C’est au cours d’un atelier d’évaluation du système national des soins d’urgence, de validation des outils de collecte et de formation des formateurs, du 2 au 5 juillet 2024, à Yaoundé-Soa
Ce conclave vise à évaluer le système national des urgences médicales au Cameroun, la capacité des structures sanitaires à offrir des services d’urgences médicales dans les 10 régions, la gouvernance pour l’organisation du système d’urgences médicales du pays et l’identification des priorités de renforcement des services d’urgences médicales.
Au Cameroun, le nombre de décès liés à l’absence des soins préhospitaliers est considérablement élevé, avec un taux de mortalité dû aux accidents de la route d’environ 40 %. Dans le but de stopper l’hémorragie, le ministère de la Santé publique a organisé un atelier d’évaluation du système national des soins d’urgence, de validation des outils de collecte et de formation des formateurs, du 2 au 5 juillet 2024, dans la ville universitaire de Soa, département de la Méfou-et-Afamba, la région du Centre du Cameroun.
Ce conclave vise à évaluer le système national des urgences médicales au Cameroun, la qualité des structures sanitaires à offrir des services d’urgences médicales dans les 10 régions, la gouvernance pour l’organisation du système d’urgences médicales au Cameroun et identifier les priorités de renforcement des services d’urgences médicales au Cameroun. « Au-delà de mettre en place des infrastructures, en réalité, on se rend compte qu’il faut organiser sur le plan légal, administratif, des formations sanitaires, une stratégie qui implique tous les intervenants de la chaine de prise en charge des urgences publiques », explique le Dr. Alain Georges Etoundi Mballa, directeur de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique.
Ceci étant un défi pour le gouvernement, un système de gestion des urgences a été créé par une décision e 2004 « SAMU (Aide médicale d’urgence) » selon la décision numéro 0004/MSP/CAB. Cette décision visait à améliorer la prise en charge des conditions des urgences en général avec un volet centré sur les soins préhospitaliers. « Ça va intéresser un grand nombre de ministères et aussi un grand nombre de partenaires au développement ». Le travail qui est fait aujourd’hui, c’est de mettre tout le monde ensemble pour qu’il sache ce qu’ils doivent faire à leur niveau pour que le dispositif de prise en charge des urgences médico-chirurgicales soit optimal dans notre pays, a ajouté le gestionnaire de l’incident Covid-19. Le SAMU disposait d’un comité pilote avec deux bases opérationnelles dans les villes de Yaoundé et Douala avec des numéros dédiés, le 19 ou le 119, qui ont été utilisés pour contacter les régulateurs médicaux pour la prise de décision.
Eu égard au fait que ce projet n’a pas bénéficié d’une volonté politique profonde et d’un plaidoyer à des niveaux plus élevés (cabinet du Premier ministre ou présidence), il n’était pas correctement structuré et financé, ne disposait pas d’un cadre juridique existant ni d’une logistique suffisante pour soutenir ses activités et, au bout de quelques années, ledit projet a eu un arrêt. En 2014, le gouvernement camerounais a décidé d’améliorer la gestion des urgences hospitalières et préhospitalières en créant un centre d’urgence spécialisé appelé « CURY » en collaboration avec l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et récemment, le Ministère de la santé publique (MINSANTE) a initié un vaste chantier d’amélioration du plateau technique des formations sanitaires à travers la construction des Centres hospitaliers régionaux (CHR). La vente de la pandémie de COVID-19 dans le monde et au Cameroun a exposé les faiblesses du système de santé actuel et le besoin d’avoir une meilleure politique et stratégie de la gestion globale des urgences tant au niveau national que déconcentré. Faisant donc suite à l’évaluation du système national des soins d’urgences médicales menée en 2017 et des acquis réalisés par le Cameroun jusqu’à ce jour (2024), il en ressort clairement l’absence d’une politique et stratégie nationale de la gestion des urgences médicales qui peut être considérée par une nouvelle évaluation du système actuel afin d’avoir un état des lieux de l’existant.
Le MINSANTE va mettre sur pied un groupe d’évaluateurs (qui seront formés à l’usage de l’Emergency and Critical Care System Assessment) afin de conduire les évaluations en régions et l’évaluation nationale. Les différents évaluateurs centraux seront formés dans la ville de Yaoundé, précisément au Centre de coordination des opérations des urgences de santé publique. Le protocole ECCSA sera élaboré et déposé dans chacun des 10 comités d’éthique pour la recherche en santé humaine au sein des Délégations régionales de la santé publique (DRSP). Une fois le protocole approuvé, les évaluations régionales et nationales se dérouleront sur une période de 02 semaines.
Les participants devant répondre à l’enquête nationale sur les urgences répondants au profil suivant :les décideurs politiques, les administrateurs des hôpitaux, les responsables des soins infirmiers, les responsables des services de chirurgie, de médecine interne, des soins intensifs, des services d’urgences, les prestataires de soins d’urgences, les personnels des soins d’urgences et des soins intensifs, les points focaux des équipes médicales d’urgences et de réponses aux désastres/ catastrophes, les responsables des soins pré-hospitaliers, et des chercheurs ou des épidémiologistes en soins d’urgences. Il est prévu une réunion de lancement de l’Évaluation ECCSA au niveau national afin d’informer les parties prenantes, les décideurs politiques et tous les acteurs impliqués.
Après ce lancement officiel, les questionnaires ECCSA finalisés seront transmis aux délégués régionaux de la santé publique (DRSP) pour transmission aux différents hôpitaux identifiés pour remplir l’enquête et il sera donné un délai d’une semaine pour transmettre ladite évaluation d’ECCSA pour la région avec identification des priorités selon les 6 composantes se tiendra, rassemblant l’ensemble des acteurs. Cette évaluation régionale sera conduite par 2 évaluateurs de niveau central précédemment formés avec un acteur régional.
Pour le niveau naturel, les acteurs identifiés recevront également le questionnaire et un délai de 2 semaines sera donné pour transmettre l’évaluation complétée afin de tenir l’atelier national d’évaluation des priorités du Cameroun pour les urgences, et ce, d’une durée de 02jours. À la fin des évaluations, le MINSANTE avec le soutien de l’OMS et de la KOICA vont élaborer le rapport national ECCSA 2024.
Elvis Serge NSAA et Audray NDENGUE Stg