Crise vaccinale en Afrique de l’Ouest et du Centre 4,3 millions d’enfants menacés
Malgré les progrès réalisés, le poliovirus continue de circuler en Afrique, notamment dans le Sahel et le bassin du lac Tchad, mettant en danger la santé des enfants
4,3 millions d’enfants manquent de vaccins en Afrique de l’Ouest et centrale
Selon l’UNICEF, 4,3 millions d’enfants en Afrique de l’Ouest et centrale ne sont toujours pas vaccinés, les exposant à des maladies évitables. La région, avec la plus faible couverture vaccinale mondiale, affichait une couverture DTC3 de 69 % en 2023, en baisse par rapport aux 72 % de 2019. Ces dernières années, des épidémies de polio, rougeole, diphtérie et fièvre jaune ont été signalées. Pour y remédier, l’UNICEF a lancé la campagne « No More Zero Dose », accompagnée d’une chanson de 12 artistes régionaux pour la Journée mondiale contre la polio, visant à protéger les enfants contre ces maladies.
Le Sahel et le bassin du lac Tchad sont confrontés à des défis uniques en matière de lutte contre la poliomyélite, car ils demeurent des foyers de transmission importants en Afrique. Malgré des efforts considérables, le variant du poliovirus de type 2 continue de s’y propager, à cause de facteurs tels que l’insécurité, l’accès limité aux soins de santé et la forte mobilité de la population. Ce plan de coordination transfrontalière vise à renforcer la collaboration entre les sept principaux pays concernés, à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger, le Nigéria, la République centrafricaine et le Tchad, afin de mettre un terme à la transmission de la maladie d’ici à la fin 2025.
Déclarée exempte de poliovirus sauvage autochtone en août 2020, la Région africaine fait désormais face à une menace nouvelle et urgente que constitue la transmission accrue du variant du poliovirus de type 2. L’initiative approuvée par les Ministres de la santé des pays concernés s’inscrit dans le cadre élargi du Plan d’action régional pour l’éradication de la poliomyélite en Afrique, qui propose une approche complète et audacieuse pour mettre fin à toutes les formes de transmission de poliovirus en Afrique.
Ce plan met l’accent sur une stratégie de riposte plus agressive aux flambées s’articulant notamment autour de la prise en charge de tous les cas de poliomyélite, y compris ceux liés aux variants de poliovirus circulants, avec la même urgence que pour la prise en charge des cas liés au poliovirus sauvage. Le plan d’action a pour objectif d’interrompre la transmission de la poliomyélite d’ici à décembre 2025, grâce à la mise en oeuvre de campagnes de vaccination élargies et de haute qualité.
Au coeur de cette stratégie, la nouvelle ‘‘équipe spéciale pour le bassin du lac Tchad’’, un bureau de coordination basé à N’Djamena pour centraliser la riposte à la poliomyélite. Ce bureau aidera les autorités sanitaires, les équipes techniques et les pays à mieux se coordonner en partageant des informations en temps réel pour prendre des décisions éclairées en matière de santé publique.
« Cette situation exige une riposte uniforme entre les pays, à l’image des efforts déployés pour éliminer avec succès le poliovirus sauvage. C’est pourquoi nous travaillons à la mise en place d’un système robuste de gestion des incidents afin d’assurer la synchronisation des campagnes de vaccination et la coordination transfrontalière », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique.
Charone Ndogmo stg/OMS
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