Hôpital Général de Douala : Un fleuron de la santé au Cameroun, limitant les évacuations sanitaires
L’Hôpital Général de Douala (HGD) se positionne comme un acteur majeur de la santé au Cameroun, offrant des services de pointe et limitant ainsi le recours aux évacuations sanitaires coûteuses. En cardiologie, plus de 200 interventions cardiaques ont été réalisées en deux ans, évitant ainsi des transferts coûteux à l’étranger.
Le service de néphrologie, avec ses 38 générateurs de dialyse, prend en charge les patients souffrant d’insuffisance rénale, leur permettant de rester au Cameroun pour leur traitement. De plus, l’hôpital dispose d’un service d’hématologie complet et d’un plateau technique performant en cancérologie et en chirurgie orthopédique, limitant le recours aux évacuations sanitaires pour ces spécialités.
Le Professeur Henry Luma, Directeur Général de l’HGD, a accordé une interview exclusive pour détailler les avancées et les ambitions de cet établissement phare.
« L’Hôpital Général de Douala se porte bien », déclare le Pr Luma. « C’est un établissement qui a vu le jour en 1987 […] Nous avons une capacité d’accueil de 320 lits et nous employons 700 personnes […]. Notre philosophie de soins est résolument tournée vers le patient ». L’HGD se distingue par la variété de ses spécialités médicales. « Nous couvrons un large éventail de spécialités, allant de la médecine interne à la chirurgie », explique le Pr Luma.
Un pôle d’excellence en cardiologie
« En cardiologie, nous réalisons des coronarographies et des interventions de chirurgie cardiaque depuis deux ans. Nous avons déjà opéré plus de 200 patients cardiaques, à un coût bien inférieur à celui pratiqué à l’étranger », précise le Pr Luma. Le service de cardiologie, dirigé par le Pr Félicité Kamdem, est équipé pour réaliser des interventions complexes, réduisant ainsi le besoin de transférer les patients vers l’étranger.
Néphrologie : un service de référence
Le service de néphrologie, hémodialyse de l’HGD, dirigé par le Professeur Halle Marie Patrice, est un autre exemple de l’excellence de l’hôpital. Avec 38 générateurs de dialyse, le service prend en charge un nombre important de patients souffrant d’insuffisance rénale. « Nous offrons des soins de qualité, comparables à ceux dispensés dans les centres internationaux », souligne le Pr Halle. « Cela permet à nos patients de rester au Cameroun pour leur traitement, évitant ainsi les contraintes et les coûts liés aux évacuations sanitaires ».
Hématologie : expertise et prise en charge complète
L’HGD dispose également d’un service d’hématologie performant, dirigé par le Professeur Ngouadjeu Dongho T. Eveline. « Nous prenons en charge toutes les maladies du sang », explique le Pr Ngouadjeu. « Notre service est équipé pour réaliser des diagnostics précis et offrir des traitements adaptés, y compris les transfusions sanguines grâce à notre banque de sang ». Ce service contribue également à la réduction des évacuations sanitaires en offrant une prise en charge complète des patients atteints de maladies hématologiques.
Des défis à relever
Malgré ces succès, l’HGD fait face à des défis, notamment la fuite des cerveaux, le manque de spécialistes dans certaines disciplines, la prise en charge des patients indigents et le coût élevé des équipements médicaux. « L’État a déjà beaucoup fait pour notre hôpital », reconnaît le Pr Luma. « Nous devons maintenant poursuivre nos efforts pour attirer et retenir les talents, développer de nouvelles spécialités et améliorer l’accès aux soins pour tous ».
Formation et recherche : des piliers de l’HGD
L’HGD est également un centre de formation et de recherche actif. « Nous accueillons chaque année des centaines d’étudiants en médecine et en soins infirmiers », indique le Pr Luma. « Nos équipes de recherche publient régulièrement dans des revues internationales et participent à des projets de recherche collaboratifs ».
Des projets ambitieux pour l’avenir
L’HGD a des projets ambitieux pour l’avenir, notamment le renforcement du pôle de prise en charge du cancer, le développement de la médecine nucléaire et l’acquisition de nouveaux équipements de pointe. “Notre objectif est de proposer une offre de soins complète et de qualité, afin de réduire au maximum le recours aux évacuations sanitaires”, conclut le Pr Luma.
Un hôpital public au service de tous
« L’Hôpital Général de Douala est un hôpital public ouvert à tous », rappelle le Pr Luma. « Nos tarifs sont accessibles et nous pratiquons une politique d’humanisation des soins. Le patient est au centre de nos préoccupations ».
L’HGD, grâce à ses services de pointe et à son engagement envers l’excellence, joue un rôle crucial dans l’amélioration de la santé au Cameroun et contribue activement à la réduction des évacuations sanitaires, conformément aux objectifs du Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie.
Joseph MBENG BOUM
Entretien avec …
L’Hôpital Général de Douala, un établissement phare au Cameroun, se distingue par ses services de pointe et son engagement envers le patient. Le Pr Henry Luma, Directeur Général, présente les spécialités médicales offertes, de la cardiologie interventionnelle à la chirurgie de pointe, et souligne l’importance de la formation et de la recherche. Il aborde également les défis ainsi que les projets ambitieux pour l’avenir, visant à réduire les évacuations sanitaires et à consolider la position de l’hôpital comme centre de référence en Afrique Centrale.
Bonjour Professeur Luma, merci d’être avec nous aujourd’hui. Pour commencer, pourriez-vous nous présenter l’Hôpital Général de Douala, son histoire, sa mission et sa vision ?
Bonjour et merci de m’accueillir. L’Hôpital Général de Douala se porte bien. C’est un établissement qui a vu le jour en 1987 grâce à la volonté du Président de la République, et qui a ouvert ses portes au public un an plus tard, en 1988. Nous avons une capacité d’accueil de 320 lits et nous employons 700 personnes, dont 110 médecins et plus de 550 personnels paramédicaux. Notre philosophie de soins est résolument tournée vers le patient. “Patient-first”, c’est notre leitmotiv, notre engagement quotidien.
L’Hôpital Général de Douala est reconnu pour la variété de ses services. Pouvez-vous nous en dire plus sur les spécialités médicales que vous proposez ?
Nous couvrons un large éventail de spécialités, allant de la médecine interne à la chirurgie, en passant par la gynécologie-obstétrique et la pédiatrie.
En médecine interne, nous disposons de services spécialisés en cardiologie, avec notamment la possibilité de réaliser des coronarographies et autres interventions de cardiologie interventionnelle. Notre équipe de cardiologues est composée de professionnels expérimentés et hautement qualifiés. Nous avons également un service de neurologie dédié à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC), un service d’hématologie, d’endocrinologie, de gastro-entérologie, de pneumologie, et bien d’autres encore.
En chirurgie, nous disposons d’un plateau technique performant et de chirurgiens experts dans plusieurs domaines. La chirurgie orthopédique, par exemple, réalise des interventions complexes, comme la chirurgie plastique du genou, permettant le remplacement total ou partiel de l’articulation. Nous avons récemment opéré avec succès 21 patients souffrant de problèmes de genoux. Nous pratiquons également la chirurgie viscérale, l’urologie, la chirurgie vasculaire, et nous avons un chirurgien cardiaque très compétent.
Notre service de pédiatrie est doté d’une unité de néonatologie de pointe, équipée de 10 couveuses, permettant la prise en charge des nouveau-nés, y compris les prématurés.
Malgré ces atouts, quels sont les principaux défis auxquels l’Hôpital Général de Douala doit faire face aujourd’hui ?
Comme tout établissement de santé, nous rencontrons des défis. L’un des plus importants est la fuite des cerveaux. Nous investissons dans la formation de nos infirmiers, mais beaucoup d’entre eux choisissent de partir exercer à l’étranger, notamment au Canada et en France. C’est une perte de compétences précieuses pour notre pays.
Par ailleurs, certaines spécialités médicales peinent à recruter des spécialistes. Nous manquons par exemple de médecins spécialisés en néphrologie pédiatrique, en génétique ou encore en oncologie pédiatrique.
La prise en charge des patients indigents est également un défi permanent. Nous accueillons de nombreux patients qui n’ont pas les moyens de payer les soins, et nous devons trouver des solutions pour les soigner tout en assurant l’équilibre financier de l’hôpital.
Enfin, l’acquisition et la maintenance des équipements médicaux représentent un coût important. Les équipements de pointe sont souvent onéreux et les pièces de rechange peuvent être difficiles à obtenir.
L’Hôpital Général de Douala est également un centre de formation et de recherche. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos activités dans ces domaines ?
La formation et la recherche font partie intégrante de nos missions. Nous avons la chance d’avoir un corps médical hautement qualifié, avec 40% de nos médecins qui sont également enseignants-chercheurs à l’université. Parmi eux, la moitié est professeur titulaire.
Chaque année, nous accueillons plus de 400 étudiants en médecine et 500 étudiants infirmiers qui effectuent des stages au sein de nos services. Nous recevons également des étudiants en pharmacie, en kinésithérapie, en radiologie, etc. En termes de recherche, l’Hôpital Général de Douala est très actif. En 2023, nos équipes ont publié 90 articles dans des revues médicales internationales. Nous avons également encadré plus de 150 thèses de médecine, 4 thèses de PhD, et de nombreux mémoires de Master. Nous avons également des équipes de recherche qui travaillent sur des projets spécifiques, en collaboration avec des partenaires internationaux, notamment sur les maladies infectieuses, les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Vous avez développé plusieurs pôles d’excellence, notamment en hémodialyse et en traitement des grands brûlés. Quels sont vos projets pour l’avenir ? Comment comptez-vous contribuer à la réduction des évacuations sanitaires ?
L’État du Cameroun a déjà beaucoup fait pour notre hôpital, notamment avec le plan d’urgence qui a permis de moderniser nos équipements et de développer de nouvelles spécialités, comme la cardiologie interventionnelle. Nous avons plusieurs projets ambitieux pour l’avenir. Tout d’abord, nous allons renforcer notre pôle de prise en charge du cancer. Un deuxième bunker de radiothérapie, équipé d’un accélérateur linéaire, est en construction. Nous allons également développer la médecine nucléaire, avec l’acquisition d’un PET scan. Nous allons continuer à investir dans la radiologie interventionnelle et acquérir de nouveaux équipements de pointe, comme un appareil d’IRM. Notre objectif est de proposer une offre de soins complète et de qualité, afin de réduire au maximum le recours aux évacuations sanitaires.
La gestion du personnel de santé est un sujet sensible. Comment gérez-vous les relations avec vos employés, notamment en ce qui concerne les primes et les conditions de travail ?
Nous avons la chance d’avoir un climat social apaisé. Nous veillons à payer les salaires à temps chaque mois et à verser toutes les primes auxquelles nos employés ont droit, qu’il s’agisse des primes d’astreinte, de garde, de panier ou de coupure. Ces primes sont versées à tous les personnels, qu’ils soient médicaux ou administratifs.
Le Ministre de la Santé a récemment salué les efforts de l’Hôpital Général de Douala pour développer des services de pointe, limitant ainsi le recours aux évacuations sanitaires. Pouvez-vous nous citer quelques exemples concrets de services pour lesquels vous êtes désormais une référence au Cameroun ?
Bien sûr. « En cardiologie, nous réalisons des coronarographies et des interventions de chirurgie cardiaque depuis deux ans. Nous avons déjà opéré plus de 200 patients cardiaques, à un coût bien inférieur à celui pratiqué à l’étranger ». En cancérologie, nous disposons d’un plateau technique performant pour le diagnostic et le traitement des cancers. En chirurgie orthopédique, nous réalisons des interventions complexes, comme le remplacement du genou, à un coût là encore bien inférieur à celui pratiqué à l’étranger. Notre service de réanimation médico-chirurgicale est également une référence, avec des équipements de pointe et une équipe médicale hautement qualifiée.
Avant de conclure, avez-vous un message à adresser à nos lecteurs ?
L’Hôpital Général de Douala est un hôpital public ouvert à tous. Nos tarifs sont accessibles et nous pratiquons une politique d’humanisation des soins. Le patient est au centre de nos préoccupations. N’hésitez pas à venir nous consulter. Merci Professeur Luma pour cet entretien et pour toutes ces informations précieuses.
Entretien réalisé par Joseph MBENG BOUM
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