Au moment où le Cameroun franchit la barre de 3000 cas contaminés, le port obligatoire du masque, l’une des mesures barrières pour éviter la propagation du Coronavirus ne sert qu’à éviter la police. Au marché comme dans les bus, taxi, église, mosquée, mariage et obsèques, les mesures sont bafouées.
Descente sur le terrain, sanction, arrestation telles sont entre autres les actions menées par les forces de l’ordre pour faire respecter la mesure relative au port obligatoire des masques dans les lieux publics.
Face à cette situation, la psychose règne entre les populations. Le port du masque n’est plus un moyen de se protéger mais permet d’éviter des problèmes avec les forces de l’ordre. Vanessa Ndomè est tenancière d’un point de transfert d’argent au quartier PK12 à Douala. Assise dans un kiosque en aluminium en bordure de route, la jeune femme n’arbore pas son masque, l’objet de protection est délaissé à côté d’elle. Elle tente de nous expliquer pourquoi : « je porte le masque de temps en temps lorsque je vois la police, car ça me gêne et ça m’empêche de bien respirer». La femme d’affaires a tout de même profité de cette mesure pour se faire de l’argent. Des masques en tissus sont exposés dans le kiosque. Passants et autres viennent s’approvisionner « j’ai beaucoup de clients parce que moi je vends à 200 Fcfa au lieu 500 Fcfa » nous renseigne-t-elle.
Les sanctions sont des amendes : 6000francs Cfa pour tout usager ne possédant pas de masque et 2000f pour celui qui l’a sans le porter. De quoi convaincre certains qui jusqu’ici ne prenaient pas la mesure au sérieux.
Meli Ruphun a bien un masque sur le visage mais ne le porte pas correctement. Le masque a une allure de collier. Il ne couvre ni son nez ni sa bouche. Deux parties du corps par lesquelles le virus pourrait se transmettre. Il est pourtant exposé au Coronavirus. « Je porte le masque juste par ce qu’on a donné l’ordre de porter le masque mais quand je le porte, je ne suis pas très à l’aise » nous confie-t-il dans une insouciance.
Porter un masque, un geste barrière recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé. Ce geste très négligé par les Camerounais peut portant sauver des vies. Selon les experts en santé, le masque est une protection indispensable en cas de pandémie. Il nous protège des gouttelettes de salive et des sécrétions nasales afin qu’elles ne se posent pas sur d’autres personnes. De plus de nombreuses personnes infectées propagent le virus involontairement 48heures avant de commencer à se sentir malade. Le risque sur une évolution rapide de la pandémie devient plus grand dans le triangle national.
Le Cameroun franchit déjà la barre des 3000 cas contaminés. Dans le Littoral, le préfet du département du Wouri, met en garde les personnes qui ne respecteront pas les mesures barrières et d’hygiène. D’ailleurs, depuis lundi 18 mai 2020, un contrôle systématique du port obligatoire du masque et du respect de la distanciation sociale dans les lieux publics tels que : les marchés, les débits de boissons et les autres centres de loisirs est en cours. Christelle Bilong stagiaire