Centre de santé intégré de Nlende : En attente des médicaments en pharmacie
Dans la localité de Nlende située à une vingtaine de Kilomètres de la ville de Kribi, les populations ont du mal à se procurer les médicaments après une prise en charge et une consultation au Centre de santé intégré. D’où l’urgence d’approvisionner la pharmacie du Centre en médicaments pour une bonne prise en charge et un bon suivi des malades et des patients.
« Mon plaidoyer en ce moment pour le Centre de santé intégré de Nlende est de voir la pharmacie dotée des médicaments pour la prise en charge et le suivi des malades et des patients de ladite localité. Je souhaite également que le plateau technique soit amélioré. Je souhaite que le personnel médical soit renforcé », tel est le cri d’alerte lancé par Azambou Giscard Chef de l’Aire de santé de Grand Batanga et Chef de Centre de santé intégré de Nlendé. Malgré les efforts fournis au quotidien par le personnel de santé, le Centre de santé intégré de Nlende est confronté à de nombreux problèmes au quotidien. Le tour effectué par le reporter du Quotidien Echos Santé dans la matinée du mardi 04 avril 2023, a permis de toucher du doigt la triste réalité. Le problème majeur auquel fait face cette formation hospitalière est le manque criard de médicaments en pharmacie. Une épine qui ne permet pas une bonne prise en charge des malades et des patients de cette localité. Il est donc crucial qu’une dotation en médicaments soit effective pour le bien-être des populations.
En outre, entre l’énergie électrique irrégulière, le manque d’énergie solaire et de médicaments en pharmacie, le manque de personnel de santé et le plateau technique pas assez équipé, le mal est profond au CSI de Nlende. Même si les langues peinent à se délier face aux différentes questions posées, l’accès aux soins de santé et la prise en charge des malades restent tout de même une utopie pour les malades et les populations de ladite localité. Au regard de ce qui précède et compte tenu de la pauvreté ambiante des populations de cette localité, on peut aisément comprendre pourquoi elles s’adonnent à cœur joie à la pharmacopée traditionnelle. Malgré les campagnes de sensibilisations, elles semblent ne pas être satisfaites de l’accès aux soins et de la prise en charge au CSI de Nlende.
Accès aux soins
Toutefois, les populations de Nlende apprécient les efforts du seul personnel de santé affecté dans cette localité qui n’est autre que, Azambou Giscard Chef de l’Aire de santé de Grand Batanga et Chef du Centre de santé intégré de Nlendé. Elles veulent tout de même que l’accès aux soins de santé et la prise en charge soient améliorés. « Nous sommes contents d’avoir un Centre de santé intégré à Nlende. Il faut dire simplement que nous pensons que les soins doivent être de bonne qualité. Il ne faut seulement que nous soyons consulter, mais, que nous ayons les médicaments à notre portée », souhaite un habitant de Nlende. Un avis que partage la plupart des personnes rencontrées sur le terrain. « Nous ne pouvons que soutenir le chef du Centre de santé intégré. Tu ne peux pas finir de te consulter et tu n’as pas de médicaments par la suite. Il se bat assez pour nous. Il nous faut les médicaments régulièrement et à un prix abordable ». Le personnel de santé du Centre de santé intégré de Nlende se dit prêt à continuer à être à l’écoute des populations pour un accès aux soins efficaces et une prise en charge efficiente.
Catherine Aimée Biloa
Interview- Azambou Giscard
« Nous voulons une la dotation des médicaments en pharmacie »
Chef de l’Aire de santé de Grand Batanga et Chef du Centre de santé intégré de Nlendé, il révèle les besoins de sa formation sanitaire.
Présentez-nous les Centre de santé intégré de Nlendé ?
Le Centre de santé de Nlendé se trouve à une vingtaine de kilomètres de la ville de Kribi. Il se trouve dans l’aire de santé de Grand Batanga. Il couvre une population d’environ 900 habitants. Les maladies les plus courantes dans la localité sont le paludisme, les maladies diarrhéiques et quelques cas de grippe parmi lesquels la maladie Covid-19. Ce sont les maladies qui affectent plus les populations de la localité de Nlende.
Si on vous demandait comment se porte le plateau technique de votre Centre, que diriez-vous ?
Nous avons le petit matériel nécessaire pour les premiers soins et les soins d’urgence. Il y a également le matériel pour prendre en charge les maladies de la localité. Au Centre de Santé Intégré de Nlende, nous menons les activités de consultations externes et quelques rares hospitalisations. Il faut préciser que si nous parlons de quelques rares hospitalisations, cela est dû au fait que nous ne gérons pas les cas graves par rapport à notre plateau technique. Nous gérons uniquement les cas que nous pouvons gérer au quotidien. Nous avons également les vaccinations, le planning familial et quelques rares accouchements parce que la population n’est pas très importante. Nous faisons aussi les consultations prénatales. Nous n’oublions pas les stratégies avancées. Nous sortons du Centre de Santé Intégré pour mener les activités dans les zones très éloignées du CSI. En gros, les activités principales sont la vaccination, parfois les consultations prénatales et les consultations simples avec la prise en charge des cas surtout dans les campements pygmées en stratégie avancée.
Quels sont vos rapports avec les peuples autochtones de votre localité ?
Il y a une très bonne adhésion avec les peuples autochtones. Nous n’allons pas là-bas n’importe comment. Nous avons pris le temps d’aller là-bas avec les agents de santé communautaire. Quand ils vous connaissent déjà aussi, il n y a pas de soucis.
Quels sont problèmes auxquels fait face le Centre de santé intégré de Nlende ?
Notre Centre de santé intégré présente le problème de l’inexistence de la pharmacie communautaire. Nous nous battons comme nous pouvons pour acheter les médicaments essentiels aux fonds propres. Nous tournons à moins de 100 mille FCFA de capital. Aussi, comme nous sommes en zone communautaire, nous avons un problème de manque d’électricité. Nous avons fait un dossier qui avait été adressé à la société en charge de distribution d’énergie électrique. Elle avait fait le métrage. Nous ne savons pas ce qui coince. Même avec la décentralisation, nous nous sommes dit que cela allait être un peu plus facile. Les autorités de la commune ont pris le dossier en main depuis. Nous ne sommes pas électrifiés. Nous nous débrouillons à faire des accouchements même avec la lampe. Nous avons pourtant le câble électrique qui passe devant le Centre de Santé Intégré de Nlende. Cela est très compliqué pour nous. Certes, nous avons vus les voisins qui nous ont donné un peu un coup de main. Mais, nous souhaiterions avoir notre propre ligne à nous.
Quels sont vos besoins les plus urgents pour une prise en charge efficiente des malades et des patients ?
Nos besoins les plus urgents pour le Centre de Santé Intégré de Nlende sont premièrement la dotation des médicaments en pharmacie. Nous avons déjà le petit matériel nécessaire pour prendre en charge les maladies de la localité. Il est donc urgent d’équiper la pharmacie. Nous avons aussi besoin du matériel de bureau. Nous souhaitons aussi que l’Etat au travers du Ministère de Santé Publique affecte le personnel de santé au Centre de Santé Intégré. Jusqu’à présent je suis le seul personnel de santé affecté là-bas. Je fais presque tout. Nous profitons tout de même du Ministère de la Santé Publique pour ce qui est du personnel occasionnel.
Quels sont vos rapports avec les populations de cette localité ?
Au départ quand je suis arrivé, les populations avaient une certaine habitude. Celle de se faire soigner à l’indigène. Elles prenaient les potions traditionnelles. Mais, avec le temps, elles ont compris que lorsqu’elles sont malades, elles doivent venir à l’hôpital. Elles apprécient les activités que nous menons au quotidien. Pour cela, nous faisions des visites à domicile et des causeries éducatives pour sensibiliser les populations. Toutes les occasions étaient bonnes pour les sensibiliser sur l’importance de se faire consulter à l’hôpital. Il faut préciser que tous les lieux étaient indiqués pour la sensibilisation des populations. Même s’il faut préciser qu’elles sont extrêmement pauvres. Nous avons pourtant les prix abordables. La plupart des temps, nous soignons même gratuitement.
Interview réalisée par Catherine Aimée Biloa