Emmanuel Maïna Djoulde:« Les modalités de don de sang reposent sur trois ou quatre critères »

Selon le directeur général adjoint du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), les hommes comme les femmes âgés de 18 à 60 ans, peuvent donner de leur sang. Il faut globalement être en bonne santé de manière générale et de  pas souffrir d’une affection grave.

Comment se prépare la journée mondiale du donneur du sang par le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) ?

Merci de l’intérêt que vous portez au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS). En prélude à la journée mondiale du don de sang, quelques activités ont été prévues. Tout d’abord, une marche de remise en forme. Le point de rassemblement est le ministère de la Santé publique à 6h30. Des campagnes de sensibilisation au don de sang volontaire ont débuté dans certains lieux publics comme le Marché du Mfoundi et l’église baptiste d’Etoug-Ebe, entre autres. Elles seront suivies d’une collecte de sang pour les volontaires.

En plus des collectes de sang, le 14 juin prochain, la cérémonie commémorative aura lieu à la salle des banquets de la Croix-Rouge. Là aussi, des donneurs donneront leur sang afin de combler les lacunes dans l’approvisionnement de nos différentes banques de sang. Parallèlement, les représentants du CNTS dans les régions, en collaboration avec les hôpitaux régionaux et les associations de donneurs de sang, informent le public, par le biais de campagnes de sensibilisation, de l’importance de donner son sang pour sauver des vies.

Quels sont les différents sites de don de sang, dans la ville de Yaoundé ?

Du 09 au 14 juin 2024, à Yaoundé, venez donner le sang pour sauver des vies et bénéficier des examens gratuits du VIH, hépatites B et C, syphilis et découvrez votre groupe sanguin. 9 juin : cathédrale de Yaoundé, EPC de Nsimeyong.10 juin : Mairie de Yaoundé 6 (Biyem-Assi-Acacias, CBC Etoug-Ebé. 11 juin : campus de l’Université Catholique d’Afrique centrale. 12 juin : campus Université de Yaoundé 1. 14 juin : salle de la Croix-Rouge à Yaoundé.

Cette initiative fait suite à des missions de supervision menées par la direction du CNTS pour rencontrer les autorités administratives et médicales locales et visiter les banques de sang et les organisations de la société civile qui œuvrent à la promotion du don de sang.

Apres la marche de sensibilisation, quel est le message que vous voulez véhiculer ?

Je voudrais vous remercier au nom de Monsieur le Président du Comité de gestion du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), pour ceux qui ne le connaisse pas, c’est le Pr. Tetanyé Ekoé. Je voudrais vous remercier au nom de la directrice générale du CNTS, Pr. Dora Mbanya, née Dora Ngum Shu, qui n’a pas pu être des nôtre ce matin,mais sachez qu’elle nous soutient très fort.

Je voudrais vous remercier au nom de personnel du Centre National de Transfusion Sanguine pour votre mobilisation. A titre personnel, je ne m’attendais pas à avoir une mobilisation aussi forte parce que je connais les modalités selon lesquelles nous avons communiqué et je suis très heureux de découvrir que nous les camerounais, nous sommes prêts à répondre promptement aux appels même si ces appels viennent à la dernière minute, même s’ils ne viennent pas des canaux les plus divers.

Je voudrais remercier tous les acteurs qui ont pu se mobiliser ce matin.  D’abord. Nos instructeurs qui nous ont conduits dans cette manche avec l’approche pédagogique qui convient afin qu’il n’y ait pas d’incident.

La police nous a encadrés de bout en bout. Ce sont les autorités administratives qui nous ont permis de conduire cet exercice ce matin. La couverture sanitaire a été assurée par plusieurs hôpitaux. On peut en témoigner  avec la mobilisation du personnel de santé et des ambulances qui sont ici ; les médias, parce que nous sommes à l’ère où rien ne peut plus efficacement se faire sans la mobilisation de la presse, je voudrais remercier tous ceux qui comme moi sont venus comme ça, par eux-mêmes, pour contribuer à cet événement. Je suis très heureux de voir que le monde hospitalier de la santé s’est mobilisé très largement, je reconnais fortement CIRCB, HGOPY, hôpital central de Yaoundé, hôpital militaire, CENAME, ACMS et hôpital de district de la Cité-Verte.

Les administrations sont aussi représentées : nous avons le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille et les Services du Premier Ministre. Nous avons également les associations. C’est par eux que le message pénètre dans nos communautés et que nous recrutons les donneurs de sang, que nous célébrons ce matin. Je voudrais les remercier pour leur mobilisation et de leur engagement dans cette action.

Ce que nous avons fait ce matin, c’est déjà un pas géant vers le don de sang. Parce qu’il faut d’abord être informé, être conscient, puis être engagé. Je crois que la marche c’est une forme d’engagement, sachant que l’engagement suprême c’est le don de sang lui-même. J’espère que bientôt, nous tous, nous allons nous retrouver quelque part où on va faire les prélèvements de sang.  J’espère que nous avons ouvert le bal et que les autres vont bien finir cet après-midi.

Qui peut-donner le sang ?

C’est l’occasion de sensibiliser tout le public. Les modalités de don de sang reposent sur trois ou quatre critères: d’abord un critère d’âge, globalement au Cameroun, il faut être âgé de 18 ans à 60 ans, pour donner le sang. Les hommes comme les femmes peuvent donner du sang. Il faut globalement être en bonne santé de manière générale et de ne pas souffrir d’une affection grave. Voilà les trois critères.

Beaucoup de personnes ont du mal à donner le sang, parce qu’elles donnent gratuitement et elles paient ce sang  cher quand elles-mêmes finissent par être dans le besoin. Que dites-vous de cela?

C’est une contradiction malheureuse que nous voulions clarifier ici. Le sang ne s’achète pas. Le sang n’est pas un produit commercial. Ce que nous donnons dans les formations sanitaires pour recevoir le sang n’est pas un prix au sens marchand du terme. C’est une contribution que les formations sanitaires sollicitent pour compenser un peu les dépenses qu’elles ont consenties pour qualifier et traiter le sang qui est donné afin qu’il soit transfuser dans les meilleures conditions possibles.

Ce n’est pas un achat. Quand un donneur volontaire vient dans un hôpital, habituellement, il donne de son sang, et quand lui, a besoin de sang et qu’il rencontre quelques difficultés que ce soit, je comprends qu’il se surprenne à dire que quand c’était mon tour, je l’ai fait librement et gratuitement. Comment se fait-il que quand il faut me sauver, je rencontre quelques difficultés ? Sachez que les dispositions ont été prises à travers les formations sanitaires, de sorte qu’ils donnent régulièrement et volontairement leur sang et ne rencontrent plus d’obstacles au moment d’être eux-mêmes des personnes qui sollicitent du sang.

Aujourd’hui, ça fait 20 ans que la communauté internationale a décidé de consacrer toute une journée pour célébrer les donneurs de sang, parce que les donneurs de sang sont les acteurs clés de la santé, ce sont les héros, ce sont les sauveurs de vie. Nous voulons aujourd’hui lancer un appel pour dire à vous et à moi que, nous sommes tous des donneurs potentiels de sang et qu’il est important que nous puissions nous mobiliser pour donner le sang librement et régulièrement. Il est question pour nous de lever les zones d’ombre et de dénoncer cette contradiction qui est souvent relevée à savoir que je donne librement mon sang et après on me demande de donner un peu d’argent ; même si nous restons conscient que ce désagrément va tomber quand nous serons plus nombreux à donner du sang et les formations sanitaires disposeront s’assez de produits sanguins pour n’avoir plus ni à exiger des donneurs familiaux, ni à poser quelques autres conditions. Donc l’appel de ce matin, c’est l’appel au don de sang le plus massif possible de la part de vous et moi et le plus régulièrement possible sans exiger de compensation sans poser des conditions pourvu que nous soyons en santé et que nous remplissions les critères que nous avons indiqué.

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA