Maladies cardiovasculaires : Salles de sport en hausse, maladies cardiovasculaires aussi : Le paradoxe camerounais

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Yaoundé bouge, mais les chiffres de l’obésité et des maladies cardiovasculaires stagnent. Malgré la multiplication des salles de sport et des parcours santé, un paradoxe persiste. Qu’est-ce qui explique cette situation ? Enquête sur les facteurs qui entravent la lutte contre le surpoids au Cameroun.

De nombreuses personnes, même celles qui fréquentent assidûment les salles de sport, ont du mal à adopter des habitudes alimentaires saines au quotidien.

Il y a une vingtaine d’années, le carrefour Bastos était le rendez-vous incontournable des Yaoundéens en quête d’activité physique. Aujourd’hui, les salles de sport ont fleuri dans la capitale, témoignant d’une prise de conscience croissante des dangers du surpoids et de l’obésité. Parallèlement, le gouvernement a lancé un ambitieux programme de construction de parcours vita dans tout le pays. Pourtant, malgré ces initiatives louables, les maladies cardiovasculaires, liées en grande partie à la sédentarité et à une mauvaise alimentation, continuent de gagner du terrain.

Si la multiplication des salles de sport est une bonne nouvelle, elle ne suffit pas à inverser la tendance. La modernisation des modes de vie, avec une sédentarisation accrue liée à la vie urbaine et à la consommation de produits ultra-transformés, riches en graisses saturées et en sucres, vient contrecarrer les efforts individuels. Les fast-foods, les snacks et les boissons sucrées sont désormais omniprésents, offrant une alternative facile et peu coûteuse à une alimentation équilibrée. Pratiquer une activité physique régulière est essentielle pour maintenir une bonne santé. Cependant, le sport ne suffit pas à lui seul à combattre l’obésité. Une alimentation saine et équilibrée est tout aussi importante. Or, de nombreuses personnes, même celles qui fréquentent assidûment les salles de sport, ont du mal à adopter des habitudes alimentaires saines au quotidien.

Les limites de la volonté individuelle

Si la responsabilité individuelle est primordiale, il est également nécessaire de reconnaître que les individus ne sont pas les seuls acteurs de leur santé. L’environnement joue un rôle déterminant. La disponibilité et le coût des aliments sains, la qualité de l’aménagement urbain, la promotion de modes de vie actifs par les pouvoirs publics : tous ces facteurs influent sur nos choix alimentaires et notre niveau d’activité physique.

Pour inverser la tendance, une approche globale est nécessaire. Il faut non seulement encourager les individus à adopter des comportements plus sains, mais aussi transformer leur environnement. Cela passe par une éducation nutritionnelle renforcée dès le plus jeune âge, pour apprendre à faire les bons choix alimentaires.

 Une réglementation plus stricte de l’industrie agroalimentaire, pour limiter la présence de produits ultra-transformés et favoriser les produits locaux et de saison.  Un aménagement urbain favorable à l’activité physique, avec la création de pistes cyclables, de parcs et d’espaces verts accessibles à tous.  Des campagnes de sensibilisation pour promouvoir les bienfaits d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière. En agissant sur tous ces fronts, il est possible de créer un environnement plus propice à la santé et de lutter efficacement contre l’obésité et les maladies cardiovasculaires.

Frieda NGO YEM Stg

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