Une nouvelle donne qui vise à renforcer la prise en charge efficace des femmes enceintes et des nouveaux nés et à réduire considérablement la mortalité maternelle et néonatale.
Par Marcus DARE
Le chèque santé s’implémentait pour la première fois dans le septentrion en juin 2015. Le constat qui justifiait sa mise en œuvre était sérieux. Le taux de mortalité maternelle et néonatale était conséquent. Cette réalité est due selon l’administration aux difficultés que rencontraient les femmes enceintes vis-à-vis de leur propre attitude et de celle des formations sanitaires. Pour elles, il s’agit du retard dans la prise de décision de se rendre dans une formation sanitaire et d’avoir recours aux soins, le retard dans l’arrivée dans une formation sanitaire et dans le camp des fosa, le retard dans la prise en charge des femmes enceintes a été décrié. Le projet est venu donc lutter contre la mortalité maternelle et néonatale à travers un mécanisme de prépaiement de soins connu donc sous le nom de « chèque santé ». L’objectif est celui également de réduire les barrières financières d’accès aux soins obstétricaux et néonataux et d’améliorer la qualité des soins à travers un système d’achat de prestations des soins à un prix accessible.
Les soins couverts par le chèque santé ont porté les fruits jusqu’à ce jour
Le chèque santé a contribué à faciliter l’accès des femmes aux soins et plusieurs donnent naissance dans les formations sanitaires, à l’amélioration de la qualité des soins et par-dessus l’augmentation des femmes qui fréquentent les formations sanitaires. Pendant la grossesse, les femmes bénéficient des prestations de consultations prénatales et d’échographie y compris certaines maladies liées ou non à la grossesse mais pouvant perturber la naissance ; pendant l’accouchement, elles bénéficient d’un accouchement simple y compris la césarienne et après l’accouchement, la mère d’enfant a la garantie d’être suivie elle et son enfant jusqu’au 42ème jour. La situation du chèque santé rassure la population et le témoignage qui vient delà est plutôt positif. « C’est grâce au chèque santé que mon épouse a pu accoucher dans la tranquillité et à moindre coût » se réjouissait Adamou, habitant le quartier Kolléré dans la ville de Garoua. « Le chèque santé est disponible et il se vend dans les formations sanitaires. Les femmes enceintes viennent en consultation prénatale afin de sécuriser leurs grossesses » rassure Dr MAHMAT ABASSORA, Administrateur du fonds régional pour la promotion de la santé du Nord.
Le chèque santé est intégré dans le projet de la couverture de santé universelle
Le chèque santé en termes de projet a pris fin depuis juin 2023, et il est maintenant intégré dans le panier des soins de la couverture de santé universelle. Cette mutation est la volonté du Minsanté qui souhaite faciliter la prise en charge des femmes enceintes. Il faut dire que l’introduction du chèque santé dans la couverture de santé universelle ne modifie en rien les prestations d’autrefois. Les soins primaires avant, pendant et après l’accouchement restent intacts. Il ne sera plus question d’acheter le chèque santé mais d’être enrôlé pendant la visite prénatale. Une initiative des pouvoirs publics qui va conduire a rayé le terme chèque santé.
La nouvelle donne du projet vient ainsi garantir la santé et voire l’élimination de la mortalité maternelle et néonatale. L’appui des partenaires aussi solidifie le projet. Le Minsanté assure la tutelle, l’ONG Giz offre un appui technique, notamment avec la gestion des données avec le logiciel open IMIS, la formation et l’équipement du personnel, l’installation des terminaux et la maintenance informatique. La couverture de santé universelle dans l’offre des soins du chèque santé s’étend maintenant dans les régions de l’Est et du Sud. Toute chose qui présage l’enrôlement des autres régions. La nouvelle convention qui lie le Minsanté au chèque santé dans la couverture de santé universelle confer maintenant la tutelle juridique au fonds régional pour la promotion de la santé.