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Au Cameroun, la prévalence du VIH est presque deux fois plus élevée chez les femmes (5,6 %) que chez les hommes (2,9 %). Pour mieux sensibiliser l’opinion sur la féminisation de cette pandémie, les journalistes de la presse privée et public se sont appropriés les objectifs de la lutte contre le VIH au cours d’un atelier de trois jours. Cette rencontre organisée par Comité national de lutte contre le Sida (Cnls) avec l’appui de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (Onufemmes) a permis à ces derniers d’identifier les différentes cibles à toucher pour permettre au pays d’atteindre les indicateurs. « Le Cameroun est un contexte général, où on observe une baisse de l’incidence. Mais, les chiffres stagnent et sont en hausse chez les populations clés avec des pic dans certaines villes du Cameroun », relève Djaoudjaourou, Chef de section Communication au Cnls. Tandis que la prévalence est de 4,3% au niveau national selon l’enquête de démographie et de santé de 2011, chez les hommes ayant les rapports sexuels avec les hommes (Hsh), on enregistre une prévalence : 44,3% à Yaoundé, 24,2% à Douala, chez les travailleurs de sexe et leurs clients : 36,7% ; les camionneurs : 16,3%, et la population carcérale : 16,8%.
Cette initiative va permettre au Cameroun de pouvoir dépister 2 millions de personnes par an et toutes les femmes enceintes en CPN; augmenter la file active des Personnes Vivants avec Vih (Pvvih) sous Traitement antirétroviral (Tarv) de 175 334 (situation au 31 déc 2015) à 300 00O en déc 2017 à 358 000 au 31 décembre 2020. Surtout que le pays est engagé à mettre immédiate sous traitement antirétroviral de toute personne dépistée et confirmée VIH positive sans tenir compte du taux de CD4.
Outre cela, le challenge des journalistes est de changer les comportements de populations clés en agissant sur les déterminants socioculturels. « Les messages des journalistes impactent aussi sur certaines pratiques culturelles et religieuses telles que l’âge moyen au premier rapport sexuel des filles, l’usage de certaines pratiques (levirat,sororat), l’excision… », Précise Bouchard Zambo, assistant programme à Onufemme Cameroun. Les filles sont généralement envoyées en mariage en pleine adolescence et l’écart d’âge entre les conjoints est assez significatif (ce qui est un autre facteur favorable à la transmission du virus lors des rapports sexuels, mais aussi de VBG.