L’artémisia annua : une solution au Covid-19

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D’après une publication du Rév. Dr. Jean-Blaise Kenmogne, PhD, Fondateur et Directeur Général du CIPCRE, Recteur de l’Université Evangélique du Cameroun, des utilisateurs affirment qu’en combinant l’Artémisia annua,  cultivé au Cameroun avec d’autres produits tels que le citron, l’ail, le gingembre, le curcuma, le quinqueliba, ou la rudbeckie, il peut être efficace contre le COVID-19.

Une évaluation de l’Institut Pharmaceutique de l’Université de Tübingen en Allemagne et  de l’Institut de Recherche suisse sur les plantes médicinales, MEDIPLANT, en 1999 a démontré que la teneur en Artémisinine de cette plante est intéressante.

L’Ong dénommée Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE) produit Artémisia annua au Cameroun depuis 1995.

COVID-19

Et si l’artémisia était la solution ?

L’expérience du CIPCRE

Depuis sa création en 1990, le Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE), fidèle à son credo de contribuer à la restauration des liens entre l’être humain et lui-même, l’être humain et ses semblables, l’être humain et l’environnement et l’être humain et la Transcendance, s’est, entre autres, engagé dans des activités de conservation de la biodiversité. A ce titre, il a organisé des séances de sensibilisation et d’information sur les risques et les conséquences de la dégradation des ressources naturelles, y compris les plantes médicinales. A partir de 1995, le CIPCRE met en place le Service Famille et Environnement dont l’une des priorités est la promotion des plantes médicinales en particulier et de la médecine naturelle en général pour le bien-être familial. Avec le concours de quelques partenaires dont des Universités et Instituts de recherche, des associations et entreprises, des informations sur les plantes médicinales sont collectées, traitées et diffusées. Un jardin de la culture, de démonstration et de la vulgarisation des plantes médicinales est créé à Bafoussam. La récolte, le séchage, le conditionnement et la vente de ces plantes sont également organisés. S’ensuit la mise en place des jardins pilote de plantes médicinales au sein de huit (8) unions d’organisations paysannes des Régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun.

En 1998, par l’entremise de Monsieur Olivier Martin, alors en service au Département Missionnaire Suisse (aujourd’hui DM-échange et mission), le CIPCRE reçoit des semences d’Artémisia annua qu’il met en production. Des échantillons de feuilles sèches de cette plante, produits à l’Ouest-Cameroun, sont ensuite soumis  à l’expertise de l’Institut Pharmaceutique de l’Université de Tübingen en Allemagne et  de l’Institut de Recherche suisse sur les plantes médicinales, MEDIPLANT, en 1999. Après analyse, les deux institutions établissent que la teneur en Artémisinine de cette plante est intéressante, ce qui encourage le CIPCRE à entreprendre une plus grande production d’Artémisia annua et à le vulgariser auprès des populations en vue de la lutte contre le paludisme. Une thèse, en vue l’obtention du grade de Doctorat en Pharmacie, a même été soutenue publiquement sur l’Artémisia annua produit au CIPCRE. Une enquête menée auprès des utilisateurs de cette plante montre qu’en dehors du traitement du paludisme, elle est aussi utilisée pour le traitement d’autres maladies. Aujourd’hui, des utilisateurs affirment même qu’en le combinant avec d’autres produits tels que le citron, l’ail, le gingembre, le curcuma, le quinqueliba, ou la rudbeckie, il peut être efficace contre le COVID-19.

Formules thérapeutiques

Tout semble démontrer qu’avant la survenue du COVID-19 sur nos terres, nous avions entre les mains, une arme redoutable dont nous n’avons pas encore découvert toutes les potentialités ni identifié toute la force de frappe. Les formules thérapeutiques mises en œuvre  contre cette pandémie sont loin d’être claires et définitives dans la mesure où il s’agit d’une nouvelle maladie. C’est dans ce brouillard fait d’incertitude et d’inquiétude qu’est apparu le Prof. Didier Raoult, infectiologue mondialement connu pour proposer un protocole de traitement comprenant la chloroquine (dérivé de quinquina, autre plante bien connue en Afrique) et l’azithromycine. L’apparence christique de ce chercheur et ses essais cliniques limités n’ont pas suffi à convaincre l’establishment scientifique et pas davantage les firmes pharmaceutiques qui ne sont mues que par leurs appétits financiers. Aux USA, la combinaison  du Professeur marseillais a d’abord été largement utilisée et aujourd’hui, un ancien traitement viral, le remdesivir, jadis mis au point pour combattre Ebola, a été réactivé pour être le nouveau cheval de bataille contre le COVID-19.

A quelques encablures au Sud-est de l’Afrique continentale dans  l’océan indien, Madagascar, « cette grande île aux syllabes de flamme », a fait entendre une voix forte à travers son président, Son Excellence Andry Rajoelina et l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA), en même temps qu’il a fait part au monde entier de la découverte du Covid-Organics, une tisane à base d’artémisia. Ce produit a rallié de nombreux suffrages dans les pays africains dont certains n’ont pas hésité à en commander des tonnes pour leurs populations désemparées. Mais l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Union Africaine et la bien-pensante scientifique se sont gardées d’homologuer cette trouvaille. Plus près de  nous, Mgr Samuel Kleda, Archevêque de Douala et phytothérapeute depuis 30 ans a, lui aussi, révélé en mondovision avoir trouvé le remède qui sauve du COVID-19. Même si, par stratégie, il n’en a pas dévoilé la composition, on sait que sa potion est composée, entre autres, d’artémisia.

Au-delà de l’approche actuelle

Si le remède miracle n’est pas encore trouvé à ce jour, c’est en raison de la complexité du COVID-19 (capacité de résilience et de mutation, propriétés immunologiques) dont certains symptômes l’apparentent à d’autres maladies bien connues sans s’y confondre, ce qui ne peut que rendre ardue  son approche étiologique et prophylactique. Aussi, pour une approche efficace du COVID-19, faut-il convoquer l’expertise de virologues, d’épidémiologues et même d’économistes et d’anthropologues pour en analyser la pertinence dans un contexte fait de doutes, de suspicions et de non-dits. Il importe aussi et surtout de dérouler tout un triple dispositif scientifique d’encadrement de la lutte : avant le traitement, pour s’assurer que les patients sont diagnostiqués positifs et selon les règles de l’art ; pendant le traitement, pour vérifier que les doses prescrites sont respectées et qu’il n’y a pas d’effets secondaires ; après le traitement, pour établir que les malades sont de nouveau testés et déclarés négatifs. Hors de ce schéma, toute conclusion définitive sur les vertus curatives de nos plantes résisterait difficilement à la critique.

 Le soulagement observé chez des malades soumis à la pharmacopée traditionnelle indique au moins une chose, à savoir le probable potentiel des plantes locales et singulièrement de l’artémisia dans la bataille contre  la nouvelle pandémie. Mais à quelles conditions et moyennant quelles associations médicamenteuses le principe actif de cette plante peut-il être pleinement efficace contre le COVID-19 ? Quelles stratégies faut-il forger dans le magma de la géopolitique du médicament ? Comment nous débarrasser des oripeaux  de marché de commercialisation et d’expérimentation de médicaments dont nous sommes affublés et, bien plus, du statut de cobayes pour divers essais cliniques dont nous n’avons pas fini de souffrir ? Au-delà des complots réels ou supposés des lobbies pharmaceutiques occidentaux contre la pharmacopée traditionnelle, les chercheurs africains ont du grain à moudre. L’opportunité leur est offerte pour donner une seconde vie à l’artémisia dont les effets contre le paludisme sont aujourd’hui incontestés et incontestables comme l’ont montré de jeunes chercheurs camerounais et congolais. Dans le vaste tâtonnement qui rythme la recherche d’un remède miracle contre le COVID-19 et le clair-obscur qui entoure l’identification des molécules candidates à son traitement, la pharmacopée traditionnelle et, partant, l’artémisia, peuvent-ils être la solution ? J’ose croire que l’espoir est permis.

Porto-Novo, le 8 mai 2020

Rév. Dr. Jean-Blaise Kenmogne, PhD

Fondateur et Directeur Général du CIPCRE

Recteur de l’Université Evangélique du Cameroun

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