Gop Rey : Le centre de santé Osaka Tapen, un pilier de la communauté malgré l’insécurité

Dans cette localité du département du Mayo Rey, région du Nord, l’insécurité caractérisée par les prises d’otages avec demandes de rançons n’épargnent aucun secteur. La santé à travers le Centre de santé privé Osaka Tapen a pris un coup avec l’assassinat de son chef en janvier 2024.

Depuis sa création en décembre 2009, le centre de santé privé Osaka Tapen de Gop Rey dans l’arrondissement de Tcholliré a joué un rôle essentiel dans la vie des habitants. Sous la direction de l’ex directeur, l’établissement a connu une croissance constante, offrant un large éventail de services allant des consultations aux accouchements en passant par la petite chirurgie, le planning familial, le service de laboratoire, les hospitalisations et la pharmacie. Avant le tragique événement de janvier 2024 qui a conduit à l’assassinat de son chef, Abdou Massa a pris le relai dans l’administration des soins aux patients qui viennent non seulement du village Gop Rey, mais aussi des localités avoisinantes. Selon ses dires, le centre avant l’enlèvement et l’assassinat du directeur, le nombre de patients reçus par mois atteignait facilement les 500 patients avec en moyenne 200 accouchements médicalement assistés.

Malheureusement, l’insécurité grandissante a profondément affecté le fonctionnement du centre. Le décès du chef de centre a été un coup dur pour l’équipe et a entraîné une baisse significative de la fréquentation. Malgré ces difficultés, les agents de santé continuent de se mobiliser pour assurer les soins de base à la population.

Grâce à leur courage et l’engagement, le centre reçoit toujours plus de 150 patients par mois, un chiffre remarquable compte tenu du contexte. Le promoteur, conscient de l’importance de cet établissement, cherche actuellement à renforcer l’équipe pour faire face à la demande.

En dehors de ses tâches de personnel de santé, Abdou Massa, se transforme de temps en temps en membre du comité d’autodéfense contre les incursions des bandes armées et des bandits de tous bords qui sèment la terreur et la désolation dans ce village riche en produits agrospatoraux. ” Nous sommes jeunes et avant tout au service de la communauté. Lorsqu’il n’y a pas de cas urgents à gérer la nuit, je me joins aux autres jeunes du village pour jouer le rôle de comité de vigilance contre les preneurs d’otages. S’il y avait ce dispositif depuis, notre chef n’allait jamais être tué ” martèle Abdou Massa, sans évoquer la vie dans ce contexte difficile. ”Il y a des jours où nous ne dormons pas au centre ville, parce que les bandits peuvent venir à tout moment. On ne vient en ville que lorsqu’il a urgence cette nuit là ”.

Omer Aoudou, le chef du village Gop Rey, de son côté salue les efforts du personnel médical et la présence de quelques éléments de la gendarmerie déployés dans le village et environs. ”Nous tenons à remercier l’État pour les efforts fournis. Nous sommes en insécurité mais la présence des gendarmes et quelques soldats de l’armée permet de repousser les intrusions de ces bandits. Nous souhaitons le renforcement de l’effectif. Cela nous permettra de mieux vaquer à nos occupations ” dit-il.

Le centre de santé privé Osaka Tapen continue tant bien que mal à assurer les soins de base aux populations malgré l’insécurité. Pour sa pharmacie, il s’approvisionne auprès des fonds régionaux pour la promotion de la santé de l’Adamaoua et du Nord.

 Jean Besane Mangam.

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