Insalubrité : Dangers des déchets plastiques
Les habitants du quartier Anguissa dans l’arrondissement de Yaoundé IV au Cameroun, au lieu-dit rue Belle-Mère, craignent les inondations dues à la présence des déchets plastiques qui se trouvent dans le cours d’eau qui les sépare du quartier Kondengui.
Rue Belle-Mère, au quartier Anguissa, dans la ville de Yaoundé au Cameroun, tout près d’un établissement scolaire, serpente en maître une immense rivière de déchets plastiques. Sachets, bouteilles en plastique en particulier, le spectacle est effroyable. « Si on vous dit que c’est un cours d’eau, vous n’allez pas accepter .Les bouteilles ont envahi tout le nid, » confie un riverain.
Face à ce constat, les populations elles-mêmes essayent d’enlever tant bien que mal ces bouteilles : « On enlève ces bouteilles ici presque tout le temps ». On dirait qu’il y a une usine de fabrication de ces bouteilles sous l’eau. « Tellement il y en a », s’offusque un citoyen. En cas de pluies, ces habitants craignent le pire et prennent certaines dispositions : « Nous sommes obligés d’ajouter de la terre sur les rives de telle sorte que, s’il pleut, l’eau ne pourra pas atteindre les rives ».
Situé dans une zone marécageuse, ce site connaît un grand risque d’inondation. Pour cause, la montée démographique que connait la ville de Yaoundé pousse les populations qui n’ont pas assez de moyens à s’installer dans ses terrains de bas fond communément appelés « elobi » au Cameroun. Cependant, la présence humaine ne laisse pas ces écosystèmes intacts : ils font des travaux champêtres, aménagent ces sites, jettent les ordures ménagères de part et d’autres juste pour pouvoir reculer ou canaliser le ruissellement de ces cours d’eau ; ce qui entraîne leur rétrécissement. En période de pluies, ces cours d’eau peuvent avoir des montées qui, au contact des populations, peuvent occasionner des maladies, car généralement les latrines de ces zones sont également inondées : « Quand il y a inondation ici, c’est grave. » Tout est dans l’eau. Après, ce sont les mauvaises odeurs, les moustiques et autres », explique Fabrice.
En effet, en cas d’inondation, ces eaux pourraient entrainer des maladies néfastes sur la santé humaine et environnementale. Ces déchets plastiques sont également une source de pollution considérable. Leur production consomme des produits pétroliers, de l’eau, de l’énergie, et émet des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Ce qui est un grand danger environnemental. Néanmoins, le 15 avril 2024, le ministre de l’Environnement Hélé Pierre avait présidé une réunion sur la création d’une entreprise à capitaux mixtes de traitements des déchets, a-t-on appris du journal Cameroon Tribune, une entreprise qui sera contrôlée par l’État, car selon leur statistique, 600.000 tonnes de déchets en plastiques sont produites chaque année au Cameroun.
Donc, l’État fait des efforts pour parer à ce problème de déchets plastiques ; la population devrait également mettre du sien pour qu’ensemble le recyclage soit effectif au pays et ainsi éviter toutes les maladies liées à l’insalubrité.
Audray NDENGUE StG
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