Journées scientifiques nationales : Les urgences en odontostomatologie au centre des discussions à Garoua

 La ville de Garoua a vibré au rythme de la science dentaire le week-end dernier, accueillant pour la première fois les 2èmes journées scientifiques nationales de l’association nationale des Chirurgiens-Dentistes du Cameroun (ANCDC). Ces journées étaient placées sous le thème « La prise en charge des urgences en odontostomatologie » réunissant les plus grands noms de la médecine bucco-dentaire du Cameroun, offrant un espace d’échange et de partage de connaissances crucial pour la promotion de la santé bucco-dentaire au Cameroun. 

La tenue de ces journées scientifiques à Garoua marque un tournant historique pour la ville. C’est la première fois que la région du Nord accueille cet événement majeur de l’ANCDC, témoignant de l’engagement de l’association à diffuser l’expertise médicale dans toutes les villes du Cameroun.

  La présidente du comité scientifique le Pr RAKOTO Alson Simone a dirigé avec brio les travaux de ces journées.  L’événement a également été honoré de la présence du président de l’ordre national des Chirurgiens-Dentistes du Cameroun et du président de l’ANCDC le Dr Zing Salomon, ainsi que de nombreux autres professionnels de renom.

Un programme riche et varié 

Les journées scientifiques ont offert un programme dense et pertinent, articulé autour de conférences et d’ateliers pratiques axés sur les meilleures pratiques en matière de prise en charge des urgences en odontostomatologie.  Les participants ont pu se familiariser avec les protocoles de prise en charge des infections parodontales aiguës, des abcès dentaires et des traumatismes dentaires, des sujets cruciaux pour la santé bucco-dentaire des patients. L’occasion n’a pas été de moindres pour les spécialistes qui ont abordé les aspects spécifiques des traumatismes maxillo-faciaux, des fractures dentaires et des interventions d’urgence en cas de lésions importantes de la mâchoire, partageant leurs expertises et leurs meilleures pratiques. Des experts en pédodontie ont partagé leurs connaissances sur la prise en charge des urgences chez les enfants, notamment les traumatismes dentaires, les caries dentaires et les infections dentaires, des problèmes fréquents chez les jeunes patients. La gestion des douleurs dentaires aiguës, des infections endodontiques et des abcès dentaires a été au cœur des discussions. Les participants ont pu acquérir des techniques de diagnostic et de traitement pour prendre en charge ces situations de manière efficace et rapide. L’actualité sur la prise en charge s’est poursuivi avec les dernières innovations en matière de prothèses dentaires et de techniques de réparation d’urgence. Ces innovations permettent aux participants de se familiariser avec les solutions les plus récentes pour répondre aux urgences prothétiques. Les participants ont abordé les aspects médicaux importants en odontostomatologie, notamment les complications potentielles et les mesures d’urgence à prendre en cas de réactions allergiques, de crises d’asthme ou d’autres situations médicales qui peuvent survenir dans un cabinet dentaire. L’un des exemples le plus frappant a été la démonstration assortie d’un exposé théorique du Dr Esame Patrice. Le cardiologue en service au CHR de Garoua a donné des conduites à tenir face à un patient atteint d’arrêt cardiaque.

Des ateliers pratiques pour un apprentissage concret 

Les journées scientifiques ont également proposé des ateliers pratiques, permettant aux participants de mettre en pratique les connaissances acquises lors des conférences.  Ces ateliers ont permis aux chirurgiens-dentistes d’améliorer leurs compétences pratiques en matière de prise en charge des urgences, de se familiariser avec les techniques de suture et de pansement, et de perfectionner leurs techniques de premiers secours en cas de besoin.

Des perspectives prometteuses pour l’ANCDC 

L’organisation de ces journées scientifiques à Garoua est un signe de dynamisme et de l’engagement continu de l’ANCDC à promouvoir l’excellence en odontostomatologie au Cameroun.  L’association a annoncé des projets ambitieux pour les années à venir, notamment, l’organisation des journées scientifiques internationales en 2025.

Un succès encourageant pour l’odontostomatologie camerounaise 

Les 2èmes journées scientifiques nationales de l’ANCDC à Garoua ont été un succès retentissant, rassemblant les plus grands experts en odontostomatologie du Cameroun.  L’événement a permis de partager des connaissances précieuses, de promouvoir les meilleures pratiques en matière de prise en charge des urgences et de stimuler le développement de l’odontostomatologie au Cameroun.

Interview

« Vous comprenez que plus, il y a les praticiens, mieux se porte la prise en charge. »

Dr Zing Salomon, Président de l’association nationale des chirurgiens-dentistes du Cameroun

Que fait l’association nationale des chirurgiens-dentistes à Garoua ?

À Garoua, comme vous l’avez dit, nous sommes là pour les journées scientifiques nationales de l’odontostomatologie camerounaise et nous sommes venus à Garoua avec un thème très intéressant, la prise en charge des urgences en odontostomatologie. Vous voyez dans notre pays, les urgences sont une préoccupation majeure des pouvoirs publics et l’association partage les mêmes préoccupations.

Pourquoi le choix sur Garoua ?

Notre association est là depuis 2010. Nous avons toujours mené nos activités à Yaoundé, Douala, Bertoua, Ebolowa et nous ne sommes jamais venus à Garoua. Garoua est une partie du Cameroun et c’est tout à fait normal que nous organisons nos congrès ici.

Quels sont les objectifs poursuivis durant ces journées scientifiques nationales ?

Vous savez, nous avons une thématique bien développée. La stomatologie comme on l’appelle de façon savante, c’est la médecine bucco-dentaire. Elle a donc plusieurs rubriques. Les exposés qui ont été fait durant ces journées sont significatives. Nous avons montré aux participants, d’abord les urgences, comment les prendre ? puis qu’ils les voient au quotidien. Ce que nous apportons, c’est la prise en charge actuelle en 2024 de ces urgences au cabinet dentaire.

Quelles sont les attentes de l’association à la fin des journées ?

Nous espérons améliorer la prise en charge des patients. Donc dès lundi, quand les patients iront dans les cabinets dentaires de la ville de Garoua et même des autres villes du pays, ils seront mieux pris en charge. Les praticiens seront mieux outillés par des nouvelles technologies, les nouveaux protocoles que nous avions dispensés pendant ces journées.

En termes de statistiques, quel est le taux de prévalence au Cameroun des personnes qui souffrent des problèmes liés à la dent ?

Les statistiques ont beaucoup évolué. Il faut avouer que nous avons quand même une école de formation à Yaoundé qui forme les médecins bucco-dentaires et l’autre à Bangangté ; donc chaque année, nous avons à peu près 100 praticiens. Vous comprenez que plus, il y a les praticiens, mieux se porte la prise en charge. C’est la raison pour laquelle dans les années 2010, je parlais en termes de prévalence des maladies parodontales à 98%. Aujourd’hui, nous ne sommes plus à 98%, ça a baissé. Nous sommes dans l’ordre de 75 à 80% des personnes qui sont attaquées. Cela est dû au fait que chaque patient que nous sommes à 32 patients dans la bouche. C’est pour cela que le taux est souvent élevé. Trouver une seule personne qui n’a pas de carie dentaire ou qui ne souffre pas d’une inflammation gingivale, c’est vraiment très difficile. Mais, nous sommes convaincus qu’avec les formations continues que nous faisons, avec l’arrivée des nouveaux confrères sur le marché, cette prévalence va continuer de baisser.

Un mot sur l’appréciation que vous avez sur ces journées qui se sont tenues pour la 2^ème fois ?

Ces journées scientifiques sont d’un niveau très élevé. Si vous avez remarqué tous les conférenciers étaient de rang magistral. Il y’a la qualité à ce niveau. Nous avons le président du comité scientifique qui nous vient de Madagascar, nous avons également le coordonnateur national de la filière et plein de professeurs. Nous sommes ravi car la formation est les échanges étaient à un niveau très élevé.

Propos recueillis par Marcus DARE

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