Jean Guy NLOGA est le promoteur de l’application MATIPLA Digital Health. Ce Camerounais pétri de talent, apportee sa modeste contribution dans la transformation du système de santé Camerounais.
Matipla c’est une entreprise, un projet, une plateforme numérique qui a vocation à offrir des services de santé numérique. Matipla apporte un certain nombre de services qui vient faire un complément à l’offre de soins, l’offre de soins proposés par les médecins et l’offre de soins proposés par les formations sanitaires. On sait aujourd’hui que les outils technologiques permettent de rapprocher de mieux en mieux les populations. On s’est appuyé sur ces outils là pour construire une plateforme qui permettra de reconstruire une relation entre le patient et le médecin. Une relation parfois abîmée mais qui permettra surtout de remettre le patient au cœur de la santé, c’est-à-dire qu’avant qu’on ne parle de médecins et de maladie, il y’a d’abord des individus qui doivent être ceux sur qui on doit penser. La plateforme Matipla vient donc dans ce sens-là avec une solution pour orienter le patient, le remettre au cœur de la santé et reconstruire la santé autour du patient.
Déjà, un patient c’est pas forcément quelqu’un qui est malade, c’est aussi quelqu’un qui est en bonne santé mais qui a des inquiétudes c’est-à-dire que à partir des inquiétudes on peut avoir envie de poser des questions à un médecin. L’idée c’est de pouvoir trouver le bon médecin et l’interroger pour qu’il puisse apporter des solutions, qu’il puisse vous rassurer. C’est le cas généralement chez les femmes ou chez celles qui ont déjà les enfants. Après, il y’a aussi ceux qui sont malades qui ont envie de contacter un médecin pour pouvoir se soigner, c’est à ce niveau que nous intervenons. Donc, vous allez d’abord commencer par créer un espace de santé numérique. C’est un espace dans lequel sera héberger toute l’information médicale qui vous concerne, ça sera les rendez-vous, ça sera la documentation. Une fois que l’espace est créé, vous avez accès à un panel d’outils gratuits, vous pouvez prendre rendez-vous avec un médecin. Vous avez la possibilité d’enregistrer vos antécédents médicaux, vous avez la possibilité d’écrire à un praticien pour lui poser des questions. Ça c’est déjà la première étape. Mais, pour le contact avec le praticien, vous prenez un rendez-vous et celui-ci va vous recevoir. Lorsqu’il vous reçoit, il vous fera une ordonnance papier sur le compte rendu de consultation que parfois il ne vous remet pas. Aujourd’hui, tout est numérique et entendre du numérique c’est que lorsqu’un document est numérique, on peut l’analyser sur le plan informatique donc on peut aller y déceler des contre-indications, c’est-à-dire que si le médecin vous a prescrit un médicament, nous on est capable d’aller lire la base des médicaments pour savoir si ce médicament est contre-indiqué par exemple pour ce patient qui a mis dans ses antécédents le diabète et là ça commence à porter un peu d’intelligence dans la prescription. On ne prescrit plus de façon aveugle, on suppose dès lors que le médecin connait ce qu’il prescrit mais après la prescription on peut quand même siffler au médecin qu’il y’a un point qu’il a oublié, peut-être que ce patient est diabétique et que ce médicament peut avoir un effet secondaire sur le patient. Donc, on accompagne les médecins dans ce qu’on appelle « L’aide à décision médicale » et une fois que c’est fait, le médecin est aussi beaucoup plus rassuré quant au suivi de son patient. Donc il va vous consulter comme il le fait généralement, vous allez le payer et il va générer l’ordonnance pour les examens, l’ordonnance pour les médicaments et le compte rendu de consultation qui seront à votre disposition au moment où vous sortez du cabinet.
Il y’a une intelligence artificielle c’est-à-dire que nous avons nos bases de médicaments où nous avons la composition de celui-ci, la formule, les molécules et les contre-indications. Quand le médecin vous prescrit un médicament, nous on va lire la base, il va lire vos antécédents, il va faire des croisements. S’il y a des contre-indications du médicament qui sont liées à vos antécédents, l’assistant va signaler une alerte. Disons que tout est totalement automatique.
Le contrat santé prévention vient en place pas pour remplacer le médecin parce que nous ne faisons pas les soins, on ne vient pas se substituer aux activités du médecin. En fait, on vient faire ce que l’hôpital devrait faire mais il ne fait pas c’est-à-dire la prévention et le suivi parce qu’avant que vous n’arrivez à l’hôpital, on ne vous connaissait pas, quand vous sortez de l’hôpital, on ne vous connait plus donc voilà c’est la réalité. Quand vous prenez votre traitement vous n’êtes plus avec le médecin, vous ne lui faites même pas un retour de ce qui se passe et avant que vous n’alliez à l’hôpital il faut que quelqu’un vous dise peut-être que, vous êtes âgé de 55 ans, commencé à faire attention au diabète ou à l’hypertension, vous êtes une jeune fille de 18 ans, faites attention aux maladies sexuellement transmissibles. Donc, il y’a un aspect qui n’existe pas et qui n’est pas fait par l’hôpital. Mais, nous on veut le systématiser on veut le cibler c’est-à-dire que l’information va aller directement chez les personnes concernées, on ne va pas faire la diffusion. Aujourd’hui on a une base de 25000 patients qui sont suivis. Lorsqu’on va faire une information sur la santé reproductive, on va cibler les jeunes filles de 15 à 20 ans. Elles seront les seules à recevoir cette information donc il y a une prévention ciblée. On vient dès lors aider l’hôpital à donner la bonne information au patient. Maintenant une fois que vous avez l’information et que vous arrivez quand même à l’hôpital, il va vous suivre mais derrière nous allons déclencher ce qu’on appelle le suivi médical. C’est-à-dire que nous allons obliger le médecin à vous envoyer un questionnaire après le traitement. Le but du questionnaire est de s’assurer que le traitement avance bien parce que derrière ça, on parvient à évaluer si le traitement a marché. Ça permet également au médecin de déceler les bonnes molécules et les bons médicaments qui peuvent aider à soigner certaines pathologies. Il permet également de prendre régulièrement des nouvelles sur l’évolution progressive du patient, s’il y a défaillance, vous pourrez être rappelé à l’hôpital pour d’autres examens. Nous on veut que le suivi continue après l’hôpital c’est pourquoi il y a le CSP, il viendra apporter le complément prévention, le complément suivi aux soins qui existent actuellement dans les formations sanitaires.
Il y a aussi le service de gestion d’activités médicales. Comme je vous le disais aujourd’hui, on a un environnement qui permet d’analyser la prescription, le médicament et les antécédents. C’est le service qu’on va mettre à la disposition des formations sanitaires qui vont prendre le module admission permettant de générer les espaces santés pour ses patients, d’avoir un espace unique pour les dossiers médicaux des patients mais aussi avoir la possibilité de suivre service par service c’est-à-dire dans chaque service on pourra savoir quelles sont les pathologies les plus récurrentes, on pourra savoir quel type de patient on a, on pourra également repérer dans chaque service quels sont les symptômes qui reviennent le plus souvent. C’est très intéressant parce que ça pourrait permettre de déceler des épidémies parce que si par exemple on se rend compte qu’il y a des affections respiratoires qui reviennent régulièrement dans un service dans une semaine, on peut commencer à s’interroger sur ce qui ne va pas. Donc il y a un tableau qui est généré et qui permet à la formation sanitaire de suivre son activité de façon plus efficace possible et ça c’est le second produit que nous avons mis sur le marché.
Pour avoir l’application Matipla, le camerounais peut aller sur Play store pour télécharger mais il peut aussi aller sur YouTube en tapant Matipla, il va avoir l’accès web. A partir de là, il va créer son espace santé. Une fois qu’il s’est identifié, il aura donc la possibilité de pouvoir y accéder et de prendre contact avec le médecin et là c’est totalement gratuit. Donc il fait ce qu’il veut et rencontrer le médecin qu’il veut. Le rôle du CPS est d’organiser le parcours de santé et le rendre beaucoup plus efficace mais le patient une fois qu’il a créé son espace de santé, il est libre d’aller faire ce qu’il veut dans la plateforme. Pour le citoyen qui ne connait pas l’existence de Matipla, nous notre rôle est aussi de nous rapprocher de plus en plus vers lui soit à travers les réseaux sociaux mais généralement sur le terrain comme aujourd’hui, nous travaillons avec 20 formations sanitaires de façon officielle accompagné du ministère de la santé qui nous a agréé pour cela. On est constamment en contact avec les patients et généralement nous faisons aussi des activités autour des formations sanitaires dans les quartiers pour aller apporter l’information Matipla auprès des citoyens et leur dire voilà vous avez une application qui peut vous permettre de gérer vos formations sanitaires, votre santé et qui peut vous accompagner dans l’ensemble de votre parcours de santé.
Interview réalisée par Albert BOMBA