
Pour faire face au manque de spécialistes pour les soins des populations, les formations sanitaires de la région font régulièrement recours aux spécialistes d’autres régions. Ceux-ci viennent de temps en temps combler ce vide.
La région de l’Adamaoua, connue pour ses potentialités naturelles et son climat agréable, est loin de répondre aux besoins médicaux de ses habitants, notamment en matière de soins spécialisés. Malgré les efforts consentis pour améliorer les infrastructures hospitalières, la région souffre cruellement de l’absence de spécialistes dans certains domaines, notamment la dermatologie.
Du neuf au dix-sept avril, l’Hôpital Régional de Ngaoundéré a organisé une campagne de consultations en dermatologie. Selon les responsables de la formation sanitaire, la venue du docteur Delphine Nagoué, dermatologue-vénérologue, chirurgienne-cutanée, s’inscrit dans la volonté de répondre aux besoins des populations en termes de soins dermatologiques. Au cours de cette période de neuf jour de consultations et de soins, un peu plus de 225 personnes ont été reçues pour divers problèmes de la peau. « Nous avons constaté que les populations ont des problèmes de peau, notamment l’acné, les chéloïdes. Nous avons fait des prescriptions et prodigué des conseils » dit-elle. Et d’ajouter, « Nous comptons revenir dans un mois ». Cette médecin camerounais installée en Côte d’Ivoire estime que la dermatologie est une spécialité très vaste, et le transfert des compétences ne peut se faire en quelques jours.
En effet, l’Adamaoua ne compte aucun dermatologue, ce qui rend difficile l’accès aux soins dermatologiques pour les populations. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les problèmes de peau sont fréquents et peuvent avoir des conséquences graves sur la santé et la qualité de vie des individus.
Lors de cette campagne, en moyenne 25 patients étaient enregistrés chaque jour, ce qui témoigne de l’ampleur des besoins dans ce domaine. Cette initiative est une aubaine pour les populations de l’Adamaoua qui n’ont pas accès à des soins dermatologiques de qualité. « Il fallait qu’on profite de la présence de ce médecin pour avoir des réponses à nos questions. J’avais un bouton au niveau du pied, je suis allé et elle m’a prescrit un produit », déclare Mahmoudou, habitant de Ngaoundéré, rencontré à la sortie de sa consultation. Comme lui, Kuaté, l’Etat gagnerait à affecter des spécialistes sur place pour répondre aux besoins pressants de manière permanente. Cependant, il est clair que cela ne peut pas être une solution durable et que des efforts doivent être faits pour attirer et retenir des dermatologues dans la région.
Un appel à l’action
En décembre 2024, lors de l’inauguration du Centre Hospitalier Régional, hôpital de deuxième catégorie, le maire de la ville de Ngaoundéré souhaitait du ministre de la santé publique, l’affectation de plus de spécialistes dans la région en général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier. Malgré l’affectation des médecins, les spécialistes ne courent pas toujours les rues dans cette partie du pays qui fait office de carrefour entre les régions septentrionales et méridionales du pays et même des États voisins de la Cemac. Il est temps de prendre des mesures pour attirer et retenir des dermatologues dans la région. Les autorités sanitaires et les décideurs doivent agir pour garantir l’accès aux soins de santé pour tous.
Par Jean Besane Mangam