Egypte, Les animaux de compagnie deviennent un luxe

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Heidi. News a lancé son observatoire des prix des aliments en Egypte en juin 2022. Un an plus tard, l’inflation s’est stabilisée, mais à un niveau élevé. Les locaux doivent faire face à une hausse de 60% du prix de leurs aliments.

Il y a un peu plus d’un an, Heidi. News lançait son observatoire des prix en Egypte. L’idée était de suivre les répercussions d’un événement géopolitique sur le quotidien des familles vivant dans des pays dépendants du blé ukrainien et russe. L’Egypte était l’un d’entre eux. Nous avons suivi, mois par mois, l’évolution des prix de dix denrées au sein d’un supermarché cairote, où se rend la classe moyenne. Baisse en bourse, hausse à la caisse. Nous voici un an plus tard, donc. A l’échelle internationale, la situation sur les marchés mondiaux s’est sensiblement améliorée: les cours des oléagineux et des céréales se sont largement repliés.

Ce qui est valable sur la bourse ne l’est cependant pas en supermarché. En Egypte, le prix des denrées alimentaires n’a cessé de s’envoler, malgré une certaine stabilisation sur les derniers mois. Dans le supermarché Cairote où s’est rendue notre correspondante, le prix des œufs a doublé – les pâtes et l’huile de tournesol n’en sont pas loin. Seule la farine est revenue à un prix similaire à celui relevé au début de l’observatoire.

Abandonner ses chiens pour pouvoir manger. Pris à la gorge par le prix des aliments, plusieurs Egyptiens se résolvent à se séparer de leurs animaux de compagnie, désormais considérés comme un vrai luxe. Dans le journal Al-Monitor, le directeur du Cairo Animals Rescue Team relate que le prix moyen d’un chien à la journée a augmenté de 240% en un an, en prenant en compte l’hébergement, la nourriture et les soins.

Son centre a atteint sa capacité maximale, et les habitants continuent d’y laisser leurs chiens abandonnés. Un caddie à plus 60%. Depuis plus d’un an, le pays fait face à une inflation record et une dévaluation de sa monnaie que le gouvernement peine à endiguer. En juin dernier, les aliments et boissons ont pris près de 60% sur une période d’un an, selon les relevés de l’Agence centrale des statistiques.

Des chiffres qui rappellent la paupérisation de 2016, où la monnaie avait été dévaluée de moitié, comme aujourd’hui. Mi-juin, le président Abdel-Fattah al-Sisi a écarté l’idée d’une nouvelle dévaluation à court terme. Aux antipodes de cette réalité, le président Abdel-Fattah al-Sisi ne cesse de lancer des projets immobiliers plus pharaoniques les uns que les autres, dont un second canal de Suez et une nouvelle capitale administrative… «Nous ne pouvons pas manger de ponts», maugrée un directeur de banque à la retraite, dans les colonnes de The Economist. Le quotidien britannique relate comment l’ancien maréchal «a ruiné l’économie» du pays.

L’état des lieux dressé par le média économique n’a pas été au goût de l’intéressé, qui a répondu via un communiqué de l’Organisme général de l’information, rapporte Courrier international. Le document dénonce notamment de fausses informations, et convoque même l’auteur de l’article en Egypte. De quoi constituer un avertissement pour les journalistes et la population qui tenteraient de protester contre la situation du pays.

E.S.N https://www.heidi.news

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