Du 24 août 1985 au 16 mai 1988, il occupe les fonctions de secrétaire général adjoint à la présidence de la République. Du 16 mai 1988 au 7 septembre 1990, il est ministre de la Fonction publique et du contrôle de l’État. Du 7 septembre 1990 au 9 avril 1992, il est ministre de l’enseignement supérieur, de l’informatique et de la recherche scientifique. Puis, du 9 avril 1992 au 21 juillet 1994, il est secrétaire général de la présidence de la République. Ensuite, il sera tour à tour ministre de la Santé publique (21 juillet 1994-19 septembre 1996), ministre délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’État (19 septembre 1996-7 décembre 1997-18 mars 2000) et ministre de l’Éducation nationale (18 mars 2000-8 décembre 2004).
Les réalisations du Pr Joseph Owona, ministre de la santé publique
Progrès globaux dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Le Cameroun a souscrit à huit OMD. Le MINEPAT et l’INS ont produit en 2015 un rapport de progrès des OMD et le pays s’est fixé des cibles nationales pour l’horizon 2020 qui clôture la période de dix ans couverte par le DSCE. Ce rapport indique que les progrès des OMD de santé restent mitigés. On note un niveau d’atteinte de 36,89 % par rapport à la réduction du taux de mortalité infanto-juvénile et de 13,75 % pour ce qui concerne la réduction de la mortalité maternelle du fait de l’augmentation de ce ratio entre 1990 et 2011. Les OMD de santé portent sur la santé maternelle (OMD 5) et infantile (OMD 4) et sur le VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies (OMD 6). Les EDS et MICS sont les principaux moyens auxquels le système de santé a recours pour évaluer leur performance.
Réduire la mortalité infantile
La mortalité infanto-juvénile a reculé au Cameroun, passant de 144 décès (période 1990-2004) à 103 décès (période 2011-2014) pour 1000 naissances vivantes. Des progrès ont été réalisés dans les soins infantiles. À titre illustratif, la proportion d’enfants de 12-23 mois complètement vaccinés est passée de 48,2 % (1990-2004) à 75,3 %. La couverture vaccinale antiamarile a connu une progression de 64,8 % à 85,8 %. Par ailleurs, la prise en charge du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans est gratuite.
Elvis Serge NSAA