Carte d’invalidité : les personnes handicapées peinent à obtenir le précieux sésame

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Les autorités en charge des affaires sociales justifient cette situation par le fait qu’il y a des personnes de mauvaise foi qui se font établir des cartes d’invalidité pour recevoir de l’assistance sociale alors que leur état ne prouve pas qu’elles sont nécessiteuses.

Lionnel Pépon est déficient visuel depuis sa tendre enfance. Il ne dispose d’aucune carte d’invalidité. Il en est de même de Michèle Nké, également déficient visuel à Douala. Cette situation s’étend à une bonne frange de la population handicapée des 10 régions du Cameroun. Dans la ville de Yaoundé par exemple, de nombreux handicapés dénoncent des lenteurs et blocages administratifs qu’ils doivent affronter au moment de l’établissement d’une carte d’invalidité. Ce qui les amène au découragement et à l’abandon des procédures. Pourtant, la loi de 2010 et tous concoure à la protection des personnes handicapées ont été signées au Cameroun.

 En plus, il existe une signature de convention de partenariat entre la délégation générale à la Sûreté Nationale (Dgsn) et le ministère des affaires sociales (Minas), relative à la mise en service du système informatique de développement des cartes nationales d’invalidité. « Nous déplorons un seul fait : il est difficile pour la personne handicapée de disposer d’une carte d’invalidité préalable à la jouissance de plusieurs droits énoncés dans la loi du 13 avril 2010 sur la protection et la promotion des droits des personnes handicapées  et son décret d’application qui date de juillet 2018 », explique-t-il à la Crtv New online.

 Les responsables des  organisations des personnes handicapées se plaignent que l’Etat du Cameroun, ne prend aucune disposition pour favoriser l’établissement, de manière systématique,  des cartes d’invalidité aux handicapés. Il tient à faire savoir que l’Etat du Cameroun, à travers le ministère des Affaires sociales, s’est engagé au respect des instruments juridiques internationaux qui concourent à la protection et à la promotion des droits des personnes handicapées. Une manière de se conformer à la Convention internationale sur le droit des personnes handicapées.

L’article 4  de ce texte portant obligations générales prévoit : «  Les États Parties s’engagent à garantir et à promouvoir le plein exercice de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales de toutes les personnes handicapées sans discrimination d’aucune sorte fondée sur le handicap. A cette fin, ils s’engagent à : a) Adopter toutes mesures appropriées d’ordre législatif, administratif ou autre pour mettre en œuvre les droits reconnus dans la présente Convention; b) Prendre toutes mesures appropriées, y compris des mesures législatives, pour modifier, abroger ou abolir les lois, règlements, coutumes et pratiques qui sont source de discrimination envers les personnes handicapées », peut-on lire sur la page Crtv New online.

  Plus explicitement, l’article 41 de la loi n°2010 / 002 du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées dispose: « Il est institué au profit des personnes handicapées une carte nationale d’invalidité dont les modalités d’établissement et de délivrance sont fixées par voie réglementaire ».

Pour Martin Mbarga Nguelé, le Délégué général à la Sûreté Nationale, cette nouvelle carte informatisée réunit toutes les caractéristiques sécuritaires telles que la biométrie et la puce électronique. D’une durée de cinq ans, elle confère en outre d’autres avantages et facilités aux personnes invalides bénéficiaires. Les exonérations fiscales des exemptions des frais d’éducation et de première formation professionnelle, La réduction tarifaire en matière de transport public (voie ferroviaire, maritime, aérienne, terrienne et fluviale.) La réduction des frais en matière de prise en charge médicale, de rééducation et d’appareillage. L’aide à l’habitat, La réduction des tarifs concernant l’accès aux sports et aux loisirs, Procédure d’obtention

Pour obtenir le précieux sésame, le demandeur devra se soumettre au système mis en place à cet effet. Dans un premier temps, il devra s’inscrire dans un centre agréé du ministère des affaires sociales. L’opération suivra alors son cours jusqu’au contrôle biométrique. Toutes les demandes validées à l’issue de cette étape seront automatiquement envoyées en production. Le demandeur n’aura donc plus qu’à attendre sa carte informatisée et personnelle. Un processus qui matérialise à sa façon, comme l’affirme Pauline Irène Nguéné, ministre des affaires sociales, la politique nationale de promotion de l’inclusion des personnes handicapées.

Elvis Serge NSAA

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