Maladies bucco-dentaires : La pathologie carieuse représente 80% du motif de consultation

Cette information  est relevée par le Pr Lawrence Essama, Dentiste, en service de stomatologie de l’hôpital général de Douala.

« La pathologie carieuse représente à ce jour 80% du motif de consultation au service de stomatologie de l’hôpital général de Douala et ses complications loco-régionales (cellulites cervico-faciales) représentent malheureusement à ce jour l’une des causes majeures d’hospitalisation des patients tout âge et genre confondus ». Tels sont les propos du Pr Lawrence Essama Eno Belinga, dentiste. Elle s’exprimait ainsi à l’occasion de la journée mondiale de la santé bucco-dentaire.

L’hôpital général de Douala qui a organisé les 20 et 21 mars 2024 une campagne de sensibilisation dans le cadre de la célébration de cette  journée mondiale dans son service de stomatologie a voulu cibler environ 500 jeunes. «  Il était question au cours de ces journées de la fourniture d’outils d’hygiène bucco-dentaire adéquats tels que des brosses à dent à poils souples ou médium ainsi que des dentifrices fluorés grâce au partenaire Colgate », fait savoir le dentiste chevronnée.

La campagne de sensibilisation constituait à  mener  des consultations bucco-dentaires gratuites, la sensibilisation à un mode de vie/comportements sains, « brossage biquotidien matin et soir après repas avec une brosse à dent souple et un dentifrice fluoré adapté à l’âge , alimentation saine pauvre en sucre rapide et riche en fruits et légumes ,arrêt tabac, limitation consommation d’alcool, visite du dentiste », explique le Pr Lawrence Essame.

Pour cette dernière, la santé bucco-dentaire reste un aspect négligé des soins de santé et du bien-être centré sur la personne dans la région Afrique. Au Cameroun les défis sont majeurs et concernent entre autres : La réduction de la charge de morbidité liée aux pathologies bucco-dentaires infectieuses (caries dentaires, maladies parodontales) ; et à leurs complications locales (abcès dentaires, édentement non compensée…), ou régionales (cellulites cervico-faciales, sinusite d’origine dentaire…), ou à distance (endocardite infectieuse, pathologies cardiovasculaires ischémiques) ; la réduction de la charge de morbidité liée aux pathologies bucco-dentaires traumatiques et tumorales dont l’incidence est en nette augmentation ; l’accès aux soins bucco-dentaires pour tous et partout en toute équité.

Le thème de cette édition : « une bouche heureuse est un corps heureux » interpelle donc à plus d’un titre.  L’on apprend que la Fédération dentaire internationale a voulu à travers ce thème souligner l’interconnexion entre la santé bucco-dentaire et la santé globale. En effet les maladies bucco-dentaires et les principales maladies chroniques non transmissibles en l’occurrence le diabète, les affections respiratoires, cardiovasculaires, et les cancers possèdent en commun des facteurs de risques modifiables tels que l’alcool, le tabac, une alimentation déséquilibrée, mais aussi une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Par ailleurs « certaines maladies générales (diabète, VIH, cancers…) favorisent l’apparition, la progression ou la gravité des maladies bucco-dentaires et réciproquement, une mauvaise santé orale peut avoir des répercussions négatives sur la qualité de vie et la santé générale en l’occurrence augmenter le risque de survenue d’un diabète, de pathologies cardiovasculaires, d’accouchements prématurés entre autres », détaille le Pr Essama. De récents travaux au Cameroun ont rapporté une fréquence élevée de parodontopathies chez le sujet diabétique (type 2) et hypertendus. Il va sans dire que la prévention reste l’un des moyens d’atténuer la charge de morbidité des maladies bucco-dentaires et de minimiser leur impact sur la santé générale.

Ghislaine DEUDJUI