Journée Internationale de la Sage-Femme : L’ASFAC met à l’honneur les sages-femmes et mobilise la science dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile

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Ce 5 mai 2025, l’Association des Sages-Femmes et Assimilés du Cameroun (ASFAC) a célébré la Journée Internationale de la Sage-Femme en lançant ses 16èmes Journées Scientifiques Nationales. Cet événement majeur, placé sous le haut patronage du Ministre de la Santé Publique, Manaouda Malachie, et présidé par le Directeur de la Santé Familiale au Ministère de la Santé Publique, le Dr EBONGO Zacheus, représentant du Ministre, est dédié à l’optimisation de la profession sage-femme et à la réduction de la morbi-mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile au Cameroun.

La célébration conjointe de la Journée Internationale de la Sage-Femme et des 16èmes Journées Scientifiques Nationales de l’ASFAC s’est ouverte le 5 mai 2025 dans le prestigieux amphithéâtre 700 de la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales de l’Université de Yaoundé I. Cet événement majeur, placé sous le haut patronage du Ministre de la Santé Publique, Manaouda Malachie, a été présidé par le Directeur de la Santé Familiale au Ministère de la Santé Publique, le Dr EBONGO Zacheus, représentant distingué du Ministre. Ces journées scientifiques mettent en lumière un enjeu crucial pour la nation : l’optimisation de la profession sage-femme et la lutte acharnée contre la morbi-mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile.

L’Association des Sages-Femmes et Assimilés du Cameroun (ASFAC) organise avec fierté ses 16èmes Journées Scientifiques Nationales, sous le patronage distingué du Ministre de la Santé Publique, Son Excellence Monsieur Manaouda Malachie. La coïncidence de cet événement d’envergure avec la Journée Internationale de la Sage-Femme offre une plateforme unique pour reconnaître le rôle essentiel des sages-femmes dans le système de santé camerounais.

Le thème central, « optimisation de la profession sage-femme et la lutte contre la morbi-mortalité maternelle néonatale et infanto-juvénile », souligne la détermination collective à renforcer cette profession, pilier fondamental pour améliorer la santé des mères, des nouveau-nés et des jeunes enfants au Cameroun. La cérémonie d’ouverture a été honorée par la présence du Directeur de la Santé Familiale, représentant personnel du Ministre de la Santé Publique, Manaouda Malachie, témoignant de l’engagement gouvernemental envers la valorisation des professionnels de la santé maternelle et infantile et de la priorité accordée à la réduction de la morbi-mortalité.

Ces journées scientifiques constituent un espace privilégié d’échanges et de partage d’expertises sur les dernières avancées dans le domaine de la santé reproductive, de la grossesse, de l’accouchement et des soins postnatals. Elles réunissent des sages-femmes de toutes les régions du Cameroun, ainsi que des experts nationaux et internationaux, des chercheurs, des décideurs politiques et des partenaires techniques et financiers. Un programme riche et varié explorera des thématiques essentielles à travers des présentations captivantes, des ateliers interactifs et des tables rondes enrichissantes.

Les discussions s’articuleront autour du renforcement des compétences techniques et cliniques des sages-femmes, de l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux et néonatals, et de la promotion de l’accès aux services de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et juvénile, notamment en zones rurales et éloignées. La prise en compte des déterminants sociaux et culturels de la santé maternelle et infantile, le rôle essentiel des sages-femmes dans la prévention et la gestion des complications de la grossesse et de l’accouchement, ainsi que l’importance cruciale de la collaboration interprofessionnelle pour une prise en charge holistique de la mère et de l’enfant seront également abordés.

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Les stratégies innovantes pour lutter contre les infections et autres causes majeures de mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile seront au cœur des débats, et un plaidoyer pour des politiques et des investissements accrus en faveur de la profession sage-femme et de la santé maternelle et infantile viendra clore ces importantes journées.

L’ASFAC, par cette initiative, réaffirme son engagement indéfectible envers une maternité sans risque et un avenir plus sain pour chaque enfant camerounais. Ces 16èmes Journées Scientifiques Nationales représentent une étape cruciale dans la mobilisation de toutes les parties prenantes pour atteindre cet objectif noble et essentiel. Elles sont un appel à l’action, une invitation à l’innovation et un témoignage de la détermination collective à placer la santé de la mère et de l’enfant au cœur des priorités nationales.

Elvis Serge NSAA

 

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« Valoriser les sages-femmes et les partenariats public-privé, clés de la réduction de la mortalité maternelle et infantile »

Le Directeur de la Santé Familiale au Ministère de la Santé Publique, le Dr EBONGO Zacheus.

Il ne s’agit pas d’une question d’ancienneté. Le thème de cette année porte sur l’organisation et la gestion des ressources financières, notamment pour soutenir les maternités dans le cadre de notre lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Le thème central est axé sur le post-partum et la mortalité maternelle, car les sages-femmes sont des professionnelles de santé essentielles. Leur donner plus d’autonomie en allégeant leurs tâches administratives contribuera significativement à réduire la mortalité maternelle actuelle, malgré les efforts déjà déployés pour améliorer les services dans nos maternités.

Le thème est explicite : en valorisant les sages-femmes, en optimisant leur formation, leur motivation et même leur recrutement – car bien que nombreuses sur le terrain, le gouvernement seul ne peut les employer toutes – les partenariats public-privé deviennent cruciaux. L’investissement privé dans le secteur de la santé, particulièrement dans la création et la gestion des maternités, peut grandement aider à absorber ces ressources issues de nos écoles. Vous avez mentionné les statistiques qui indiquent une diminution de la mortalité maternelle et infantile grâce à leur contribution.

Cependant, grâce à nos actions quotidiennes d’assainissement et de surveillance, nous constatons une tendance à la baisse de ces chiffres, bien que cela nécessite une confirmation. Nous déployons d’importants efforts pour réduire ces statistiques. Effectivement, plusieurs écoles forment des sages-femmes, mais la conjoncture économique actuelle limite les capacités d’embauche du ministère de la fonction publique.

Toutefois, cela ne doit pas freiner la formation. Il est impératif de continuer à former, car les politiques mises en place, à l’instar du recrutement de près de 10 000 agents de santé ordonné par le Président de la République, laissent entrevoir des opportunités d’intégration pour les sages-femmes. Les pouvoirs publics sont pleinement conscients de la situation et s’engagent à l’améliorer sur le terrain. Concernant la formation, il est important de souligner que les sages-femmes sont formées dans les règles de l’art. Les écoles et les formations sont dûment accréditées, garantissant la qualité de la plateforme technique, de l’infrastructure et des ressources humaines, notamment au niveau des enseignants. L’encadrement est rigoureux, et nous sommes fiers de la qualité des professionnels issus de ces établissements.

 

«  Sages-femmes au Cameroun : un rôle crucial, une formation de qualité, mais un défi d’intégration professionnelle face à la mortalité maternelle et infantile »

Annie Hortense ATCHOUMI est experte en santé de reproduction,  Présidente de l’association des sages-femmes et associés du Cameroun (ASFAC) et présidente de la Fédération d’Afrique francophone des sages-femmes (FASFAF).

Les sages-femmes sont des professionnelles de santé au même titre que d’autres, mais avec une spécificité médicale : elles se consacrent à la santé de la mère et de l’enfant. C’est une profession autonome qui devrait idéalement disposer de son propre corps et ordre professionnels distincts. Leur travail ne se limite pas aux hôpitaux ; elles interviennent également au sein de la communauté, à l’instar d’autres professionnels de santé.

Leur rôle est cependant unique. Elles assurent les consultations prénatales (CPN), interviennent en salle d’accouchement avec une autonomie de consultation et de prescription. En salle de travail, elles sont capables de suivre un accouchement normal jusqu’à son terme et assurent également les soins post-partum, y compris la prise en charge du nouveau-né. Vous retrouverez d’ailleurs leur nom sur de nombreuses déclarations de naissance. Il est donc essentiel de comprendre que la sage-femme exerce une profession autonome et spécifique, qui a le droit d’avoir son propre corps et ordre professionnels, bien que cette autonomie ne soit pas encore totale au Cameroun.

Concernant les statistiques, vous mentionnez une tendance à la baisse de la mortalité maternelle et néonatale, possiblement liée aux stages effectués en Chine.

En effet, depuis la réouverture des écoles de sages-femmes en 2011, une réflexion approfondie a été menée en collaboration avec les partenaires. À cette époque, la formation était axée sur les spécialistes en santé de la reproduction. Une décision a été prise de réorienter la formation vers le modèle de sage-femme, conformément aux normes internationales. Ce processus, auquel le professeur Kingué a grandement contribué, s’est déroulé en concertation avec l’OMS, l’UNICEF et le ministère de la Santé. Depuis lors, nous avons progressivement ouvert des écoles de sages-femmes sur le terrain.

Depuis l’ouverture des écoles de sages-femmes sur le terrain, leur présence initiale a contribué à une réduction [de la mortalité]. Cependant, la cartographie actuelle révèle environ 30 écoles de sages-femmes au Cameroun. Chaque école produit en moyenne 300 diplômées, ce qui porte le nombre annuel de nouvelles sages-femmes entre 2000 et 3000. En considérant également les écoles privées non recensées, on estime à 5000 le nombre de sages-femmes potentiellement disponibles.

Malheureusement, au moins 70% d’entre elles sont au chômage. Cette situation est préoccupante car des coûts, de l’énergie et des ressources financières considérables sont investis dans leur formation. Normalement, ces professionnelles sont destinées à travailler dans les services de maternité, couvrant la CPN, les suites de couches et même le suivi communautaire, un aspect de plus en plus important de leur rôle. La réalité au Cameroun, comme dans de nombreux pays, est que la majorité des accouchements, environ les trois quarts, se déroulent sous leur supervision.

Les statistiques hospitalières le confirment : sur 100 accouchements par mois, une part significative se déroule par voie basse. C’est leur domaine d’expertise. Une formation de qualité des sages-femmes signifie moins de complications et moins de décès. C’est pourquoi il est crucial d’investir dans cette profession. Les partenaires reconnaissent d’ailleurs que les sages-femmes sont les personnels les mieux placés pour réduire la mortalité maternelle.

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA  

 

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