Alors que la énième prorogation des délais a expiré le 31 mai 2021, le chantier connait un état d’avancement des travaux de 82%.
Accueillie à l’entrée principale du site du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Bertoua par l’équipe du projet constituée de l’entreprise Alliances Construction Cameroun (ACC), du Bureau de contrôle Hydrac et l’assistance à la maitrise d’ouvrage Helyos. La délégation que conduisait le ministre de la santé a donc visité tout à tour l’accueil et admission, les laboratoires de prélèvement, le bloc de consultation, l’imagerie médicale, les urgences. La délégation a également fait un détour à l’extérieur du bâtiment pour visualiser les bâtiments des fluides médicaux, de l’incinération et des voiries environnantes ; les deux blocs d’hospitalisation situés au rez-de-chaussée avant de se rendre à l’étage pour visiter le bloc opératoire, les soins intensifs, le bloc dédié aux formations à l’archivage et aux dossiers médicaux, avant de regagner la terrasse pour observer les centrales de traitement d’air ainsi que les systèmes d’étanchéité et d’évacuation des eaux de pluie, pour terminer par le toit de l’immeuble.
De manière générale, le maitre d’ouvrage a déploré la lenteur des travaux que l’entreprise adjudicatrice a justifiés par la pandémie qui a freiné l’acheminement des matériaux. Au cours la visite du chantier, Monsieur le Ministre n’a pas manqué de faire quelques observations notamment la mise en place des attentes pour les rideaux dans les salles, le fait que la signalisation soit uniquement en français (et a tout de suite instruit que la signalisation soit bilingue avec tailles et caractères identiques), il a également requis que la salle de formation puisse avoir des réservations pour les projections murales afin de s’arrimer à la modernité, il a également instruit que des vitres coulissantes soient installées à la place des nacos. Chemin faisant, le ministre a relevé une inquiétude technique concernant l’étanchéité des équipements des centrales de traitement d’air situé à l’étage. Compte tenu de la tropicalisation, l’équipe du projet a vite fait de le rassurer à cet effet.
À la fin de la visite du chantier, la délégation s’est rendue au rez-de-chaussée pour une séance de travail de 20 minutes. Cette séance de travail a commencé par la présentation du projet faite par l’assistance à la maitrise d’ouvrage Helyos Ingénierie/AARDENG. Nous retenons donc que l’ensemble du bâtiment est composé de plusieurs ailes à différentes utilisations et spécialités regroupées en quatre plateaux qui sont le plateau technique composé d’une unité d’urgence, d’imagerie médicale, d’un bloc opératoire (constitué de 03 salles d’opération) et soins intensifs (constitués de 10 blocs avec 02 blocs d’isolation) ; le plateau Hospitalisation qui inclus une hospitalisation médicale et neuro-cardiologie, une hospitalisation chirurgicale et ophtalmologie/otorhinolaryngologie ; le plateau ambulatoire où se trouve l’accueil, l’admission, le prélèvement. C’est aussi la banque de sang, l’exploitation et les consultations externes, administration et formation ; le plateau logistique composé d’une cuisine, d’une lingerie, d’un magasin, d’un stockage, d’une pharmacie, d’un vestiaire, d’un service de nettoyage, jardinage et gardiennage, laboratoire et stérilisation.
Bâtie sur un site de 5ha. Le CHR de Bertoua sera également équipé d’une morgue d’une capacité d’accueil de 18 places, un incinérateur comportant un broyeur, tous ceci sera accessibles via 03 entrées (une entrée principale, une entrée logistique et une entrée pour la morgue).
En ce qui concerne les réseaux, le bâtiment est déjà connecté à Eneo, mais pas encore au réseau Camwater. Néanmoins, ces derniers ont déjà fait passer les canalisations à l’extérieur ; bien que le réseau Camtel n’ait pas encore été installé, le réseau télévision quant à lui est déjà présent ; un forage a également été construit pour constituer un réservoir pour la sécurité incendie.
À la fin de la présentation du projet, l’assistance à la maitrise d’ouvrage a relevé le problème des accostages générés pendant le chantier qui nécessitent de nouveaux financements. La réponse du ministre a été claire « l’entreprise est sensée avoir une capacité financière suffisante, l’avancement des travaux ne devrait pas être mis en péril à cause des décomptes puisque de toutes façons, vous serez payés ».
Dans les prises de parole, le Maire de la ville a posé la doléance pour une IRM puisque « ce n’est pas toujours évident de sortir de la ville pour aller faire une IRM » a-t-il déploré. Bien que n’étant pas inscrit dans l’agenda des travaux de l’hôpital, le ministre a promis de se pencher sur le sujet ; le président du Conseil Régional quant à lui, a manifesté son inquiétude concernant le non-respect des délais de livraison.
Loin d’être pour l’inauguration, l’entreprise a sollicité une nouvelle prorogation de délais allant jusqu’en fin septembre pour le bâtiment, et fin novembre pour les équipements. Mais le maitre d’ouvrage leur a accordé jusqu’en fin août pour le bâtiment et fin octobre pour les équipements même si pour cela, il faudra doubler les effectifs et travailler 24h /24 « il faut mettre les bouchées doubles ! Nous sommes là depuis 2017 » a-t-il martelé. À cet effet, le délégué régional des travaux publics a été interpellé par le ministre pour veiller à ce que les délais soient respectés et ce dernier a promis de suivre le planning d’achèvement des travaux produit par l’entreprise. Face aux inquiétudes des uns et des autres, l’entreprise promet de respecter les délais prescrits par le maitre d’ouvrage. C’est ainsi que s’est achevé cette visite du chantier à l’issue de laquelle, le cortège ministériel s’est déporté au quartier Italie pour visiter l’hôpital Régional de Bertoua.
Accueilli par Dr. Huguette Nguele Meke et tout son staff, Dr. Manaouda a revêtu les équipements médicaux pour visiter certains services de cette structure notamment le laboratoire (pour apprécier l’analyse des échantillons Covid, ainsi que la salle d’inactivation du virus, la salle de pré-traitement et conservation de la charge virale où il a pu apprécier la présentation du circuit des examens) où il a enregistré certaines doléances notamment la rupture de stock des test VIH. Il a ensuite visité le service de radiologie, le centre d’imageries, pour terminer par l’unité de prise en charge Covid où il a été ravi d’apprendre que depuis 02 semaines, aucun malade n’y a été interné.
À la fin de la visite de l’hôpital régional, le ministre est satisfait « globalement, je pense que l’hôpital est en bonne fonctionnalité, nous avons visité un certain nombre de services. Nous allons renforcer l’hôpital avec un certain nombre d’équipements pour maintenir le standing d’hôpital régional. S’agissant du centre d’hémodialyses, nous sommes en train de réceptionner des kits ; nous ambitionnons de doter l’hôpital d’un autre opérateur afin qu’il ait deux salles d’eau de manière à ce que s’il y a un problème sur un opérateur, qu’on puisse basculer sur un autre ; c’est ce que nous prévoyons faire en termes d’installation des centres d’hémodialyses sur tout l’étendue du territoire, pour régler définitivement ce problème ».
Le séjour du Ministre de la Santé publique dans la région de l’Est s’est achevée par une séance de travail à la salle des réunions du complexe de la délégation régionale du Minfopra à laquelle, ont pris part le personnel médical, les élus locaux, les autorités administratives et politiques ainsi que d’autres responsables.
Murielle ESSON EBANGUE