Filière lait : 30 milliards de FCFA par an pour l’importation du lait

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Ces chiffres ont été révélés par Bobbo Bakary, président du comité d’organisation de la dernière édition de la Foire à bétails, tenue du 13 au 15 décembre 2023 à Ngaoundéré. L’augmentation de l’appui aux producteurs serait la solution pour limiter les importations du lait et des produits laitiers.

Par Jean Besane Mangam

Du 13 au 15 décembre 2023, s’est tenue à Ngaoundéré, la 8ème édition de la foire à bétails. Présidée par le ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales (à la clôture de la foire), la filière lait était au centre de la rencontre de ces acteurs agropastoraux. Venus de tout le pays et des Etats voisins comme le Tchad, la RCA et le Nigeria, l’édition plaçait le lait au centre de celle-ci. Le thème, « La production laitière dans l’import-substitution comme stratégie au Cameroun » rappelle le rôle de cette filière au rééquilibrage de la balance économique qui, selon les économistes est déficitaire au Cameroun.

Selon les données du ministère en charge de l’élevage du Cameroun, entre 2022 et 2023, la production laitière du pays a connu une hausse de l’ordre de 5%, passant de 105 190 tonnes à 110. 314 tonnes entre 2022 et 2023 sur les périodes sous-revues. Seulement, pour les producteurs sous l’embellie du secteur couve beaucoup des difficultés qu’il lever pour assurer une meilleure rentabilité de la filière. « Nous importons à hauteur de plus de 30 milliards par an les laits et les produits laitiers. L’État lui-même a mis un accent particulier et a mis les laits dans l’import substitution. Donc, pour réduire un peu l’importation, il faut travailler, il faut améliorer la génétique pour avoir des animaux pour tous ces laits. En améliorant, il faut un cadre tout autour de l’aliment » indique Bobbo Bakary, PCO de la 8ème édition de la foire à bétails et producteur. Et de rappeler, « Il faut 300 milliards pour arrêter l’importation laitière. Les 300 milliards, ce n’est pas pour une année, ce n’est pas pour deux ans, ce n’est pas pour trois ans. Comme on importe 30 milliards par an, si on investissait les 30 milliards par an dans la production, à l’espace de 10 ans, on arrête l’importation et puis on peut exporter déjà le lait ». Il déplore le faible investissement des politiques en faveur de la filière lait. « Il suffit seulement que les politiques s’y mêlent et puis on va créer de la richesse à travers la production laitière ».

Appui à la recherche

Selon Bobbo Bakary, les chercheurs africains et camerounais doivent accentuer la recherche dans le but de mettre sur pied une race de vaches capable de produire plus de lait et résistante aux maladies. « Quand votre animal attrape la fièvre aphteuse, vous n’avez plus le lait. Donc, il est très important que les chercheurs travaillent là-dessus » martèle-t-il.

Après la période d’insécurité dans les bassins de production laitière, la filière renait progressivement de ses cendres. Il reste la multiplication des investissements dans ce secteur afin de réduire et de limiter les importations des produits laitiers. Malgré l’importation de France des vaches laitières montbéliardes, la production est loin de faire la concurrence aux produits importés.

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