Hôpital régional de Bertoua – Immersion dans l’unité de Covid-19

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Inaugurée le 14 aout 2020 par le ministre de la santé publique, nous sommes allés à la rencontre du personnel de l’unité de prise en charge des patients de Covid 19pour prendre son pouls du fonctionnement.

Membres de l’équipe

Dr. BAOUROU SAID, coordonnateur d’équipe d’intervention et d’investigation de l’unité COVID de l’hôpital régional de Bertoua. Son rôle consiste à organiser la prise en charge hospitalière, faire tester les cas contact s’il y’en a, suivre les patients en hospitalisation.

Dr. MESSOMO Michèle Gaelle, conseillère médicale au sein de l’unité COVID. Son rôle consiste à gérer l’équipe médicale en place en assurant la programmation du volet thérapeutique.

Mme TSAM Léopoldine, infirmière principale courroie de transmission des informations entre les patients et les médecins de l’unité COVID. Son rôle consiste à accueillir les patients, les installer, administrer les soins, prendre et surveiller les paramètres en suivant le protocole en vigueur.

Fonctionnement au quotidien

Au quotidien, l’unité COVID fonctionne suivant un programme de roulement avec des infirmières de jours et de nuits. Des comptes rendus sont faits quotidiennement après les soins du soir. Les patients hospitalisés reçoivent leurs soins ainsi que leurs repas suivant leur programme d’alimentation. La prise en charge des patients assignés à domicile et le suivi des cas contacts sont assurés par la Délégation régionale de la santé et le District de santé.

Le lieu de confinement d’un patient se fait suivant le protocole national qui distingue trois types de patients : léger, modéré et sévère.

Un patient est considéré comme « léger » s’il présente les signes suivants : fièvre, maux de tête, toux, anosmie, diarrhée, agueusie, fatigue légère.

Est considéré comme patient « modéré », celui qui présente (en plus des signes du patient « léger ») des comorbidités (diabétique/hyper-tendu, asthmatique, femme enceinte, cancer) ;

Le patient est considéré comme sévère si aux signes de patient léger et modéré s’associe une détresse respiratoire.

Seul le patient léger est confiné à domicile (si le domicile respecte les normes) avec un numéro à contacter en cas d’apparition des signes d’alerte que l’équipe prend le temps de lui présenter.

Difficultés rencontrées au quotidien

Il n’est pas toujours évident pour ces soldats de santé de mener à bien leurs missions. Ils sont généralement « mangés à toutes les sauces » : quand ce n’est pas de la mise en quarantaine à tort (trafic de résultat), c’est généralement de causer la mort des patients afin de pouvoir rentrer en possession de sommes faramineuses. Il y’a encore quelques jours, l’hôpital régional de Bertoua était accusé sur les réseaux sociaux d’avoir causé la mort d’une patiente de Covid 19 faute de groupe électrogène. À tout ceci, il faut également rajouter l’éternelle problématique de la gestion des dépouilles : le personnel de santé se retrouve généralement molesté lors des cérémonies funéraires lorsque ces derniers interdisent aux membres de la famille de rentrer en contact avec la dépouille pour pratiquer des rites.

De la sensibilisation

Avec les relâchements observés de plus en plus, l’équipe a saisi cette tribune pour sensibiliser la population

« Déjà, il faudrait que les uns et les autres comprennent que la COVID c’est une réalité, ça existe vraiment. Il y’en a qui ne portent plus de cache-nez et qui ne se désinfecte plus les mains, qui s’exposent à des attroupements de masse … Il est désormais urgent de revenir aux mesures barrières et de rester chez soi autant que possible ». Dr. MESSOMO Michèle Gaelle

« Chacun doit prendre conscience que le Coronavirus est un problème de santé publique, et se prémunir pour protéger les plus faibles. La maladie existe, les gens sont infectés mais majoritairement ne font pas de symptômes, ceux qui en font sont les populations à risques ; chacun devrait donc agir de manière à ne pas les exposer ».  Dr. BAOUROU SAID

Bon à savoir /Quelques conseils à observer

Sur les patients exposés, 80% sont asymptomatiques (ils sont tout de même dangereux car susceptible de rentrer en contact avec des personnes présentant des comorbidités), 20% (parmi lesquels 1% développe des formes graves) sont symptomatiques.

Tout comme les adultes, les enfants sont infectés, sauf que ces derniers présentent difficilement les formes sévères, quand bien-même c’est le cas, ils sont stabilisés en moins de 24h. L’unité de prise en charge de Bertoua a reçu des adolescents de 14 et 16 ans qui se sont présentés avec des formes sévères, une fois mis sous traitement et sous oxygène, en 24h ils sont passés de sévère à léger.

« Il n’existe pas de traitement préventif contre la Covid 19. Les personnes soucieuses de leurs santés peuvent se faire prescrire des médicaments pour renforcer leur immunité ».Dr. MESSOMO Michèle Gaëlle

« La prévention efficace passe également par l’alimentation, il faut être exposé au soleil, il faut pratiquer une activité physique pour éviter les maladies causées par la sédentarité, il faut vivre dans un environnement bien aéré. En somme, Lavez-vous les mains, portez les masques, alimentez-vous bien, essayez de pratiquez une activité physique 5 fois par semaine, ça vous aidera à entretenir votre organisme ». Dr. BAOUROU SAID

« Il faut surtout éviter l’automédication. En prenant les médicaments à tort et à travers, vous exposez à l’allergie médicamenteuse qui risque de vous bousiller les reins, ce qui rendra la prise en charge difficile en cas de maladie » Mme TSAM Léopoldine

Ce qu’il faut retenir c’est que la pandémie à coronavirus n’est pas une fatalité, c’est une maladie comme les autres et avec laquelle on devra cohabiter ; la bonne attitude à adopter c’est de se rendre immédiatement dans une formation sanitaire dès l’apparition des premiers symptômes.

Murielle ESSON EBANGUE

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