Il est le président de l’Ordre National des Pharmaciens du Cameroun.
Vous venez des horizons divers, et cette diversité est une richesse de notre ordre. Vous venez de toutes les couches sociales, de toutes les religions et de toutes les origines. Vous dont les parents exercent les professions libérales ou sont ouvriers, fonctionnaires, mères au foyer, chefs d’entreprise, parents sans emploi, sachez que vous êtes arrivés là par la force de votre travail, du courage et de l’abnégation, bien-sûr, du talent.
Vous êtes arrivés là par vos qualités intrinsèques. Sachez que l’accès à la profession repose sur une seule chose, le mérite. Vous êtes heureux et fiers aujourd’hui ; il sera important de redevenir humble dès demain. Vous vous apprêtez à vivre un moment qui sera unique dans votre vie. Vous allez prêter un serment qui va vous lier toute votre vie. Vous seul, pourriez le délier par une faute grave et vous serez banni de la profession. Vous passerez aujourd’hui d’étudiant à professionnel, de docteur à pharmacien. Vous tournez une page de votre vie et vous en ouvrez une autre, plus belle et pleine d’espoir.
Pharmacien, vous allez le devenir aujourd’hui par deux éléments. Par le prononcé d’un serment magique devant vos maîtres, membres de l’ordre, et par vos inscriptions dans la prestigieuse institution qui est la vôtre, à laquelle vous allez désormais appartenir. En jurant de respecter vos engagements et vos enseignements reçus par vos maîtres, ici représentés, en jurant d’exercer votre art dans la morale et en jurant de travailler pour la santé publique et l’intérêt du patient, tout en vous conformant à la loi, donc l’ordre est le garant et vous devenez membre de la confrérie.
Demain, vous irez exercer votre profession formidable dans tous les coins du pays du monde et dans toutes les structures pharmaceutiques, voire médicales. Tachez d’être courageux, inventifs et sachez rester humble, soyez toujours respectables et faites-vous respecter, sachez être audacieux, audacieuses, parfaits patients et prudents, soyez généreux, exigents envers vous-même et envers vos collaborateurs, imprégnez-vous chaque jour, pendant votre exercice professionnel, des thermes du serment que vous allez prononcer.
Vous devriez être responsables ; vous les avez appris à l’école ; il faut les appliquer sur le terrain ; sachez discuter avec vos maitres ; sachez expliquer. On ne vous demande pas d’aller faire la rébellion, on ne vous demande pas d’expliquer, est-ce qu’il ne serait pas mieux de faire ceci ? La recherche du gain vous conduira en prison à coup sûr. L’ordre désormais a changé. En cas de délit constaté et annoncé à l’ordre, nous poursuivons les pharmaciens en question. Le conseil de l’ordre protège le patient face aux professionnels.
C’est ça son devoir. Le Conseil de l’ordre n’est pas un syndicat. C’est un service public confié par l’État. L’ordre du jour concerne le rôle de policier dans la profession, pour le compte de l’État. Lorsque vous avez des doutes sur les faits et les gestes, contactez les membres de l’ordre ; en 24 à 48 heures, ils vont vous répondre. Sachez prendre soin de vous et de ceux qui vous entourent. Cette profession aux airs de sacerdoce est relaxante, noble, mais exigeante. Elle vous expose à de hauts degrés de dérive ; sachez toujours discerner le bon de livret.
Votre objectif doit être la santé publique et, au bout, la santé du patient. Participez aux activités de l’ordre, de la profession, pour faire vivre celle-ci. Mes futures consœurs et confrères, que la déontologie et l’éthique soient votre boussole.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA