«La viande rouge contribue aux douleurs, aux saignements abondants et déséquilibres hormonaux»: Andréa Bomo, herboriste et coach certifiée de santé holistique et intégrative

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Aider d’autres femmes à découvrir le pouvoir des plantes et des alternatives naturelles pour prendre soin d’elles-mêmes et améliorer leur bien-être au quotidien. C’est au nom de cet engagement qu’Andréa Bomo a lancé l’entreprise de bien-être Ann & Eli Apothecary. Une entreprise qui résulte de son expérience personnelle, puisqu’elle a subi plusieurs opérations pour se remettre des fibromes dont-elle souffrait. Sans succès. Sa guérison est venue des plantes. Aujourd’hui, de son expérience elle en a fait un métier.

Dans cette interview qu’elle nous a accordée, Andréa Bomo revient sur l’histoire d’Ann& Eli Apothecary et sur les bonnes habitudes pendant le cycle menstruel.

Qui est Andréa Bomo ?

Je suis la fondatrice de l’entreprise Ann & Eli Apothecary qui est une entreprise de bien-être naturel. Elle a été fondée au Canada à Montréal. Je suis en train de l’implanter à Yaoundé, et aujourd’hui à Douala au Cameroun, pour faire découvrir les vertus des plantes médicinales à la population. Mon background est assez atypique parce que je viens d’une carrière de journalisme, et les problèmes de santé que j’ai vécus, notamment les fibromes utérins, le syndrome des ovaires polykystiques qui est une maladie qui touche énormément les femmes et qui est aussi la première cause d’infertilité. J’ai vécu ces maladies, j’ai subi multiples opérations et je n’avais toujours pas de solution de traitement. Je me suis tournée vers les plantes médicinales et vers l’alimentation holistique qui ont en fait changé ma vie, parce que j’ai guéri de ces problèmes de santé mais je suis également devenue maman de manière naturelle, tandis que les médecins m’avaient dit que c’était impossible pour moi. C’est ainsi que je me suis dirigée vers la santé naturelle. Je suis aujourd’hui herboriste, coach de santé holistique et intégrative, c’est-à-dire que j’accompagne les femmes dans leurs problématiques de santé à travers une approche qui tient compte de tous les aspects de leur vie, que ce soit l’alimentation, leur hygiène de vie, leur niveau de stress… Je travaille avec les plantes médicinales, que ce soit les plantes d’Europe, d’Amérique du Nord ou du Cameroun et de l’Afrique plus généralement, pour formuler des mélanges adaptés à chaque problématique. Par exemple, l’un de nos produits phares, c’est une tisane contre les règles douloureuses et irrégulières parce que beaucoup de femmes le vivent. On a des mélanges spécifiques aux situations que les femmes vivent, comme les règles douloureuses, les problèmes de fertilité, les insomnies, le manque d’énergie, la prise de poids, les problèmes de fibromes utérins et tous les problèmes de santé reproductive que les femmes traversent.

En quoi votre spécialité diffère de la médecine conventionnelle ou de la naturopathie ?

La différence c’est que mon approche est intégrative. C’est-à-dire que ce n’est pas soit on voit le médecin, soit le naturopathe ou l’herboriste. Non. On travaille avec les médecins. Quand quelqu’un vient me voir, ma première question c’est de savoir s’il a fait les examens médicaux, parce qu’il faut comprendre déjà ce qui se passe dans le corps. Et quand on comprend, on évalue pour voir si c’est nécessaire de passer par une procédure, notamment une opération, ou est-ce qu’il y a des moyens pour atténuer ces symptômes pour que la personne n’ait plus ces problèmes de santé. La différence c’est l’approche préventive et holistique, c’est-à-dire que je ne fais pas juste les plantes médicinales. J’accompagne aussi sur le volet de la nutrition. L’alimentation est un plan important parce qu’elle contribue à de nombreuses maladies chroniques de nos jours. A peu près 80% des maladies chroniques donc le diabète, ou les maladies cardiovasculaires peuvent être évitées en changeant son alimentation, son hygiène de vie. C’est ça la différence. Je ne vends pas les plantes qui soignent tout en fait, je vends un accompagnement global qui permet aux gens d’aller mieux, en fonction de leur situation précise. C’est pour ça que l’approche est vraiment personnalisée, parce que ce qui marche pour une personne ne marchera pas forcément pour l’autre.

Revenons sur votre expérience personnelle. Vous dites que vous vous êtes soignée personnellement ?

C’est exactement ça. Je me suis soignée moi-même parce que le syndrome des ovaires polykystiques est une maladie pour laquelle la médecine conventionnelle n’a pas encore de solution actuelle. Il n’y a pas de traitement. Il y a des médicaments comme la pilule contraceptive qu’on va prescrire aux femmes, mais ce ne sont pas des médicaments. Comme je disais, c’est la première cause d’infertilité chez la femme. J’avais vu plusieurs médecins qui m’ont dit que ce n’était pas possible de guérir de cette maladie et qu’il fallait continuer de prendre mes pilules. J’ai vu des médecins partout. Actuellement je vis au Canada. Mais à l’époque quand j’étais atteinte de cette maladie, je vivais en Angleterre. Je n’avais pas eu de diagnostic là-bas. On ne me faisait même pas des examens parce qu’on estimait que mes symptômes n’étaient pas assez grave. J’ai vu des médecins en France, un peu partout dans le monde même au Cameroun. Mais c’est en Inde que j’ai eu un diagnostic réel de ma maladie, que ce soit le fibrome utérin et le syndrome des ovaires polykystiques, qui je le rappelle sont des maladies invisibles. En général, on a le diagnostic quand il est déjà trop tard, quand les symptômes sont à tel point qu’on a mal. Avant l’Inde, j’avais fait le tour et tous les médecins disaient qu’il n’y a pas de traitement. C’est à ce moment que je me suis dit, vu qu’on me dit que je ne peux pas avoir d’enfants de manière naturelle, je vais chercher les solutions pour aller mieux. En cherchant ces solutions naturelles avec les plantes et les changements alimentaires que je faisais, j’ai retrouvé un cycle menstruel normal et régulier, les symptômes donc je souffrais avaient complètement disparu et au bout de six mois je suis tombée enceinte naturellement. Aujourd’hui je suis maman de deux filles que j’ai eues naturellement et qui sont d’ailleurs à l’origine du nom de l’entreprise, Ann et Eli.

C’est durant cette procédure d’auto-guérison que vous-vous êtes formée ?

La première expérience a été sur moi-même. J’étais mon propre cobaye en fait. Puisque je n’avais rien à perdre d’un point de vue médical, j’ai essayé des plantes qui ont fonctionné. C’est après qu’elles aient fonctionnées sur moi que je suis allée me former en herboristerie, en santé intégrative et holistique. Actuellement je fais une formation en Accompagnante à la naissance, pour accompagner les femmes enceintes dans leur processus.

Vous animez aujourd’hui une conférence sur les menstruations. Qu’est-ce qui est normal et ne l’est pas pendant les règles ?

L’atelier du jour porte véritablement sur la santé et le bien-être de l’utérus de manière holistique, donc à travers les plantes et l’alimentation. Dans cet atelier j’enseigne aux femmes  à observer les différents signaux de leurs cycles menstruels, parce qu’on est habitué à penser qu’avoir ses règles est synonyme de douleur. La douleur n’est pas normale. On peut avoir ses règles sans avoir mal, sans vivre d’inconforts. Aujourd’hui je partageais des astuces naturelles qui permettent d’améliorer son bien-être, de comprendre son cycle, d’optimiser même sa fertilité de manière naturelle. Vous avez par exemple un aliment qu’on ne nous enseigne pas véritablement à ne pas consommer mais qui a un impact très négatif sur le cycle menstruel. C’est la viande rouge. Elle contribue aux douleurs, aux saignements abondants, aux déséquilibres hormonaux. Il faudrait donc réduire la consommation en viande rouge et en produits laitiers. Ça va améliorer la qualité de vie pendant les règles et même optimiser notre santé de manière générale. Pour ce qui est des plantes, vous en avez qu’on retrouve ici au Cameroun, parce que je travaille avec les plantes d’ici et d’ailleurs qui permettent d’améliorer le bien-être pendant les menstruations. Vous avez le moringa qui est très riche en fer, le gingembre qui aide à atténuer les douleurs. Nos produits sont vendus au Canada, aux Usa, en France, au Cameroun et bientôt dans d’autres pays d’Afrique. On reçoit énormément de témoignages, à la fois de femmes qui guérissent de leurs problèmes de santé, de femmes qui ont conçu après plusieurs tentatives vaines via la médecine conventionnelle, de femmes qui ont pu concevoir après plusieurs fausses couches. Tous ces témoignages se retrouvent sur notre site internet www.anneliapotherapy.com .

Quelle alimentation faut-il à l’utérus avant et pendant les règles ?

Pendant et avant les règles, je recommande de manger les aliments riches en Omega 3 parce qu’ils aident à réduire la douleur et les inconforts, mais aussi à améliorer l’équilibre hormonal. Les avocats par exemple sont riches en Oméga 3, les sardines, les poissons gras comme le maquereau… Ils détiennent des éléments dont le corps a besoin pour faire son travail normalement. Par contre il faut éviter tout ce qui va être riz blanc, des pâtes, des aliments à base de farine raffinée. Il faudra plutôt aller vers des légumes, des fruits, des aliments riches en Oméga 3, vers des aliments riches en fibres.

Quel est l’agenda d’Ann et Eli Apotherapy pour le Cameroun ?

Le projet c’était de démarrer par un volet éducation. C’est très important, parce que ma démarche n’est pas simplement de vendre des produits, mais de permettre aux femmes de trouver une autonomie dans leur corps, de comprendre leur corps, de savoir quels sont les signes à observer pour savoir si tout va bien au niveau de leur cycle et à quel moment voir un médecin. Notre stratégie c’est de commencer par des ateliers éducatifs et des ventes privées pour faire découvrir nos produits du grand public et pouvoir éduquer les femmes sur ces problématiques qui nous affectent toutes. Le deuxième volet serait de former des partenariats avec des pharmacies locales, des boutiques locales intéressées par les produits. Nous suivons aussi les hommes parce que je me suis rendu compte que beaucoup de femmes qui nous consultaient retrouvaient la santé mais après on se rendait compte que l’homme avait aussi un problème.

Propos recueillis par V.T.

 

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