Journée mondiale de la population Le droit à la santé de millions de personnes est de plus en plus menacé

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Les maladies et les catastrophes sont d’importantes causes de décès et de handicap.  Les conflits détruisent des vies, entraînant sur leur passage la mort, la souffrance, la faim et la détresse psychologique. La combustion d’énergies fossiles, qui est à l’origine de la crise climatique, nous prive de notre droit de respirer un air pur, la pollution de l’air intérieur et extérieur faisant une victime toutes les 5 secondes.

 

 

Selon le Conseil de l’OMS sur l’économie de la santé pour tous, au moins 140 pays reconnaissent la santé comme un droit humain dans leur constitution. Pourtant, aucun pays n’a adopté ni ne fait appliquer de lois garantissant à sa population le droit d’accéder aux services de santé. Cela explique pourquoi au moins 4,5 milliards de personnes – soit plus de la moitié de la population mondiale – n’étaient pas entièrement couvertes par les services de santé essentiels en 2021.Face à de tels défis, le thème retenu pour la Journée mondiale de la santé 2024 est « Notre santé, nos droits ». Ce thème a été choisi pour défendre le droit de chacun et chacune, partout dans le monde, à accéder à des services de santé, à une éducation et à une information de qualité, ainsi qu’à une eau potable, à un air pur, à une bonne alimentation, à un logement de qualité et à des conditions de travail et environnementales décentes, en l’absence de discrimination.

Selon l’UNFPA, Il y a trente ans, lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, un événement historique, les leaders du monde entier ont appelé à la collecte de données fiables, obtenues en temps opportun et reflétant les cultures, qui soient ventilées par genre, origine ethnique et bien d’autres critères. Si la collecte de données et les outils d’analyse ont beaucoup évolué depuis, ces changements ont aussi révélés d’immenses lacunes dans l’information ainsi que des risques, notamment de mauvaise représentation des personnes ou de mauvaise utilisation des données. Nous n’avons donc pas encore tenu toutes les promesses faites lors de cet appel à l’action.

Dans un monde de moins en moins prévisible, dont la population s’accroît rapidement dans certaines régions et vieillit vite dans d’autres, et qui connaît partout des changements climatiques, des conflits et des crises, des données démographiques fiables sont plus essentielles que jamais, et doivent nous servir à aider les personnes qui ont été laissées de côté et à répondre à leurs besoins.

Trop d’individus, de communautés et de besoins ne sont actuellement ni dénombrés ni pris en compte. En effet, le rapport phare de l’UNFPA sur l’état de la population mondiale montre que les communautés les plus marginalisées au monde ont été largement exclues des progrès globaux. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas investi de manière prioritaire dans les systèmes de données démographiques, ni rendu la collecte de données sûre pour tout le monde, ni travaillé avec les communautés marginalisées pour assurer leur représentation.

De nouveaux outils innovants d’analyse des données peuvent éclairer des problèmes encore invisibles et illustrer toute la diversité des expériences. Ces applications doivent être étroitement surveillées : les biais et les risques de violation de la confidentialité restent des inquiétudes auxquelles nous n’avons pas répondu, notamment en matière de technologies telles que l’intelligence artificielle (IA). Alors que notre monde entre dans une nouvelle ère de collecte de données, les sociétés doivent s’assurer que ces processus respectent les droits de la personne et protègent leurs informations personnelles, tout en recueillant des données qui reflètent des expériences multidimensionnelles. Les pays et les sociétés doivent défendre une collecte de données qui recense les personnes telles qu’elles sont, dans toute leur complexité.

Il est toutefois certain que les données seules ne peuvent entièrement nous informer. Trop souvent, les données réduisent les individus à de simples statistiques, renforçant ainsi les stéréotypes, les biais et la stigmatisation. Combattre les préjugés et l’inégalité suppose de réajuster nos processus de collecte de données pour les rendre inclusifs, équitables et transparents. Les individus sont les experts de leurs propres expériences. Permettre à toutes et tous, surtout aux personnes laissées de côté, de partager entièrement leurs récits et leur singularité par la collecte de données est essentiel pour construire un avenir de résilience et d’égalité.

La planète compte 8,2 milliards d’habitants en 2024 et devrait en compter 9,7 en 2050, culminer à 10,3 milliards au milieu des années 2080, et commencer ensuite à diminuer pour atteindre 10,2 milliards en 2100. Alors que certains pays continuent de croître rapidement, d’autres voient leur population diminuer. Les femmes ont moins d’enfants dans l’ensemble, mais les taux de fécondité restent élevés dans certaines parties du monde.

Aujourd’hui, deux tiers de la population mondiale vivent dans un pays ou une région où la fécondité est inférieure à 2,1 enfants par femme. En 2024, la fécondité reste en moyenne supérieure à ce niveau en Afrique subsaharienne (4,3 enfants), en Océanie à l’exclusion de l’Australie / Nouvelle-Zélande (3,0), en Afrique du Nord et en Asie occidentale (2,7) et en Asie centrale et méridionale (2,2).  Le taux de fécondité mondial, qui est passé de 3,31 enfants par femme en 1990 à 2,25 en 2024, devrait encore reculer à 2,07 en 2050.

Frieda NGO YEM Stg et Audray NDENGUE Stg

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