Ces derniers jours, le secteur sanitaire est victime des exactions odieuses et inhumaines perpétrées par les bandes armées du mouvement sécessionnistes dans régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest.
Dans la nuit du 17 au 18 août 2018, des inconnus armés attaquent l’hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Douala (Hgoped).La direction de cette formation hospitalière confirme le braquage. Les dégâts sont de moindre importance. D’après une source interne, les assaillants ont réussi à arracher et à emporter les armes des éléments de forces de sécurité assurant la garde. Des biens emportés. Au cours de ce même mois, des chefs de centre intégré de Njoh -Etu et Kob du district de santé de mbengwi dans le Nord-Ouest (NO) et l’agent de sécurité du Centre médical de l’arrondissement (Cma) de Mbonge dans le Sud-ouest (SO) ont été froidement assassiné. Une infirmière grièvement blessée par balles à bord de l’ambulance de l’hôpital régional de Bamenda qui a été fortement endommagée. Incendie du Cma de Mbonge et du centre de santé Ad Lucem de Bamuck (SO).
« Informé de ces tristes évènements, le Chef de l’État, Paul Biya exprime sa profonde indignation, condamne avec fermeté ces actes de barbarie, et rassure sa ferme détermination à restaurer la paix », écrit le ministre de la Santé de publique, André Mama Fouda aux personnels de santé des régions du NOSO, le 17 août 2018. « Avec une profonde émotion, que je vous témoigne, au nom du gouvernement et de toute la famille de la santé, notre compassion émue et notre soutien constant à vos efforts dans l’exercice de votre noble mission. Aussi, je vous exhorte à être présents à vos postes de travail pour maintenir un service de qualité comme par le passé et toujours donner le meilleur de vous de même. Aux familles déplorées, je présente nos condoléances les plus attristées », conclut le courrier du Minsanté. « Les hôpitaux doivent être des lieux protégés où les soignants ne mettent pas leur vie en péril pour avoir choisi de respecter la déontologie de leur profession. Il est essentiel que les sécessionnistes comprennent que même la guerre a ses règles et que ce personnel soigne les blessés sans discrimination », rétorque, un habitant de la ville de Bamenda.
D’après Vincent Bernard, rédacteur en chef de la Revue Internationale de la Croix-Rouge : « pour chaque professionnel de la santé attaqué, c’est autant de patients qui ne pourront recevoir de soins, qu’ils soient préventifs (tels que les campagnes de vaccination) ou curatifs (comme par exemple la chirurgie, la rééducation, etc.). D’autre part, la répétition d’actes de violence contre les soins de santé peut conduire à une désertion de médecins dans la zone, craignant – à juste titre – pour leur sécurit la population locale, ainsi privée d’accès aux soins de santé, souffrira alors des conséquences sur le long terme ».
Juspo Alain