Hygiène menstruelle: Les jeunes filles sensibilisées sur les bonnes pratiques
Au cours de la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, édition 2024, l’association pour l’Emancipation de la femme en partenariat avec l’association des Femmes du Port Autonome de Kribi, l’association Zhenna et la Délégation Départementale des affaires sociales de l’Océan, a organisé une grande campagne de sensibilisation des jeunes filles dans les villages Bebawbe I et II sur les bonnes pratiques lors des règles.
Les jeunes filles des villages Bebawbe I et II ont répondu massivement à l’appel lancé par l’association pour l’Emancipation de la Femme à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, édition 2024. En partenariat avec l’ « association des Femmes du Port Autonome de Kribi », l’ « association Zhenna » et la Délégation Départementale des affaires sociales de l’Océan, Mme Ambani Banaa Nadine, a organisé une grande campagne de sensibilisation des jeunes filles dans les villages Bebawbe I et II sur les bonnes pratiques lors des règles. Il a été question au cours des échanges autour du thème : « la précarité de la santé et de l’hygiène menstruelle », d’apporter à toutes ces jeunes filles des connaissances sur les bonnes pratiques en matière d’hygiène menstruelle. Quand on sait que, de nombreuses filles continuent d’utiliser des feuilles de bananier séchées et des tissus sales pour leur protection lors de leurs menstruations. Un état des choses qui les exposent à de nombreuses maladies et infections.
Cependant, pour aider ces jeunes filles à avoir des bonnes pratiques en matière de l’hygiène menstruelle, les différentes associations ont procédé à la distribution des serviettes hygiéniques adaptées. Un moment qui a suscité de la joie auprès de ces jeunes filles. « Au cours des échanges, j’ai tellement appris des choses. J’ai appris comment et à quelle fréquence utiliser les serviettes hygiéniques. Normalement, nous devons échanger nos serviettes hygiéniques toutes les 4 heures. Compte tenu aussi que nous avons les flux différents, nous devons changer les serviettes hygiènes lorsque nous leur sentons pleines. Autant de bonnes pratiques qui vont nous permettre une bonne hygiène menstruelle et nous mettre à l’abri de nombreuses maladies et infections », a affirmé une jeune fille. Un avis qui est partagé par de nombreuses jeunes filles rencontrées. « Nous avons par exemple appris qu’il existe des mauvaises pratiques en matière d’hygiène menstruelle. Elles sont nombreuses des jeunes filles qui continuer d’utiliser les feuilles de bananier séchées, le coton et les tissus sales. Nous avons pris ici que cela n’est pas conseillé et ne favorise pas une bonne hygiène menstruelle. Ce sont des connaissances qui sont importantes pour nous jeunes filles. Nous souffrons souvent de certaines infections et nous accusons soit notre entourage ou nos maris. Pourtant c’est juste une petite négligence », soutient une autre jeune fille.
Au regard de ce qui précède, en raison du manque de moyen financier et du manque d’infrastructures sanitaires adéquates, de nombreuses femmes et jeune filles ont du mal à avoir une hygiène menstruelle de qualité. La stigmatisation sociale autour des règles contribue à l’exclusion sociale et à la perte de dignité pour ces femmes et filles. Cette situation a un impact négatif sur leur santé mais surtout sur leur éducation.
« Hygiène menstruelle : il y a encore de nombreux efforts à faire »
Apres cette activité, je comprends que les choses depuis 10 ans, puisque la journée mondiale de l’hygiène menstruelle est célébrée depuis 2014, il y a qu’à même une amélioration. Avec les échanges que nous avons eus avec les jeunes filles, nous avons compris qu’elles savent beaucoup de choses en matière d’hygiène menstruelle. Mais, nous avons également compris qu’il existe des choses qui ne sont pas bien faites et d’autres qui sont bien faites au quotidien. Nous partons d’ici avec un avis un peu mitigé. Il y a encore de nombreux efforts à faire. Nous nous rendons compte que les filles n’ont pas véritablement de protection hygiénique adaptée. Vous avez suivi celles qui utilisent le coton et des papiers. Je pense qu’il y a beaucoup à faire. La sensibilisation que nous faisons d’ailleurs aujourd’hui, est notre manière à nous d’apporter des solutions adaptées à leur hygiène menstruelle. Je pense que, nous devons nous mobiliser pour revenir ici et apporter à ces filles des serviettes réutilisables.
« Nous nous rendons compte qu’il y a vraiment de nombreuses lacunes ».
Après tous ces exposés, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup de lacunes en matière de l’hygiène menstruelle. Vous avez vu vous-mêmes qu’autant les jeunes femmes, nos mamans et nos jeunes filles, même si à l’école pour les jeunes filles, elles ont des programmes sur toutes ces connaissances. Nous nous rendons compte qu’il y a vraiment de nombreuses lacunes. Nous pensons que ce que nous leur avons apporté aujourd’hui comme connaissances, leur ont beaucoup édifiés. Nous espérons qu’après notre passage, qu’elles iront autour d’elles, c’est-à-dire, éduquer d’autres femmes autour d’elles. Nous voulons qu’elles disent à leurs consœurs que les habitudes que nous avons ne sont pas bonnes. Au lieu d’utiliser les feuilles de bananier séchées, nous pouvons utiliser les tissus propres à laver aux mains, au savon et à l’eau claire. Je pense que, cette journée est très importante. Vous le savez, ces mauvaises pratiques en matière d’hygiène menstruelle, font en sorte que beaucoup de femmes développent des maladies énormes. Nous pouvons citer les endométrioses et même des infections qui parfois font croire à leurs maris qu’elles sont allées dehors. Alors que, cela est dû à l’hygiène menstruelle. Nous espérons qu’après ces échanges, elles sont nombreuses qui pourront adopter des bonnes habitudes bénéfiques à leur santé.
« Nous voulons qu’elles aient une bonne hygiène corporelle »
Apres ces échanges entre les différentes apprenantes et les associations, nos jeunes filles qui avaient des appréhensions au départ sur l’hygiène menstruelle, repartent un peu plus édifier. Nous espérons croire qu’elles vont abandonner les méthodes archaïques sur le matériel utilisé, c’est-à-dire les feuilles de bananier séchées et les bouts de tissus sales. Nous voulons qu’elles aient une bonne hygiène corporelle. Quand une femme n’est pas bien entretenue, elle dégage des odeurs. Donc, la journée mondiale de l’hygiène menstruelle tombe bien pour ces jeunes filles qui sont en train d’entrer à l’âge de l’adolescence. Et qui dit adolescence, dit développement des organes féminins avec tout ce que cela comporte.
Catherine Aimée Biloa